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[Football] Luxembourg : la Super Ligue, «ça brise un rêve»


Les fans européens sont vent debout contre ce projet. Au Luxembourg aussi. Photo : afp

Sujet de conversation n°1 du moment dans l’Europe du football, l’annonce de la création de la Super Ligue a aussi fait des remous au Grand-Duché, qui va déjà se prendre de plein fouet la création de la Conference League.

«Est-ce pertinent de l’annoncer maintenant ?». Romain Schumacher, ancien président du F91 et longtemps au contact de l’ECA (l’association européenne des clubs), était au courant depuis très longtemps des visées émancipatrices des clubs européens les plus importants. Il regardait ça avec le cynisme qui s’imposait, mais cette annonce de Super Ligue l’a un peu pris de court, lui qui n’est plus qu’un observateur lointain de la chose footballistique : «Quand je vois la réaction de tout le monde, je me dis qu’ils prennent un gros risque. C’est très provocateur de le faire maintenant».

J’ai hâte de voir le rapport de l’ECA sur le sujet

En plein covid, cette Super Ligue, annoncée par le New York Times et financée à hauteur de 3,5 milliards d’euros par JP Morgan, a fait grincer des dents partout en Europe et des présidents luxembourgeois s’en sont émus comme tout le monde. Jacques Wolter, celui d’Hostert, dont le club réalise des miracles en ce moment en BGL Ligue, a préféré en rire : «Ah mais on a posé notre candidature parce que financièrement, on trouve ça intéressant ! Non mais sans rire, comme tous les fans de foot, je trouve que c’est une idée saugrenue». Pareil pour Fabrizio Bei, président de Differdange et grand fan du Milan AC devant l’éternel, qui ne cautionne pas ce que s’apprête à faire son club de cœur : «Mon club, ce n’est pas Milan, c’est le FCD03. On est à l’ECA avec le Fola et le F91 et j’ai hâte de recevoir leur rapport sur le sujet. En tout cas, je n’approuve pas. Je suis même stupéfait. Ce projet, ça brise un rêve».

Il y a aussi des Luxembourgeois qui prennent tellement de hauteur qu’ils en arrivent à comprendre cet aboutissement terrible et tellement logique. Par exemple ? Guy Hellers, à la fois révolté et amusé par ce cirque qui menace ouvertement l’équilibre de la force, se fait l’avocat du diable : «Le foot business, ça existe depuis longtemps. Aujourd’hui, soyons clairs, tout le monde peut jouer une Coupe d’Europe. Au point que c’en devient ridicule. L’UEFA est fautive. C’est elle qui a suscité ce genre d’idées en laissant penser que le niveau sportif ne pourrait plus être attrayant». Bref, même au pays, on n’a pas fini d’en parler.

Julien Mollereau

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