(COUPE EHF 3e TOUR) Jennifier Zuk, l’arrière gauche de Käerjeng, évoque la réception du Slavia Prague samedi (19 h) et dimanche (18 h) au Um Dribbel.
En cette période marquée par les mesures sanitaires liées au Covid-19, comment vivez-vous la situation actuelle ?
Jennifer Zuk : Pour nous, en tant qu’équipe 1, on peut continuer de s’entraîner normalement. Pas grand-chose ne change si ce n’est qu’il faut porter un masque avant le début de la séance et qu’on ne doit pas être plus de quatre joueuses dans les vestiaires. Alors, pour prendre la douche, il faut parfois attendre un peu mais, généralement, on se répartit sur quatre vestiaires. Donc, il n’y a pas de problèmes.
Le Covid-19 n’a pas épargné Käerjeng puisqu’il y a quelques semaines, l’équipe messieurs avait été fortement impactée…
C’est vrai, presque toute l’équipe a été touchée. Nous, on a eu aucun cas. Aucune fille de l’équipe n’a eu le virus. J’ai l’impression que les équipes messieurs sont plus touchées. D’ailleurs, aucune rencontre du championnat dames n’a été reportée à cause du Covid-19. On doit avoir de la chance…
Ce virus modifie-t-il vos habitudes de vie ?
Je fais bien attention quand je suis à la maison. Après, j’y suis la plupart du temps. Je ne sors pas beaucoup. Ou très peu. Au Luxembourg, les bars et les restaurants sont ouverts mais je n’y vais. Si je veux manger quelque chose, je passe commande. Ces derniers temps, je n’ai pas beaucoup vu les copines…
Ma seule sortie, c’est l’entraînement…
Cette situation est-elle pesante pour vous qui êtes encore étudiante ?
(Elle rit) Non, je suis tous les cours en ligne. Du coup, je me lève, je prends mon café et je me connecte. Une fois terminée, j’ai le temps d’aller faire un footing et de sortir promener mon chien. En fait, ça me permet de gagner beaucoup de temps. Du moins, d’avoir plus de temps pour moi, même si ma seule sortie, c’est l’entraînement…
Internationale luxembourgeoise, vous auriez dû disputer du 4 au 6 décembre les qualifications du championnat du monde 2021 face à la Slovaquie, l’Ukraine et Israël. Quelle a été votre réaction lors de l’annonce de leur report ?
C’était une vraie déception. Heureusement, pour l’instant, elles n’ont pas été annulées. Juste reportées. Au mois de mars d’après ce qui se dit. On a toutes hâtes de disputer une compétition à laquelle le Luxembourg n’a plus pris part depuis de nombreuses années. Les qualifications pour le championnat d’Europe de l’an dernier en Grèce fut une très belle expérience. Et puis, il ne faut pas oublier qu’à l’origine, la FLH ne nous avait pas inscrit pour cette compétition. C’est nous, les joueuses, qui avons insisté pour la disputer. Finalement, certaines cadres, les plus anciennes (Tina Welter, Kim et Joy Wirtz ainsi que Jill Zeimetz) sont allées voir les responsables de la fédération pour leur faire part de notre envie de prendre part à cette compétition.
Malgré le report de ces qualifications, les joueuses ont souhaité maintenir le stage de préparation initialement prévu qui débute demain et se termine le 3 décembre. Pour quelles raisons ?
À Käerjeng, on a continué de s’entraîner normalement pour préparer ce tour de Coupe d’Europe mais dans les autres clubs, d’après ce que j’ai pu entendre, les filles ne voient pas beaucoup le ballon et passent beaucoup de temps à courir… Et je ne sais pas s’il y aura de nouvelles mesures prises dans les prochains jours donc, quand on nous a demandé si on voulait suivre ce stage, on a toutes dit oui.
L’EHF a décidé de maintenir le 3e tour de Coupe EHF lors duquel vous affrontez, demain et dimanche, le Slavia Prague. Que vous inspire cette décision ?
Je suis très contente de pouvoir jouer mais c’est vrai que d’un certain côté, je ne comprends pas bien où se trouve la logique. Cela étant, l’EHF maintient également les matches de Ligue des champions. Concernant les qualifications du Mondial, j’ai cru comprendre que les Israéliens n’avaient pas de possibilité d’avoir un vol en direction de l’Allemagne et qu’il leur était difficile de venir.
Dans quel état de forme Käerjeng se trouve-t-il au moment de recevoir le Slavia ?
Cet été, on avait fait une très bonne préparation. Quand on a su qu’on affrontait le Slavia, l’entraîneur (NDLR : Zoran Radojevic) s’est procuré des vidéos mais elles dataient de la saison dernière. En fait, depuis début octobre, les Tchèques sont confinés et le championnat suspendu. Maintenant, de ce que j’ai vu, le jeu de cette équipe repose essentiellement sur sa base arrière et utilise très peu les ailes. Après, concernant les gabarits, il y a deux ans, contre Minsk, rien qu’à l’échauffement, on s’était déjà senti toutes petites (elle rit)… Contre Prague, quelles sont nos chances de passer? Je ne sais pas. On verra bien. Espérons que nous n’ayons pas de mauvaise nouvelle avant le match. Demain (vendredi), on doit passer les tests Covid. Aucune joueuse n’a de symptôme mais bon, on ne sait jamais. Croisons les doigts…
Entretien avec Charles Michel
Les Tchèques ne seront pas dans une bulle
Depuis le 20 octobre, la République tchèque est en urgence sanitaire. Et ce jusqu’au 20 novembre. Toutes les régions du pays sont situées en zone rouge en raison de la propagation du coronavirus. Une situation qui n’empêche donc pas le Slavia Prague de se rendre au Grand-Duché. L’équipe devait atterrir hier soir sur le coup de 22 h 25 en provenance d’Amsterdam et était attendue à l’hôtel Béierhaascht. La délégation ne sera pas mise sous bulle sanitaire. «Le handball, ce n’est pas le football, on n’a pas les moyens», fait remarquer Nico Fanck, responsable presse du HB Käerjeng, et rappelle que des tests antigéniques seront effectués aujourd’hui. Avec le risque, en cas de cas positifs, de voir ce 3e tour être reporté ? «Ça dépendra du nombre de cas positifs, s’il y en a.»
Le Chiffre
64
C’est le nombre de spectateurs qui pourront assister, demain et dimanche, au 3e tour aller et retour de cette Coupe EHF. Ainsi, si la loi plafonne le nombre de spectateurs à 100, le sport en salle doit également respecter les règles de distanciation. «Après calcul, et en tenant compte du fait que les personnes d’un même foyer peuvent s’asseoir les unes à côté des autres, on a décidé de limiter le nombre de spectateurs à 64. Ainsi, il reste une dizaine de places de libres pour samedi et une trentaine pour dimanche.»