Dans la course au podium, Berchem a fait un nouveau pas en dominant Käerjeng (38-28). Dany Scholten revient sur ce succès révélateur de l’état d’esprit de tout un groupe.
Si la victoire n’est pas surprenante en elle-même, l’écart de dix buts interpelle, non?
Dany Scholten : Pour préparer cette rencontre, on a regardé le match Esch – Käerjeng (31-24) et on en a déduit qu’il fallait absolument couper la relation Radojevic – Trivic. Pour cela, l’entraîneur a demandé à Cédric (Stein) de défendre à l’aile droite où, d’ordinaire, j’évolue. Mais clairement, je n’ai pas le gabarit pour bloquer un gars comme Trivic…
Cela a plutôt bien marché car, au final, ils n’ont inscrit que deux buts à eux deux…
On a vu plusieurs fois des Berchemois se jeter par terre pour récupérer des ballons. Il y avait beaucoup d’engagement et, comme nous l’a dit l’entraîneur après le match, c’était vraiment beau à voir.
De l’engagement mais, en définitive, vous n’avez écopé que de deux exclusions temporaires…
Ça aussi, ça faisait partie du plan. On avait décidé, par exemple, que si le pivot, se trouvait en position de tirer, on le laissait tirer. On n’allait pas le retenir et risquer un « 2 minutes ». Par contre, il y avait de l’engagement et on est allés au contact. Dès que Radojevic était en position de tir, on allait le toucher.
On a eu le droit à des séances bien « chiantes » avec le préparateur physique, mais l’entraîneur nous avait dit qu’on allait en récolter les fruits
Votre avance de cinq buts d’avance (11-6, 17e) a semble-t-il coupé les jambes des Bascharageois. Avez-vous été surpris du manque de réaction?
Oui. On a marqué un 5-0 et, en face, on voyait dans leur regard qu’il n’y avait aucune réaction. Et ça, c’est vrai que c’était assez étonnant.
Vous rejoignez la pause avec dix buts d’avance. Avez-vous pensé à ce match contre les Red Boys que vous avez perdu (37-39) après avoir mené 21-12 à la mi-temps?
Oui, on y a pensé… On s’est dit justement qu’il fallait gérer mais continuer de jouer. Ce qu’on avait oublié de faire contre les Red Boys. Il était hors de question de commettre deux fois la même erreur. En seconde période, on a eu un petit trou de 5-10 minutes mais dans l’ensemble, c’était plutôt bon.
Pour un match de reprise, Berchem semble au point physiquement. La trêve hivernale a visiblement fait du bien…
Malgré l’absence des internationaux (NDLR : Guden, Weyer, L. Biel), on a bien travaillé. On a eu le droit à des séances bien « chiantes » avec le préparateur physique, mais l’entraîneur nous avait dit qu’on allait en récolter les fruits.
Depuis le début de saison, Berchem fait son petit bonhomme de chemin sans trop faire parler de lui…
(Il coupe) Et ce n’est peut-être pas plus mal…
Raphaël (Guden) est très intelligent et peut jouer, à mon avis, partout. Il aurait sa place en 2e Bundesliga
Que pouvez-vous nous dire sur Alexandre Scheubel, votre entraîneur?
(Il sourit) C’est toujours difficile de parler de son entraîneur… Il a une autre vision qu’Adrian (NDLR : Stot, le précédent entraîneur). Par exemple, il nous a demandé de défendre en zone, et pas en individuelle comme Adrian. Ça nous a demandé un temps d’adaptation mais maintenant, c’est entré dans la tête de tous les joueurs. Tout entraîneur doit évidemment s’adapter au jeu de l’adversaire, mais lui le fait vraiment bien.
Berchem possède la deuxième défense du championnat. Que cela vous inspire-t-il?
(Il rit) Qu’un championnat se gagne avec une bonne défense… Plus sérieusement, c’est une grosse satisfaction. Maintenant, cette victoire contre Käerjeng est évidemment une bonne chose mais il faut penser aux prochaines échéances. D’abord la réception de Diekirch dont il faut toujours se méfier, puis la Coupe où on veut faire quelque chose…
En demi-finale, vous y affronterez les Red Boys considérés comme, peut-être, l’équipe la plus forte de ce championnat…
Non. Deux équipes sortent du lot : Esch et les Red Boys mais Esch, au complet, est une vraie machine. Derrière, de Dudelange, Käerjeng et Berchem, nous sommes les meilleurs. Et si nous battons Diekirch et que, dans le même temps, Dudelange perd contre Esch, on finirait cette saison régulière à la troisième place au jeu des confrontations directes.
L’été dernier, vous êtes la seule formation d’Axa League à ne pas avoir enregistré l’arrivée du moindre renfort. Votre position actuelle est-elle encore plus appréciable?
Non seulement on n’a pas eu de renfort, mais on a perdu Loïc Goemaere qui était un élément très important. Par sa capacité tant à marquer qu’à défendre. Après son départ, le club a décidé de ne pas recruter et de s’appuyer sur les jeunes. Et faut reconnaître que ça paie. Dans l’ensemble, ils prennent tous leurs responsabilités. Que ce soit Guden, Pietrasik, Brittner, Majerus…
Vous êtes assez dithyrambique à l’égard de Raphaël Guden. Il vous impressionne autant que ça?
Je le compare à Sacha Pulli, mais avec un peu plus de gabarit. Il est très intelligent et peut jouer, à mon avis, partout. Il aurait sa place en 2e Bundesliga.
Recueilli par Charles Michel