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[Football] La Vieille Dame teste son sex-appeal


La Jeunesse Esch propose trois packages : bronze pour une valeur de 10 euros, argent pour une valeur de 50 euros, or pour une valeur de 100 euros. (Photo : Luis Mangorrinha)

La Jeunesse anticipe les problèmes. Elle a lancé auprès de ses sympathisants un appel au soutien financier. La dernière fois, via le crowdfunding, elle avait récupéré plusieurs dizaines de milliers d’euros.

La FLF a confirmé lundi soir une promesse-suggestion de Paul Philipp, qui date d’il y a deux semaines : débloquer un demi-million d’euros à destination de ses 112 clubs, à se répartir en fonction du nombre d’équipes engagées. Affectation souhaitée de ce subside exceptionnel, indique la fédération : les frais administratifs.

Tombée à 17 h 47 sur les boîtes mail des rédactions du pays, cette annonce suivait de… 45 minutes l’appel à la solidarité lancé par la Jeunesse Esch, dès 17 h 02. «Pour traverser au mieux cette crise», la Vieille Dame sollicite ainsi ses sympathisants et ne se cache pas pour dire qu’elle anticipe les problèmes financiers qui ne manqueront pas de survenir : «À l’instar d’un grand nombre de clubs étrangers et en connaissant la notion de solidarité de nos membres, amis et sympathisants, la Jeunesse Esch a voulu lancer la mise en vente de trois packages de soutien.»

En 2016, le club eschois avait eu recours au crowdfunding pour l’aider à rembourser un prêt de quelque 125 000 euros qui mettait sa survie en jeu, quand l’UEFA lui avait enjoint de payer des frais de formation réclamés par des clubs portugais pour un joueur dont le nom a disparu des mémoires. L’élan de solidarité, lui, est resté : plusieurs centaines de donateurs s’étaient manifestés pour quasiment éponger la dette.

C’est à cela que se raccrochent aujourd’hui les Bianconeri. Trois packages donc : bronze pour une valeur de 10 euros, argent pour une valeur de 50 euros, or pour une valeur de 100 euros. Chacun recevra en outre un diplôme de remerciement, plus, pour les plus généreux, le nouveau magazine du club, voire une écharpe spéciale. «On n’a tablé sur rien, on ne sait pas du tout à quoi s’attendre, indique Jean Cazzaro. Mais il faut bouger. Aller voir les sympathisants. On a quand même 600 membres. Alors si chacun donne un peu…»

Jean Cazzaro n’a «plus de plaisir»

Il n’y a pas là matière à sauver sa peau. Mais bien à mesurer la cote d’amour de l’institution, qui s’était déjà fendue d’un concours de dessins pour les enfants, pressés de déclarer leur flamme au feutre. Une vingtaine de gamins avaient répondu.

En cette fin du mois d’avril, Jean Cazzaro, certain que son club fait encore recette, est tout de même bien fatigué de tous ces atermoiements, de ce virus qui le prive de toute lisibilité sur la suite. À plus de 70 ans, confiné parce que «je suis une personne forcément en danger», le président eschois est «fatigué». «Avec tous ces problèmes, je n’ai plus de plaisir, plus de joie. Je me dis que voir arriver une nouvelle équipe, ça ferait du bien.»

Voilà plusieurs années qu’il cherche, en effet, à repasser le flambeau sans parvenir à trouver un investisseur capable de s’installer sur le long terme. En attendant que survienne cette transition miraculeuse, c’est à lui que revient l’impérieuse nécessité de trancher notamment le cas de la prolongation du contrat de Noël Tosi. Mais il n’a pas plus de réponses que pour tout le reste : «Il m’a appelé plusieurs fois pour savoir, mais vu que je ne sais rien pour la suite… Dès qu’on saura vers quoi l’on se dirige, on commencera à préparer la saison suivante. Pour le moment, je suis content de lui, mais on n’a pas fait grand-chose malheureusement depuis qu’il est venu, à cause de l’arrivée de ce virus.» Donc ? On attend.

Julien Mollereau

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