Adrian Stot, sélectionneur de l’équipe de Luxembourg féminine, livre ses impressions sur cette édition de l’Euro-2020 d’ores et déjà pas comme les autres.
Jeudi soir sur le coup de 18h, Adrian Stot aurait dû se trouver au gymnase de la Coque à préparer l’entrée en lice de l’équipe nationale féminine lors des qualifications du Mondial-2021. Mais voilà, leur report au mois de mars par la fédération européenne en raison de la crise sanitaire, a quelque peu changé les plans du sélectionneur. Au lieu de peaufiner la réception, pêle-mêle, de la Slovaquie, de l’Ukraine et d’Israël, Adrian Stot assistait depuis son canapé à l’ouverture d’un Euro-2020 dont l’affiche (Roumanie – Allemagne) pourrait être, selon lui, assez symbolique de cette édition.
«À leur arrivée, les Roumaines se sont fait contrôler et l’une d’elles, Laura Moisa Chiper, s’est retrouvée positive au Covid-19 et a été écartée (NDLR : mise en quarantaine dans un hôtel) avec sa collègue de chambre, qui n’est autre que la gardienne n°2, Denisa Dedu. Quant à l’Allemagne, l’entraîneur (NDLR : Henk Groener) n’est pas encore arrivé au Danemark car il se trouve, lui aussi, en quarantaine. Et même si une bulle sanitaire a été mise en place, je pense que ce genre de cas peut se reproduire et on risque d’assister à un tournoi un peu particulier…»
Je leur ai demandé de regarder les matches et d’exprimer leurs impressions via notre groupe Whatsapp
Pour le sélectionneur, les particularités de ce contexte peuvent évidemment influer sur le résultat final d’une édition dont la tenue, malgré tout, est primordiale à ses yeux. «Le sport reste un facteur important et fait partie de notre vie quotidienne, ce tournoi devait avoir lieu et, de toute manière, l’UEFA a bien organisé le Final 8 à Lisbonne. Alors, si le foot y arrive, pourquoi pas le hand ?», s’interroge le technicien qui, malgré les mesures sanitaires au Grand-Duché, compte bien rester proche de ses protégées. «Je leur ai demandé de regarder les matches et d’exprimer leurs impressions via notre groupe Whatsapp.» Une manière de garder le contact avec un groupe qu’il doit, en théorie, retrouver le 9 janvier.
Qui remportera cet Euro-2020 ? S’il rêve de voir Cristina Neagu, première joueuse de l’histoire désignée à quatre reprises meilleure joueuse du monde par la fédération internationale (IHF), et les siennes décrocher le Graal («même si je suis roumain, je suis objectif et ça risque quand même d’être bien difficile»), Adrian Stot verrait bien la Norvège, qui a finalement renoncé à coorganiser l’épreuve, remporter un huitième sacre continental. «L’équipe est au complet», fait-il remarquer. «Ce n’est pas le cas de la Russie par exemple, privée de ses deux cadres (NDLR : Anna Vyakhireva et Anna Sen) ou du Monténégro qui jouera sans (Katarina) Bulatovic, la meilleure joueuse de son histoire, qui a pris sa retraite. Après, quand tu organises un tel événement, tu te prépares des années en avance pour réussir quelque chose de grand. J’imagine que c’est l’intention du Danemark…»
Pour le sélectionneur des Roud Léiwen, «l’absence de certaines stars peut permettre aux équipes en question de développer un jeu différent, de voir l’éclosion de l’une ou l’autre joueuse. Bref, ça peut être très intéressant et déboucher sur une belle surprise». Interrogé justement sur les joueuses à suivre, le technicien cite l’Espagnole Alexandrina Barbosa et les Françaises Kanor Orlane et Estelle Nze Minko. À ses yeux, cette dernière «magnifique à voir jouer, a des qualités physiques exceptionnelles».
Charles Michel