SÉLECTION NATIONALE Lars Gerson rate une belle occasion de se montrer, cette semaine… pour jouer la montée avec Kongsvinger. Un investissement pour son avenir.
Lars Gerson, 32 ans, 89 capes, n’honorera pas de sa présence les matches amicaux contre la Hongrie jeudi et la Bulgarie dimanche. Et pour cause, qualifié pour la grande finale pour l’accession à la D1 norvégienne contre Sandefjord, il devra disputer une confrontation en matches aller-retour contre le club de l’élite, à chaque fois la veille des rencontres internationales. Et c’est un défenseur central à la fois fou de joie et très abattu que nous avons eu au bout du fil. Heureux d’être de retour en forme, décisif et en position de retrouver un championnat plus en rapport avec son standing, déçu de ne pas pouvoir en profiter pour marquer son territoire avec les Roud Léiwen.
Vous avez joué plus d’une heure en infériorité numérique, dimanche, contre Start (0-1). Fatigué ?
Lars Gerson : Pas vraiment, non. Nous étions à cinq en défense, on n’a pas eu tant de déplacements que ça à faire.
Kongsvinger est-il en train d’écrire son petit miracle ?
On est sur la bonne route même si, avec trois déplacements consécutifs pour en arriver jusque-là, on a pris la pire. Ce système-là, en Norvège, n’existe pas depuis longtemps mais je ne pense pas qu’une équipe qui a fini la saison régulière à la sixième place et qui a dû se déplacer trois fois avant de pouvoir jouer la grande finale soit déjà arrivée là où on est. Mais c’est un système super! Tu finis sixième et tu peux quand même monter? Pour nous qui avions seulement 8 points après dix journées, c’est inespéré! Mais voilà, nous, on est un petit club sans star qui travaille bien.
Monter après avoir remporté trois rencontres face à des équipes mieux classées que vous et à l’extérieur, cela ressemble quand même à un monumental exploit.
Quand même, oui. Même si face à tous ces adversaires, on n’a pas perdu en saison régulière! Start, notre dernier adversaire, on les avait même battus deux fois! Donc on n’avait vraiment pas peur. On savait qu’on pouvait le faire.
Et à côté de ça, c’est aussi et surtout (vu d’ici en tout cas) votre grand retour au premier plan, avec notamment deux buts. L’un sur coup franc et l’autre sur un penalty tiré pleine lucarne à la 88e minute !
Oui, je sens que la forme revient. Là, c’est comme si je venais de finir ma préparation et que le championnat commençait seulement enfin pour moi. Donc c’est super que j’aie encore deux matches à disputer. Concernant ce penalty, je n’ai pas trop réfléchi. On sort de deux semaines durant lesquelles on a quasiment frappé des penalties tous les jours, au cas où l’on serait obligés d’en passer par là. Je savais précisément où je tirerais. Mais peut-être le gardien aussi. C’est pour ça qu’on a feinté. C’est notre capitaine qui a pris le ballon et qui a pris la pression pendant que moi, je me concentrais dans mon coin. Beaucoup de nos supporters ont eu peur parce qu’ils les tirent mal. Ça a rendu tout le monde très nerveux (il rit).
On est sur la bonne route même si on a pris la pire
Et cela a fait de vous le match winner…
Oui, c’est comme ça en ce moment et il faut le dire! Pour une fois que c’est comme ça… Il faut s’en réjouir parce que moi, je ne marque pas souvent deux matches de suite. Cela m’étonnerait que j’y arrive trois fois de suite mais si cela peut se passer comme ça, je signe tout de suite!
Vous allez affronter une équipe, Sandefjord, qui n’a plus gagné depuis quinze rencontres. C’est vous, les favoris ?
Oui, j’ai aussi entendu que cela fait 110 jours sans gagner. Non, ce n’est pas bien pour eux. Mais hier, ils perdaient 2-0 lors de la dernière journée de championnat (NDLR : contre Haugesund) mais ils ont réussi à revenir à 2-2 pour arracher leur place dans cette finale en deux matches. Ce sera peut-être un petit boost pour eux, mais on a de bonnes chances. Ce sera une bataille et on y est préparés. Et puis non, finalement, les favoris, c’est eux : c’est Sandefjord qui a la pression.
Par contre, cette affaire vous coûte la semaine internationale avec les Roud Léiwen. Pas trop déçu ?
Ça m’embête quand même de ne pas pouvoir venir car je me sens hyper-bien. Je suis un peu plus dans ma forme normale que lors du dernier rassemblement lors duquel je n’avais que 45 minutes dans les jambes. Là, je voulais vraiment me montrer et faire plus qu’une mi-temps. J’aurais peut-être pu passer les 90 sélections, mais c’est comme ça. Je reviendrai plus fort en 2023 et ce sera bien mieux si je suis joueur de D1 norvégienne plutôt que de D2. Quand je vois où évoluent désormais tous nos joueurs luxembourgeois, il faut suivre le mouvement et jouer le plus haut possible !