Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Deux ans après les Natami, Korac, Ikene, Pimentel, Bouché et Gomes, un autre Luxembourgeois, moins connu au Grand-Duché, a atterri cet hiver en D2 danoise : Fadil Daniel Matos, 19 ans.
Dans l’ombre des Gerson Rodrigues, Leandro Barreiro, Yvandro Borges, Mathias Olesen ou Seid Korac, qui ont tous alimenté la rubrique mercato en janvier, son transfert hivernal est un peu passé inaperçu au Grand-Duché. Il faut dire que Fadil Daniel Matos était un peu sorti des radars luxembourgeois depuis son départ dès l’âge de 15 ans du RFCU, en 2019, pour le Portugal et le centre de formation de l’Académica Coimbra. Quatre ans et demi après cet exil et 18 mois après un retour éphémère dans la capitale (à l’été 2022), l’ailier de 19 ans, également passé par les U19 de la SPAL (Italie) en 2021/2022 et la première de Virton (Belgique) à partir de septembre 2023 – il était sans club entre-temps –, s’est lancé mi-janvier à l’assaut d’un quatrième pays étranger, le Danemark, où il n’a pas atterri n’importe où en signant pour deux ans à Aalborg.
Si le club du Jutland du Nord (l’une des cinq régions du Danemark) évolue depuis juillet en 2e division, il avait auparavant enchaîné 32 saisons dans l’élite locale, et cumulé quatre titres de champion (le dernier en 2014), une coupe nationale (plus six finales) et deux présences en phase de groupes de la Ligue des champions (1995 et 2008) dans ce laps de temps. Surtout, à deux journées de la fin de la saison régulière, il caracole en tête de son championnat avec une seule défaite en 20 matches et a de grosses chances, vu son avance de dix points sur le 3e (les deux premiers seront promus), de retrouver la Superligaen dès cet été à l’issue de play-offs qui devraient virer pour lui à la formalité.
Lancé en D2 danoise en fin de saison?
Pour peu que le titre de champion de D2, que seul Sonderjyske (2e à deux points) semble en mesure de lui contester, soit verrouillé de façon anticipée, Matos devrait se voir offrir ses premières minutes dans une division qui a vu passer, en 2021/2022, Omar Natami (Progrès), Diogo Pimentel (Strassen), Farid Ikene (RFCU), Yan Bouché (Rosport) et Leonel Gomes (Mersch) à Jammerbugt, mais aussi Seid Korac à Esbjerg. C’est cette perspective et le contrat professionnel proposé par Aalborg, désireux de miser sur des jeunes prometteurs, qui ont convaincu l’ancien Racingman, camarade de formation d’Yvandro Borges (Nimègue) et James Alves Rodrigues (Venise) au sein de la génération 2004 du club de la capitale, de refuser un essai avec les U21 de Sheffield United (dont la première évolue en Premier League) que lui avait dégoté un scout finlandais pour tenter l’aventure dans la quatrième plus grande ville du Danemark (139 000 habitants).
En attendant, le natif de Niederkorn, installé en ville, intégré aux entraînements du groupe pro et parti en stage en Espagne avec celui-ci en février (il était sur le banc lors des matches amicaux contre le FC Dallas et le KFUM-Oslo), va faire ses armes en Future Cup, un championnat opposant les U23 (qui tiennent lieu d’équipe réserve) des principaux clubs danois et dont la reprise est imminente. Et tenter d’y faire apprécier, dès lundi et malgré le froid de canard qui sévit encore au Danemark, les «qualités de percussion, vitesse et technique» que lui voue Arnaud Bordi, actuel entraîneur de la Jeunesse qui a fait partie de ses formateurs au RFCU. Avant d’en faire l’étalage chez les U21 luxembourgeois, opposés en mars à la Serbie (le 22) et l’Angleterre (le 26)? C’est l’espoir de Fadil Daniel Matos qui scrutera avec attention, la semaine prochaine, la liste des joueurs retenus par leur sélectionneur Dan Huet pour ces deux rencontres qualificatives pour l’Euro-2025 de la catégorie. Mais il rêve, à plus long terme, d’un avenir chez les A : «C’est l’objectif aussi.»
