En recrutant Stéphane Leoni, présenté mercredi, le Progrès a recadré sa politique, fait un mea-culpa et fixé le cap de ses ambitions.
Au surlendemain du limogeage de Roland Vrabec et de l’annonce du recrutement de Stéphane Leoni pour lui succéder sur le banc de touche, le directeur du Progrès Niederkorn, Thomas Gilgemann, s’est livré à un étonnant mea-culpa lors de l’intronisation de son nouveau coach. «On a fait des choses incroyables ces sept dernières années, mais avec le temps, on a égaré nos valeurs. Le staff n’était pas seul responsable. Nous aussi, dirigeants, devons prendre notre part de responsabilités. On a beaucoup voulu professionnaliser et on y a perdu ce petit supplément d’âme. On impulse aujourd’hui un léger changement de cap et, croyez-moi, ce côté familial, on va le retrouver.»
Assis à ses côtés, l’ancien défenseur central du FC Differdange 03 Stéphane Leoni est, aussi, arrivé là pour régler cet aspect des choses. Grandi au professionnalisme à Metz, Sedan, Rouen, Cannes…, il a dirigé ces dernières années des clubs plutôt familiaux, justement, qu’il a fait grandir. Trémery, qu’il a conduit de DH en N3, puis Sarre-Union, qu’il a failli passer de N3 en N2 avant que le Covid ne l’en empêche. Et puisque le Progrès suit énormément le parcours des coaches frontaliers, surtout ceux qui dirigent des clubs qui pourraient lui ressembler, cela faisait un petit temps que Leoni était dans le viseur. «En fait, il était dans notre short list quand nous avons recruté Roland Vrabec, mais on s’est un peu ratés. Mais on le suivait de très près.»
«Hors de question de finir 8e ou 9e»
Au risque de se le faire chiper d’ailleurs, puisque plusieurs clubs luxembourgeois l’ont déjà appelé, dont Differdange d’ailleurs. «Oui, j’aurais déjà pu accepter des offres au Grand-Duché», reconnaît l’ancien Messin. Il n’en dira pas plus sur le sujet parce qu’il a des aspects bien plus importants à évoquer. «Nous devons vite réathlétiser tous les joueurs, parce qu’à partir de janvier nous aurons au moins 23 matches à jouer d’ici fin mai. Et je préfère avoir ces quelques semaines pour préparer mon groupe. Moi, je suis un coach qui aime jouer haut et qui aime que son équipe chasse (sic).»
À ses côtés pour, théoriquement, deux saisons et demie, Chadli Amri servira de fil conducteur auprès du recrutement allemand. L’adjoint, qui a évolué en Bundesliga, pourra communiquer facilement avec Silaj et Tekiela. Et rappeler des souvenirs d’enfance à Thomas Gilgemann, qu’il a beaucoup affronté en catégories jeunes et qui devait utiliser des «moyens pas très licites pour l’empêcher de passer, mais comme il était systématiquement le meilleur joueur des tournois qu’on disputait…».
Chadli Amri ne pourra pas être sur le terrain à la reprise de janvier. Il faudra pourtant trouver les moyens de relancer la machine, car Thomas Gilgemann a tenu à préciser que s’il avait bien utilisé les termes de «saison de transition» il y a peu, cela ne servirait aucunement de caution à un laisser-aller. Il a même plutôt dégainé les mêmes intonations à mi-chemin entre la menace et le recadrage de son président, Fabio Marochi, deux jours plus tôt : «Il est hors de question de finir 8e ou 9e. Quand je regarde la qualité de notre effectif, on n’a rien à faire là où on est (NDLR : 14e de BGL Ligue). Que les joueurs nous montrent qui ils sont. S’ils n’y parviennent pas, alors peut-être nous serons-nous trompés sur certains.» Comprendre : il leur faudra changer de famille.
Julien Mollereau
Gros focus sur les ailiers
Niederkorn fera grossir la taille de son effectif, cet hiver, de deux éléments, sans laisser partir qui que ce soit. S’il espère réintégrer Yann Matias (croisés) courant avril, il comptera donc 24 joueurs. Avec un axe de recrutement qui vient d’être clairement identifié, à savoir la recherche d’un ailier de percussion, profil qui lui fait trop défaut.
«C’était le choix du staff en début de saison, a indiqué Thomas Gilgemann. Mais pour en avoir discuté avec Stéphane (Leoni), nous souhaitons désormais avoir quatre ou cinq joueurs de ce type par saison pour faire la différence en un contre un, sur la vitesse. Nous avons Toni Luisi et Issa Ba, mais nous comptions les réathlétiser cette saison or ils jouent trop pour bien les gérer. Mais quand on voit le nombre de fois où ils ont été décisifs alors qu’ils ne sont pas au sommet de leur forme…»
Autre problématique du club : discuter avec la FLF de la modalité de qualification de ses recrues, ne souhaitant pas forcément commencer à payer dès début janvier des joueurs qui ne pourront jouer selon ce qu’en a dit la fédération que fin janvier, voire plus tard, puisque le Progrès a encore deux matches en retard comptant pour la phase aller.