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[Football] Florik Shala, un «Philippe bis» au Swift


Florik Shala a dû attendre le choc de la 25e journée face au F91 pour enfin entrer en DN. La récompense de neuf mois de travail dans l’ombre. (Photo : luis mangorrinha)

Auteur de 42 buts avec la «B» du Swift, Florik Shala en sera l’atout n° 1 contre Pétange en finale de la Coupe des réserves, lors d’un match où il vise son troisième trophée cette saison.

Dimanche 16 avril, Hesperange. Il est un peu plus de 17 h 20, on joue depuis 66 minutes au stade Alphonse-Theis et le Swift, qui avait pris les devants dès la 12e minute, est désormais mené 1-3 dans sa «finale» de BGL Ligue contre le F91. Alors que le ciel est en train de s’effondrer sur la tête de son équipe, Pascal Carzaniga dégaine… Florik Shala, 45 minutes avec l’équipe première dans les pattes depuis le début de saison.

Et encore : c’était en Coupe, à Pfaffenthal, et l’intéressé avait été sorti à la pause alors que le Swift accusait un but de retard chez le pensionnaire de Division 1. Alors, coup de poker de la part de «Caza»? Le contexte ne s’y prête pas. Marque de confiance, plutôt, envers un garçon qui bosse, depuis neuf mois, sans rechigner dans l’ombre du duo Philippe-Stolz, et marque même plus que les gâchettes française et allemande, à son humble échelle.

«Il ne s’est pas frotté qu’à des U23»

Cantonné à l’équipe réserve hesperangeoise, Shala a cette saison facturé 42 pions avec la «B», dont il a été l’artisan majeur du nouveau sacre en championnat des réserves et sera, ce soir à Hobscheid, l’atout offensif n° 1 en finale de la Coupe des réserves face à Pétange, dauphin du Swift dans la Classe 1. Facile, dans un championnat d’un niveau tout autre que celui de la BGL Ligue? N’allez pas dire ça à son entraîneur Hakim Menaï.

«Les buts, il faut les mettre, rappelle l’ancien défenseur central. Et puis, il a parfois marqué contre des défenses de BGL Ligue : quand on jouait contre Pétange, Dudelange ou le Fola, il y avait à chaque fois des noms connus en face. Il ne s’est pas frotté qu’à des U23 ou des mecs sans expérience du haut niveau. Surtout que contre nous, à chaque fois, l’équipe adverse envoyait des joueurs de BGL non retenus en A pour se jauger ou se remettre au niveau.»

Le mérite de l’ex-Niederkornois, crédité de deux autres apparitions (pour une passe décisive) dans l’élite en fin de saison, dont une assez symbolique contre le Progrès lors de la dernière journée, est aussi moral. «Au-delà des buts, abonde Menaï, il faut souligner l’état d’esprit et la mentalité qu’il a affichés à chaque fois qu’il venait en réserve. C’était un vrai relais sur le terrain.»

Et «une pépite à entraîner» pour Pascal Carzaniga qui, contrairement à certains de ses prédécesseurs, n’a pas «splité» son effectif pléthorique en deux groupes d’entraînement (ce dont Shala a selon lui profité, au contact des cadres, pour combler son «retard» sur le plan physique) et vu, de ses yeux, la confirmation des qualités qu’il avait «décelées» chez lui lorsqu’il évoluait au Racing (2015-2019).

«Il peut jouer dans tous les top clubs»

«Il se donne toujours à fond, sans calculer, apprécie «Caza». Il a le sens du but, un très bon jeu de tête et est parfois imprévisible, car il a une superbe frappe. De temps en temps, je vois un missile de 20 mètres en pleine lucarne, je regarde, et si je constate que c’est Shala, je ne suis pas surpris. Chez d’autres, ce serait un peu venu d’ailleurs, mais lui, ça lui arrive souvent.»

«Il est très bon dos au jeu, complète Menaï. Il garde bien la balle, la remise bien et sent bien le jeu. Il existe peu de profils comme lui en BGL Ligue.» Une BGL Ligue où il pourrait, aux yeux de Pascal Carzaniga, «jouer dans tous les top clubs» alors qu’au Swift, «il sait qu’il est barré», admet Menaï. Cela lui a valu «deux ou trois coups durs dans la saison où il a râlé, mais toujours dans le respect mutuel, insiste son coach. Il a toujours été compréhensif».

Et bosseur. Et efficace. Ce qui peut légitimement l’inciter à rallier un autre club de l’élite pour y glaner davantage de temps de jeu et d’exposition et récolter, à 25 ans (26 en juillet), les fruits de deux ans de labeur dans l’ombre à Hesperange. Si, «en tant que coach», il «aime avoir» ce genre de «clubman» dans son groupe, «Caza» ne s’y opposerait pas, car «il faut aussi penser au joueur». Mais pour l’heure, Shala a une folle saison à achever, et un troisième trophée à aller chercher.

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