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[Football] Jeunesse Esch : «Le terrain nous en dira plus au fil des matches»


Panagiotis Katsattis (à g.), ici aux côtés de Manthos Poulinakis, le nouveau président de la Jeunesse d'Esch. (photo Luis Mangorrinha)

Panagiotis Katsattis est le nouvel homme fort de la Jeunesse d’Esch. Présenté lundi à la presse, il a longuement expliqué son plan de bataille.

Nouveau président de la Jeunesse d’Esch, Manthos Poulinakis, a été présenté à la presse samedi. Lundi, à l’hôtel Stand’Inn à Foetz, en l’absence du nouvel homme fort des Bianconeri retenu par ses obligations professionnelles, c’est son bras droit Panagiotis Katsattis qui en a dit un peu plus sur les méthodes, les objectifs et les ambitions de la nouvelle équipe grecque.

Comment se sont faits les premiers contacts avec la Jeunesse d’Esch…

Panagiotis Katsattis : On regardait en Europe du Nord, en Belgique, en Allemagne, en France, aux Pays-Bas, pour reprendre un club. Quand on nous a dit que la Jeunesse d’Esch était à la recherche d’une nouvelle présidence, on a arrêté toutes nos démarches en cours pour s’intéresser de plus près à ce club. Après avoir pris connaissance de l’histoire du club, on a tout de suite pris contact avec M. Cazzaro pour discuter de notre projet. Et les choses se sont faites, à notre plus grand bonheur. Au Luxembourg, tout semble bien organisé, des clubs à la fédération, ce qui renforce notre idée de travailler dans ce pays.

Quel est votre programme pour les années à venir ?

Nous avons quatre axes de travail : construire une équipe la plus compétitive possible, améliorer les infrastructures existantes, mettre en avant l’histoire du club et développer les relations avec les partenaires économiques.

On va s’entourer de véritables professionnels du monde économique et sportif

Plus concrètement, que comptez-vous faire ?

Ici, nous avons découvert un beau stade en ville et un merveilleux centre de formation. Moi, personnellement, je suis amoureux d’un stade comme celui de la Frontière. C’est un vrai stade de football où, j’en suis sûr, il peut y avoir une ambiance très chaude. Nous voudrions que les gens qui y viennent s’y sentent encore mieux, je parle des joueurs, supporters, officiels, gens de la presse.

C’est pourquoi nous allons rendre cette enceinte plus confortable. Je crois savoir que le bourgmestre est d’accord pour nous aider dans notre projet. Nous voulons aussi mettre en avant l’histoire du club au travers d’un centre où figureraient un musée dédié à la Jeunesse d’Esch et une boutique de merchandising où les supporters pourraient se procurer des produits dérivés du club. Le projet prévoit également un ou deux bureaux pour les personnes qui travaillent de façon quotidienne au club.

Le projet est ambitieux.

Pour cela, il faut aussi développer un partenariat avec des acteurs économiques, pas seulement au niveau national, mais aussi à l’international. On va s’entourer de véritables professionnels du monde économique et sportif qui ont l’habitude de construire un projet, une équipe.

Avez-vous déjà rencontré les joueurs, l’entraîneur…

On a assisté à un entraînement et on a eu un premier contact avec le coach. Il nous a donné son sentiment sur le niveau actuel de l’équipe et sur ses faiblesses à certains postes. Notre objectif est de lui donner rapidement les moyens de constituer une équipe compétitive pour le début du championnat. Je peux vous dire que quatre à cinq joueurs professionnels vont rapidement arriver et qu’ils seront opérationnels pour la première journée de championnat.

Vous avez une idée sur le profil de ces joueurs ?

On demande aux joueurs qui vont venir qu’ils soient disponibles et assidus, qu’ils donnent toujours 100 % d’eux-mêmes le dimanche. Hormis le talent, nous voulons des joueurs qui s’investissent pleinement pour les couleurs du club. Cela fait 30 ans que je suis dans le monde du football et ce que je peux vous dire, c’est que les joueurs les plus performants ne sont pas ceux qui viennent pour l’argent. C’est normal qu’un joueur joue pour gagner de l’argent, mais ce ne sera pas l’élément le plus important dans notre mode de recrutement. Il faudra que le joueur adhère aux valeurs du club en premier lieu.

Peut-on voir arriver des joueurs grecs dans l’effectif ?

Pour nous, le passeport du joueur n’est pas le plus important, même si on a une préférence pour des joueurs européens. On a beaucoup de connexions en Grèce, mais on a aussi un bon réseau dans des centres de formation en Europe.

Un partenariat avec des clubs grecs ou de votre réseau est-il envisageable ?

C’est une chose qui peut se faire, notamment pour de jeunes joueurs issus de la catégorie U21 qui demandent à s’aguerrir.

Que dites-vous aux supporters qui disent que vous n’êtes pas restés longtemps en Italie ?

Quand on est arrivés au club de Rieti l’été dernier, il n’y avait rien, pas de joueurs. Le club venait de monter de la division amateur à celle professionnelle. En un mois, on a construit une équipe et au mois de décembre on était classé en milieu de tableau. Tout se passait bien, mais l’ancien propriétaire a reconnu qu’il avait fait une erreur en cédant le club de son cœur et nous a demandé de reprendre la présidence, ce que nous avons accepté. C’est un projet qui n’a pas été à son terme, mais qui était bien lancé.

Il faut que les supporters aient confiance et apprennent à nous connaître. On va faire de belles choses ensemble

Il y a aussi eu des rumeurs émanant de l’entraîneur Gennaro Gattuso concernant des salaires non payés lors de votre passage en Crète (à l’OFI Crète)…

Il faut connaître le contexte. Le club avait 12 millions d’euros de dettes. Il y avait 400 abonnements et trois sponsors. Quand on est partis au bout de trois ans, il y avait 4 000 abonnements et 65 sponsors. Gennaro Gattuso a été un immense joueur du Milan AC et reste une légende du football italien, j’ai beaucoup de respect pour sa carrière et j’ai été très content de travailler avec lui durant six mois. Mais il parle de joueurs qui n’étaient pas payés lorsque l’ancienne direction était en place. Pour notre part, les salaires ont toujours été payés et même à des gens qui ne jouaient pas. Là-bas, sur le plan sportif, on a fait un travail extraordinaire avec notamment le leadership en matière d’affluence.

Vous comprenez néanmoins que les supporters soient quelque peu sceptiques…

Je le comprends parfaitement et c’est normal. Mais on va leur montrer qu’on est là pour beaucoup de temps. Il faut que les supporters aient confiance et apprennent à nous connaître. On va faire de belles choses ensemble et dans quelques semaines ils verront déjà le nouveau style de la direction de la Jeunesse.

Justement, à ces supporters, pouvez-vous leur promettre un nouveau titre de champion ?

Je sais que le club en a déjà 28. On va essayer d’en rajouter un le plus vite possible, même s’il n’y a pas que nous dans le championnat qui se compose de très bonnes équipes. Dans un premier temps, il va nous falloir reconstruire une équipe, poser les fondations. On ne va pas se presser, les résultats vont venir.

Donc pour cette saison, vous n’avez pas d’objectif précis ?

Non, ce n’est pas possible de fixer des objectifs lorsque l’on est là depuis seulement une semaine. On ne connaît pas précisément le réel niveau de l’équipe et les forces en présence dans le championnat. De plus, le Covid-19 a obligé beaucoup d’équipes à remodeler fortement leur effectif, pas seulement au Luxembourg, mais aussi au niveau européen, et la donne a beaucoup changé. Je ne peux pas dire « notre objectif est telle ou telle place », ce ne serait que des mots qui n’ont pas de sens. C’est le terrain qui nous en dira plus au fil des matches.

Dans le nouvel organigramme, Noël Tosi aura-t-il un rôle…

J’ai connu M. Tosi il y a un mois, c’est lui qui nous a mis en relation avec le club. C’est quelqu’un qui a beaucoup d’expérience dans le milieu du football et qui connaît déjà un peu la maison. On est en train de discuter avec lui pour voir quel pourrait être son rôle au sein du club. J’espère que l’on va trouver une solution d’ici quelques semaines.

Recueilli par notre correspondant Gilles Tarral

 

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