SÉLECTION NATIONALE Leo Barreiro et Kiki Martins ont perdu leur place en club au moment des matches internationaux à gros enjeu.
S’il fallait juger les choses de façon basique, ne chipotons pas : les individualités que Luc Holtz risque de mettre sur le terrain à Bakou, demain, pour arracher une victoire et donc potentiellement l’assurance de finir 3e du groupe A des éliminatoires du Mondial-2022, vont plutôt très bien.
Même si Jans souffre d’un talon, le capitaine des Roud Léiwen et son coéquipier Mica Pinto, jouent plutôt régulièrement et ont même vu leur Sparta Rotterdam sortir de la zone rouge en Eredivisie au prix d’une belle victoire à Willem II (0-3), ce week-end. Chanot? Il vient de boucler la saison régulière de la Conference Est de MLS à la 4e place, se qualifiant pour les play-offs au prix d’une belle fin de championnat et de sa deuxième saison la plus aboutie (30 matches joués) depuis son arrivée aux États-Unis. Pour boucler le tour du secteur défensif, Carlson, un temps menacé dans son statut de titulaire depuis le début de saison avec Erzgebirge, a retrouvé sa place sur le terrain dans une défense à quatre et Erzgebirge, qui n’a plus perdu depuis trois rencontres en Bundesliga, n’est plus lanterne rouge.
Mais le beau temps règne aussi dans le secteur offensif. Sinani vient d’inscrire son tout premier but en Angleterre avec Huddersfield, en Championship, S. Thill, passeur décisif contre l’Inter en Ligue des champions, a été impliqué dans deux buts de la démonstration de son Sheriff Tiraspol en championnat, le week-end passé (un but, une passe), tandis que son frère «Oli» se fendait des mêmes statistiques avec son Vorskla Poltava contre le champion en titre et actuel leader de Premier League ukrainienne, le Dynamo Kiev, pour un succès 1-2. Et ses six buts et 5 passes pèsent 50 % du rendement offensif de son club. Enfin Gerson Rodrigues, même s’il ne peut se prévaloir des mêmes chiffres, joue au moins assez régulièrement en Ligue 1 avec Troyes. À l’exception du match contre Nice où il était suspendu, il aura disputé 25 minutes contre Reims et 90 contre Lens.
Temps de jeu en chute libre
Mais il y a toujours un «mais». Et c’est au cœur du jeu qu’on le trouve. Là où l’impact physique monumental d’un Christopher Martins et où la force de projection d’un Leandro Barreiro restent des conditions non négociables de succès, la plupart du temps. Et c’est aussi les deux joueurs qu’on s’attendait le moins à voir lever le pied qui ont été frappés, ces dernières semaines, depuis la défaite à Faro contre le Portugal.
Leandro Barreiro s’est, de son côté, retrouvé victime du changement tactique opéré par son staff, du côté de Mayence. Depuis que son club n’évolue plus qu’avec un véritable récupérateur devant la défense, il a vu son temps de jeu fondre comme neige au soleil : titulaire face à Dortmund (68 minutes) à son retour des Roud Léiwen, mi-octobre, il était remplaçant à Augsburg et est entré pour 26 minutes. Puis en a fait 24 en Coupe face à Bielefeld avant de n’en abattre que 13 quelques jours plus tard en championnat. Le week-end dernier, on lui aura accordé une minute face à Mönchengladbach…
Christopher Martins, lui, est plus embêté par l’accumulation de matches avec les Young Boys Berne. Entre les très nombreux matches de Ligue des champions et le championnat, le récupérateur subit un coup de mou qui a convaincu son coach de s’en passer régulièrement ces derniers temps.
Au point de fragiliser un secteur fort des Roud Léiwen? Luc Holtz a trop régulièrement indiqué à quel point ses deux protégés de l’entrejeu n’ont pas besoin d’énormément de minutes dans les jambes pour être immédiatement performants. Les deux garçons l’ont déjà d’ailleurs prouvé dans le passé, passant sans aucune transition d’une période de relatif anonymat en club (voire des périodes de blessures) à des prestations très décentes au niveau international. Une chose est certaine : pour être performant, pour trouver leur point d’équilibre, les Roud Léiwen ont besoin d’eux.
Julien Mollereau