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[Handball] Batinovic, la pierre angulaire


Damir Batinovic (à d.), ici aux côtés de Mikel Moldrup, semble prendre une autre dimension cette saison sous le maillot des Red Boys. (Photo : Luis Mangorrinha)

Auteur de 13 réalisations samedi soir, le Croate a été l’un des grands artisans de la victoire contre Veseli (27-25) et de la qualification pour les 8e de finale de la compétition.

Damir Batinovic n’est pas du genre à s’attarder sur des choses par essence éphémères. Alors, samedi soir, quand un journaliste vint à sa rencontre recueillir les impressions de l’homme du match, l’homme aux 13 réalisations, le Croate se montra quelque peu surpris : «Sur le moment, je ne le savais même pas. Pendant un match, je ne les compte pas. Que ce soit moi ou un autre joueur, c’est pareil. Le plus important reste que l’équipe gagne.»
S’attirer les lumières en période clémente revient vite à s’attirer les foudres par gros temps. À ce titre, hier soir, le Croate avait déjà tourné la page de la Challenge Cup pour se tourner vers la prochaine échéance : un quart de finale de Coupe de Luxembourg contre Käerjeng. «C’est un match important pour le club, et ce, face à une équipe contre laquelle on a perdu il y a deux semaines à l’issue d’un très mauvais match de notre part…» De cette revanche, le natif de Metkovic espère en être malgré une douleur au talon du pied droit. «J’ai pris un coup. C’est un peu douloureux mais j’irai voir le kiné ce lundi et on verra. J’espère qu’il n’y a rien de grave car je veux jouer ce match contre Bascharage…» Après deux sorties de route successives à ce stade de la compétition – les deux contre Berchem – une troisième ferait vraiment désordre…

Il était en état de grâce!

Inutile d’échafauder un scénario catastrophe ou de jouer les volatiles de mauvais augure, le début de saison des Red Boys est pour le moins prometteur. Et cette qualification pour les 8e de finale de Challenge Cup l’illustre parfaitement. Pas tant au vu de la renommée de l’adversaire que de la solid(ar)ité défensive affichée sur l’ensemble des deux rencontres. Impression partagée par John Scheuren, le président de l’institution differdangeoise : «Gagner des matches par des exploits individuels, c’est une chose. Mais en gagner deux grâce au travail défensif, c’en est une autre. Cela reflète l’état d’esprit qui règne dans ce groupe.» Les départs, cet été, de certains éléments ont apaisé le vestiaire. Moins de clans, moins de querelles intestines.
Ce nouvel environnement serait, paraît-il, l’une des explications du visage affiché par Damir Batinovic. Arrivé à la demande de Danilo Brestovac, reparti en Macédoine avant même qu’il ne pose ses valises à Differdange, le demi-centre a tout d’abord passé une saison sous les ordres de Jérémy Roussel avant de découvrir Sylvain Brosse. Deux techniciens, deux visions. «Jérémy avait un plan de jeu et il fallait le respecter. Mon rôle était de servir en priorité mes arrières», explique Batinovic avant d’ajouter : «Avec Sylvain, il y a également un plan de jeu, mais chacun dispose d’une certaine liberté de mouvements.» Ce style, plus épanouissant, lui permet de prendre certaines initiatives et de faire montre de sa qualité technique. «Samedi, il était en état de grâce!», lâche Scheuren admiratif de «ses tirs à la hanche en pleine lucarne». «Le tir en appui, c’est mon meilleur tir», confirme le natif de Metkovic passé aussi par Zagreb et Maribor. Sous le maillot du Metalurg (2011-2013), il dispute la Ligue des champions et atteint les quarts de finale sous la direction du légendaire Lino Cervar. Repéré, Batinovic rejoint Cesson-Rennes (2013-2016) puis Tremblay (2016-2018). Quatre saisons passées au sein de l’élite française, pour un total de 231 buts en 97 matches de D1, entrecoupées d’une pige en ProLigue et d’un titre de champion de France de D2.
À Differdange, tout comme Mikel Moldrup, Damir Batinovic est professionnel. À 32 ans, le Croate sera en fin de contrat en fin de saison. Que fera-t-il? «Je n’en sais rien. Nous ne sommes même pas encore en décembre. On a le temps de penser à ça», déclare le Croate que Sylvain Brosse résume en trois mots : «Un vrai pro.» Qui pour l’heure permet aux Red Boys d’espérer vivre une belle, voire une folle saison…

Charles Michel

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