Le sportif de l’année 2021 a décidé d’avancer son départ pour l’Afrique du Sud, où il va rester plusieurs semaines.
En ces temps de pandémie, il faut savoir faire preuve d’adaptation. C’est ainsi que quand il a appris que la Sylvesterlaf de Trèves, à laquelle il avait prévu de participer, était annulée, Charel Grethen a décidé de modifier son planning.
Initialement, il avait en effet prévu de s’envoler vers l’Afrique du Sud juste après avoir couru en Allemagne. Mais le rendez-vous de fin d’année tombant à l’eau, c’est dès dimanche qu’il a pris la direction de Dullstroom, à près de trois heures de la plus grande ville du pays, Johannesburg, où son avion s’est posé lundi matin.
Pourquoi Dullstroom. Pourquoi l’Afrique du Sud ? «Je voulais partir en altitude. Vu que la situation avec le virus est très compliquée en Europe en ce moment, l’Afrique était une bonne solution. Il restait ensuite le choix entre le Kenya et l’Afrique du Sud, on a opté pour l’Afrique du Sud», indique le protégé de Camille Schmit.
C’est donc à plus de 2 000 m d’altitude que Charel Grethen va préparer très sérieusement une saison 2022 qui sera très dense, avec les championnats du monde en salle de Belgrade en mars, les Mondiaux d’Eugene en juillet et les championnats d’Europe de Munich en août.
Sur place, le Luxembourgeois ne sera pas seul. Ils sont en effet six à prendre part à ce stage, à l’initiative de l’Allemand Robert Farken : «C’est son entraîneur qui m’a demandé si je voulais participer. Généralement, je pars avec Marcin Lewandowski mais il veut désormais être davantage avec sa famille et faire moins de stages qu’avant. C’était pour moi une bonne opportunité de poursuivre mes entraînements en altitude. On sera six au total avec deux filles, plus l’entraîneur de Robert et un kiné», résume-t-il.
Même s’il est déjà allé une fois en Afrique du Sud, Charel Grethen ne connaît pas du tout ce coin reculé du pays : «C’est toujours bien d’expérimenter de nouvelles choses», se réjouit-il.
Un programme chargé
Sur place, son programme ne ressemblera pas à des vacances : «Clairement, je ne suis pas là en vacances. Un stage est une des composantes essentielles d’une bonne saison. Qui plus est en altitude. Dans ces stages, les partenaires d’entraînement sont très importants, c’est bien de ne pas toujours être seul. Robert court en 3‘34« (NDLR : sur 1 500 m), c’est vrai que cela va devenir difficile de trouver des athlètes qui sont plus rapides que moi», dit-il en rigolant, du haut de son incroyable record national (3‘32« 86 en demi-finale des JO de Tokyo).
Ses journées seront rythmées par ses entraînements : «Normalement, on fait toujours deux séances de course à pied par jour, on peut aussi alterner un footing relax de 10 km et des intervalles. On a la forêt, la route et la piste d’athlétisme. Généralement, je fais aussi deux séances de muscu par semaine, du renforcement musculaire. Alternativement, il m’arrive d’intégrer du vélo, cela dépend. Mais plus on se rapproche du début de la saison et moins on fait d’alternatives.»
Dans ce genre de stage, il n’est pas question de performance chronométrique pure : «On peut comparer par rapport aux entraînements des années précédentes pour voir à peu près l’état de forme. Pour le moment, ma forme est très bonne. J’ai beaucoup travaillé l’endurance, je me sens plus fort que par le passé sur ce plan.»
Et il espère bien le démontrer dès sa première course, prévue à la fin du mois. Il sera en effet au départ du CMCM, le 30 janvier, où il s’attaquera au vieux record national du 3 000 m indoor de Justin Gloden (8‘06« 6 en 1983) : «Je vise une course aux alentours de 7‘55« .»
Mais d’ici là, place au stage. Jusqu’à quand? «Tout dépendra de la situation. Si je ne dois pas faire de quarantaine à mon retour à Luxembourg, j’ai prévu de rentrer le 28 janvier. Sinon, ce sera plus tôt. Je compte bien profiter de ce stage pour bien préparer la saison en salle.»
Avec, en point d’orgue, le rendez-vous serbe : «Le but, c’est vraiment d’être performant à Belgrade. Quant au record national (NDLR : 3’38″65), bien sûr je veux le battre. Mais je ne me mets pas de pression. Je cours et on verra.» Nul doute que, s’il est effectivement en forme, cette marque risque d’être considérablement améliorée.
Romain Haas