Sébastien Thill a surpris son monde, lundi, en quittant Tambov et en signant au Sheriff Tiraspol, en Moldavie.
Thomas Gilgemann, le directeur du Progrès Niederkorn, n’était pas peu fier de son effet, lundi soir, quand il a annoncé que son ancien joueur, Sébastien Thill, changeait de crèmerie. On était en pleine présentation de son nouvel ailier, Bilal Hend, quand il a commencé à redire à quel point le Progrès Niederkorn avait pu servir de tremplin ces dernières années et que tiens, d’ailleurs, le dernier joueur à avoir accédé au professionnalisme, Sébastien Thill, avait signé pour une saison et demie au Sheriff Tiraspol. Sensation garantie.
Parti en fin d’été pour la Division 1 russe et un promu en manque de moyens financiers, Tambov, le capitaine niederkornois commençait lentement à se faire sa place dans l’effectif mais se débattait aussi sportivement avec une situation devenue glissante. Lanterne rouge de Premier League, l’équipe qui accueille aussi Aleksander Karapetian ne parvenait plus à payer tous les salaires et une partie de son effectif risque de s’évanouir dans la nature ces prochains jours.
Tout récemment, Olivier Thill, son frère, avait indiqué dans une interview en préambule à son départ pour le Vorskla Poltava (Ukraine) que son frère avait «les garanties de poursuivre dans le monde professionnel». C’est qu’il a pris les devants et envoyé son agent en repérages. Les réseaux, dans cette période troublée, font ensuite la différence : Ahmed Nouma, qui est aussi l’agent de Gerson Rodrigues avait ainsi conservé de bons contacts avec les dirigeants du Sheriff Tiraspol, qui ont accueilli le rasta en 2018 pour une expérience globalement très positive, avec notamment un titre de champion.
Le Fola a montré que c’était jouable
Ces derniers jours, Sébastien Thill a donc négocié une rupture de contrat, sachant que Tambov pouvait lever une option d’achat jusqu’en mars. Le meneur de jeu est ensuite passé par un retour de prêt, redevenant très momentanément niederkornois… pour mieux se faire prêter de nouveau en Moldavie, où il trouvera une équipe leader de son championnat avec six points d’avance et un match de retard sur son dauphin, Petroclub. L’aîné de la fratrie passe donc d’un club désargenté à la lutte pour le maintien et avec un contrat qui s’achevait pour l’heure en été, à un autre qui paie bien et à l’heure, jouera le titre et presque de manière certaine l’Europe, avec un horizon 2022 et une option pour plus. Il est donc loin d’être perdant.
Reste qu’il lui faut désormais conquérir sa place dans un nouvel environnement. Ceux qui se souviennent de la rencontre livrée par le Fola en Moldavie, l’été dernier, en Ligue des champions (défaite 2-0), admettront facilement qu’un international luxembourgeois peut s’imposer dans cette improbable tour de Babel. Ce n’est déjà même plus la question la plus importante du moment puisqu’après le transfert attendu d’Olivier, celui surprise de son grand-frère (en plus de celui de Tim Hall, qui fait partie de la même écurie) on va finir par se demander si Vincent, un peu mis au placard à Gil Vicente, ne va pas finir par bouger lui aussi…
Julien Mollereau