SÉLECTION NATIONALE L’avant-centre star recevra le 27 mars, au lendemain d’une éventuelle finale pour l’Euro, le verdict sur trois affaires le concernant. Un gros souci pour la FLF?
Mercredi, les plaidoiries ont été longues, mais c’est surtout le réquisitoire du parquet que l’on guettait dans trois affaires incriminant Gerson Rodrigues. Parce qu’à la question de savoir si un international luxembourgeois avait un devoir d’exemplarité absolu, Paul Philipp a (presque) sans ambages répondu un vibrant «oui!» et que, justement, le ministère public venait de requérir quinze mois avec sursis probatoire et obligation de soins envers le meilleur attaquant que le Grand-Duché ait jamais eu.
Le fait que le jugement ait été renvoyé au 27 mars est pour le moins cocasse. C’est à se demander si la justice du pays avait les yeux rivés sur le calendrier des barrages de la Nations League pour choisir la date à laquelle elle statuerait. La veille, en effet, les Roud Léiwen auront, on l’espère du moins, disputé une éventuelle finale (encore faudrait-il l’emporter au préalable le 21 mars à Tbilissi, contre la Géorgie) qui leur permettrait d’aller décrocher une place pour le premier Euro de l’histoire du pays.
Pas encore discuté en conseil d’administration
La FLF va-t-elle devoir se poser des questions, début avril ? A-t-elle une position claire et définitive sur la possibilité de sélectionner un garçon qui aurait été condamné pour faits de violences (provoqués, selon sa ligne de défense) et outrages sur des agents des forces de l’ordre ? Selon nos informations, jamais le sujet n’a été abordé concrètement en conseil d’administration. Tout juste la suspension interne dont le garçon avait fait l’objet pour entorses aux règles de vie du groupe avait suscité cette réflexion de Paul Philipp : ce genre de décision est strictement du champ de compétences de Luc Holtz. Ce qui n’avait pas empêché le président d’intercéder en faveur d’un règlement de la situation, par voie de médias. Ce qu’il avait d’ailleurs fini par obtenir.
Mais si la justice venait à sanctionner pénalement Gerson Rodrigues ? Que ferait la fédération ? Laisserait-elle son sélectionneur trancher ou prendrait-elle ses responsabilités, dans un sens ou dans l’autre ? Paul Philipp joue l’apaisement : «Nous attendons des éléments concrets pour nous positionner. Puis, nous nous réunirons. Peut-être même avec le joueur. Il a un devoir d’exemplarité, mais je demande à entendre toutes les conditions de ces affaires. Je crois que c’est un garçon souvent provoqué. Concentrons-nous d’abord sur le sportif et ces deux matches. Le reste, on verra plus tard».