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[Handball] Fiona Carrara, un intérim réussi à la tête du HB Dudelange


Fiona Carrara a donné de la voix contre Käerjeng. (Photo : Fern Konnen)

Propulsée entraîneuse principale de l’équipe féminine de Dudelange pendant un peu plus de deux semaines, la jeune femme a assuré sa mission avec brio.

C’est ce qu’on appelle un intérim rondement mené. Pour ses deux seuls matches en tant qu’entraîneuse principale des dames du HBD, Fiona Carrara ne pouvait pas rêver meilleure issue. Avec ses joueuses, la jeune femme a signé deux succès en autant de rencontres, dont un ô combien important face à Käerjeng.

Mi-décembre, avant quelques semaines de repos bien méritées, la Dudelangeoise remplace Erny Hoffmann, absent en raison du Covid-19, sur le banc lors de la victoire écrasante des coéquipières des sœurs Wirtz à Bieles (10-34).

Peu avant la nouvelle année, le technicien de Dudelange décide de démissionner afin de donner un nouveau souffle au groupe avant les futures échéances. Les dirigeants du club se mettent alors à la recherche d’un nouvel entraîneur. En attendant de trouver son successeur, l’intérim est confié à la jeune femme, d’ordinaire joueuse, mais reconvertie entraîneuse adjointe depuis sa blessure (ligaments croisés).

Le 7 janvier dernier, les dirigeants du HBD annoncent l’arrivée de Yannick Archer, un ancien de la maison (le Français a évolué sous le maillot de Dudelange de 2003 à 2006 et a remporté, en tant qu’entraîneur, le titre national avec l’équipe masculine au terme de la saison 2011/2012). Le communiqué précise qu’il prendra les rênes de l’équipe à partir du 16 janvier.

«Je les connais un peu par cœur»

L’intérim de Fiona Carrara est prolongé jusqu’à cette date et c’est donc elle qui est chargée d’assurer le coaching à l’occasion du choc face aux Bascharageoises. Au terme d’une rencontre globalement maîtrisée, la néo-entraîneuse et ses protégées, avec qui elle a tissé des liens depuis son arrivée à Dudelange, font chuter les filles de Zoran Radojevic, auteures d’un sans-faute jusqu’alors (15-21).

«J’ai joué avec elles, donc, je les connais un peu par cœur. Je sais leurs points forts et leurs points faibles. On a travaillé là-dessus pendant deux semaines et je pense que ça a payé aujourd’hui», savoure-t-elle tout sourire.

Et d’ajouter : «On a fait un gros match en défense. Joy (Wirtz) s’est blessée à la fin. C’était donc compliqué sur les postes 3, mais on avait l’agressivité qu’il fallait, et en défense, on sait très bien que c’est une question de mentalité. Et puis, en attaque, on a attaqué les espaces. Je suis très fière d’elles, elles ont respecté les consignes.»

Des consignes, à savoir «attaquer les espaces, attaquer le but – parce que souvent elles faisaient du latéral -, et une mentalité irréprochable en défense et être toutes ensemble», que travaillent les Dudelangeoises depuis maintenant deux semaines sous l’œil attentif de la Française.

«Pourquoi ne pas passer les diplômes?»

Depuis le banc, la jeune maman n’a évidemment pas vécu la rencontre de la même façon qu’à l’accoutumée, lorsqu’elle évoluait encore sur le parquet. «Sur le terrain, on vit l’action. On n’a pas le temps de stresser, de voir beaucoup de choses. C’est vrai que quand on est sur le côté, on peut voir plus de choses. À l’ajustement, on sait qui faire rentrer et à quel moment. Ce n’est pas la même chose, mais c’est le même stress», précise la principale intéressée.

Si, grâce à la victoire glanée dans les ultimes instants à la suite d’une réalisation de la jeune Léna Kirtz à sept secondes du terme lors du premier round (18-19), Käerjeng comptait deux longueurs d’avance à l’entame du match, Dudelange a remis les compteurs à zéro et a même chipé la première place à son rival à la faveur d’un meilleur goal-average.

«Il ne fallait pas avoir peur d’elles. Pour moi, sur le papier, on est supérieures à elles, mais à chaque fois, on avait peut-être peur. Quand on travaille bien, il ne faut pas avoir peur», explique l’ancienne joueuse de Metz Handball.

Une parenthèse heureuse pour Fiona Carrara, qui assistera désormais le nouveau venu Yannick Archer. Et la suite alors? Une reconversion en tant qu’entraîneuse principale peut-elle être envisagée une fois sa carrière de joueuse derrière elle? «Pourquoi pas, j’ai pris énormément de plaisir ces deux dernières semaines, alors oui, pourquoi ne pas passer les diplômes», conclut-elle.