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[Football] Jeff Saibene ne s’en fait pas pour les Roud Léiwen samedi


Jeff Saibene connait bien les adversaires des Roud Léiwen de ce samedi. (photo archives Editpress Gerry Schmit)

Souvent opposé en Suisse, où il vit, à Vaduz, principal fournisseur du Liechtenstein, le coach luxembourgeois Jeff Saibene évoque avec nous le match de samedi.

Quelques internationaux liechtensteinois figuraient dans le onze du FC Vaduz qui a affronté trois fois votre équipe du Neuchâtel Xamax cette saison. Que savez-vous d’eux ? Les situez-vous dans la moyenne haute de l’effectif local ? 

Jeff Saibene : Il n’y en a plus autant qu’avant et sur les sept (six, avec le forfait de Sandro Wieser), il n’y en a que quatre qui sont titulaires à Vaduz. Ceux qui jouent là-bas sont pas mal. Le gardien, Benjamin Büchel (32 ans, 55 sélections), est une valeur très sûre. Nicolas Hasler (32 ans, 90 sélections) est un bon joueur aussi, c’est un box to box qui parcourt beaucoup de kilomètres et peut marquer de temps en temps car il se projette souvent dans les 16 mètres adverses. Je connais un peu moins Lars Traber (défenseur central de 23 ans), mais dès l’instant où il est titulaire à Vaduz, c’est aussi une valeur sûre pour la sélection. Les autres cadres de l’équipe nationale jouent pour la plupart en 3e et 4e division en Suisse et là, c’est plus difficile…

Les joueurs liechtensteinois ont-ils des caractéristiques qui leur sont propres ?

Tous les autres joueurs évoluent dans des divisions inférieures alors je ne les connais pas vraiment. Mais c’est une équipe qui essaie de bien défendre, de ne pas prendre de but et qui peut être difficile à manœuvrer. Ce n’est pas une équipe qui va faire le jeu mais je trouve déjà que pour 40 000 habitants, ils font de bons résultats. Mais même s’il y a quatre ou cinq gars dedans qui sont pas mal, dans un jour normal (sic), le Luxembourg doit les battre avec trois ou quatre buts d’écart.

Le fait que la plupart des joueurs évoluent désormais en D4 suisse est-il le signe du déclin du foot liechtensteinois ? Que vaut ce championnat ?

En D4 suisse, ce sont des matches de village, comme un Kehlen – Steinfort !

La D4 suisse, c’est amateur à 100 %, mais vraiment amateur. Déjà en D3, tu n’as pas de pro, alors imagine en D4… Ce sont des matches entre équipes de petits villages, comme un Kehlen contre Steinfort! Il faut être réaliste, c’est difficile pour eux. Il y a eu une phase où ça allait mieux, avec même un ou deux joueurs comme Mario Frick (recordman de buts avec 16 réalisations en 125 capes, entre 1993 et 2015) qui jouait en Italie (à Sienne et l’Hellas Vérone notamment) et est aujourd’hui un tout bon entraîneur (au FC Lucerne, 4e du dernier championnat suisse, après avoir entraîné Vaduz de 2018 à 2021) mais maintenant, c’est assez faible.

Les Roud Léiwen ont-ils tout de même des raisons de s’inquiéter ?

Il faut prendre chaque match très au sérieux, d’autant qu’ils viennent de nommer un nouveau coach (l’Allemand Konrad Fünfstück, dont ce sera le premier match) qui était à Kaiserslautern (comme Saibene) puis plus récemment en Suisse, à Wil (D2), et a entraîné des réserves pros (Greüther Furth et Werder Brême), ce qui est très intéressant. Mais du moment que le Luxembourg est à 100 %, ça devrait aller. Et ils le seront, car ils ont été battus contre Malte vendredi. C’est bien de perdre ce genre de match, juste avant un match important. C’était l’occasion de faire jouer la concurrence, de donner des responsabilités à certains, mais c’est mieux pour le Luxembourg d’avoir perdu que d’avoir gagné 4-0. Luc les a sûrement remis en place, et ils seront à 100 %, motivés.

Luc Holtz vous a-t-il sollicité pour en savoir plus sur cette équipe ?

On est en contact régulier avec Luc, mais ça fait quelque temps qu’on ne s’est plus appelés. Pour le Liechtenstein, on n’a pas échangé, mais Luc connaît tout le monde, il n’a pas besoin de moi pour se renseigner sur le Liechtenstein ! En tout cas, il faut le gagner, ce match. C’est le moment de remettre l’équipe sur les bons rails. Défendre comme le Luxembourg l’a fait pendant des années, et être content de ne perdre que 2-0, c’est fini : désormais, l’attente des gens n’est plus la même, et on va au stade pour voir un résultat, une victoire et, contre le Liechtenstein, des buts. Ça veut dire que le Luxembourg a énormément progressé, mais ce n’est pas facile de changer de statut. Mais je suis convaincu qu’il n’y aura pas de souci, samedi.