COUPE DE LUXEMBOURG Chris Auger évoque la dynamique de Käerjeng avant sa demi-finale, samedi, contre des Red Boys qui «nous ressemblent un peu». Il revient aussi sur le report de ce Final Four…
Après deux succès contre les Red Boys et Esch, Käerjeng a marqué le pas à Dudelange et à Berchem. Quel regard portez-vous sur le parcours de votre équipe durant ce play-off titre?
Chris Auger : Notre victoire aux Red Boys était un peu rocambolesque. On avait une belle avance à la pause mais on est très mal revenu en seconde période et, au final, ça se joue à rien, à une attaque differdangeoise qui se finit en touche… Contre Esch, nous avons été solides durant soixante minutes. On a développé notre jeu. Mais est-ce qu’Esch était vraiment à son niveau ce jour-là ? Lors de leurs deux précédentes sorties, à Dudelange (29-32) et contre Berchem (36-33), c’était aussi un peu ric-rac. Une chose est sûre, après notre succès, on ne s’est pas vu plus beau qu’on ne l’est.
Mais ce succès vous permettait d’entretenir l’espoir et de rester dans la course au titre…
Oui, c’est vrai. Mais je tiens quand même à rappeler que notre objectif n’a jamais été d’aller chercher le titre. L’arrivée d’un nouvel entraîneur induit toujours une nouvelle méthode, une phase d’adaptation et donc le but était tout simplement de faire du mieux possible. Mais c’est vrai qu’on s’est mis à regarder le classement. On s’est peut-être intéressé un peu trop à ce que faisait Esch. À Dudelange, nous sommes passés au travers parce qu’on avait la tête ailleurs. Juste avant le match, on était sur les téléphones portables pour voir la fin de Red Boys – Esch. Résultat, après moins de dix minutes de jeu, on est déjà à la traîne (NDLR : 7-2). L’énergie dépensée pour revenir dans le coup, on la paiera à la fin. Et puis, contre Berchem, Tom (Meis) se blesse au bout de dix minutes. Là, c’était le « Pont Pont de la Garonne »…
Le règlement est respecté mais l’équité?
Vous dites, le?
Ah, vous ne connaissez pas cette expression ? Ben, c’est la cerise sur le gâteau (il rit)…
Cette blessure intervient après celle de Mateucz Kllinger et de Pierre Veidig. Ça fait beaucoup pour une équipe comme Käerjeng dont la profondeur de banc est toute relative…
Sans Mateucz, Pierre-Yves (Ragot) est seul au poste d’arrière gauche, sans Pierre, Miroslav (Rac) est obligé de jouer l’intégralité des rencontres et sans Tom, Yacine (Rahim) est notre seul demi-centre. Alors oui, trois blessés, c’est beaucoup pour notre cadre parce que même si des joueurs comme Popescu, Lallemang ou Radoncic ont de la volonté et du potentiel, on ne peut pas attendre d’eux, alors qu’ils n’ont même pas 20 ans, qu’ils soient au même niveau que ces joueurs-là.
Samedi, vous affronterez les Red Boys en demi-finale. Que vous inspire cette formation?
Actuellement, elle a des difficultés et compte aussi des blessés comme Max Kohl. Avec Batinovic, ils ont un joueur qui, comme le veut l’expression, est « capable de gagner un match tout seul ». Je vois quelques ressemblances entre nos deux équipes. Et puis, il y a des liens entre les deux. Par exemple, Hotton et moi, nous avons tous les deux joué à Thionville, Moldrup et Ostrihon ont joué à Käerjeng.
Meis et Popescu aux Red Boys…
Oui voilà…
La différence entre les deux équipes se situerait semble-t-il au niveau des entraîneurs : si Sylvain Brosse semble éprouver des difficultés à imposer sa façon de faire, Yérime Sylla semble avoir l’adhésion de tout le groupe bascharageois…
Je ne suis pas dans le groupe differdangeois et je ne sais pas ce qui s’y passe. De notre côté, il faut que ce soit clair : en France, n’importe quel joueur connaît Yérime Sylla. Tant pour ses performances en tant que joueur puisqu’il fut durant plusieurs saisons, l’un des meilleurs buteurs du championnat, que pour ses qualités de coach. Il a fait un super travail à Dunkerque en allant même chercher la Coupe de France.
En cas de qualification, vous jouerez la finale le lendemain. Qu’en pensez-vous?
En raison de l’absence de Boukovinas, retenu avec l’équipe nationale grecque, Esch a demandé le report du Final Four. C’est son droit et, à la limite, il n’y a rien à dire à ce sujet-là. En revanche, organiser les demi-finales le samedi et la finale le lendemain, pour des joueurs amateurs, ça risque de faire beaucoup. Sauf pour Esch qui a quasiment un double effectif. Et puis, chez nous, on travaille tous. Moi, lundi, à 6 h je serai sur le chemin du boulot. Quand tu es amateur, enchaîner deux matches en vingt-quatre heures, c’est compliqué. Du coup, je pose la question : le règlement est respecté, mais l’équité?
Entretien avec Charles Michel
Weyer et Biel rempilent!
D’ordinaire, le Final Four est toujours un moment particulier dans la saison puisqu’au-delà du spectacle sur le terrain, indiscrétions et rumeurs fleurissent dans les couloirs. Quarante-huit heures avant sa demi-finale contre Esch, et bien que l’événement se déroulera à huis clos, Berchem a annoncé la prolongation de contrat de Ben Weyer et de Lé Biel pour les deux prochaines saisons.