Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Pour passer le temps, la Jeunesse Esch a organisé un concours de dessin pour enfants. Et ce sont Andrea Deidda, Milos Todorovic et David Soares, trois fils du club, qui vont élire les meilleurs. Sympathique.
On fait vivre le football comme on peut en tant de pandémie. Et au rayon des petits malins, le comité eschois a dû sentir le vent tourner. Le 26 mars, quelques jours seulement avant que la FLF annule définitivement les compétitions pour jeunes, elle a décidé de s’adresser à tous les enfants du club en leur proposant un jeu-concours sobrement intitulé… «La Jeunesse, mon club d’amour». Ils avaient jusqu’à mercredi.
Les participants, jusqu’à 12 ans inclus, ont donc eu deux semaines pour rivaliser de compétences dans l’abstrait et séduire un jury composé de trois hommes qui ont grandi dans l’institution et s’avouent autant séduits par l’idée… qu’incompétents en la matière.
«Franchement, moi, je ne dessine pas bien, s’esclaffe Andrea Deidda. Je suis éducateur à Mondercange et tout récemment j’ai dû essayer de dessiner des œufs de Pâques pour envoyer un message aux parents. Disons que ce n’était pas top, top…» Même souci pour David Soares, littéralement paumé à l’idée d’avoir un feutre entre les mains : «Ah non moi, enfant, le dessin, je n’étais pas trop pour. Même à l’école, je ne dessinais pas. Si j’avais dû faire ce concours, je n’aurais sûrement pas gagné!»
Un coup d’envoi à donner pour le gagnant
Ni eux ni Milos Todorovic, leur capitaine, le troisième critique d’art invité à s’exprimer, n’ont encore reçu les œuvres d’art. Ils les attendent incessamment sous peu et avec une certaine impatience, histoire d’éclaircir un peu le quotidien. «Bon, moi, je travaille encore, concède Soares. Je reste très occupé, mais ça, c’est important. On parle d’enfants qui ont sûrement envie d’être à notre place. On en voit beaucoup les week-ends au bord des terrains.» «Il est fort possible qu’un enfant tente de dessiner l’un de nous», espèrerait-il presque.
Enfant, Andrea Deidda aurait lui pu tenter de représenter Manou Cardoni parce qu’il était «le joueur préféré de tous les enfants du club. Moi, j’essayais de reproduire ce qu’il faisait.» Mais il aurait opté pour une autre image, encore plus chère à ses yeux : «J’aurais dessiné un terrain, un ballon et beaucoup d’enfants, tous mes amis.»
Ces deux joueurs créatifs de l’entrejeu prendront en tout cas comme critères de choix des paramètres qui leur ressemblent. «Je vais primer l’imagination», annonce Soares. «Moi l’originalité, complète Deidda, il faudra de la joie.»
Le gagnant recevra un but de deux mètres par trois et aura l’insigne honneur de donner le coup d’envoi d’un match de la prochaine saison. Les 2e et 3e (publiés sur le site et les réseaux sociaux, en compagnie des plus belles productions) seront eux récompensés par le supporter club. On a hâte de voir ce que représente la Jeunesse Esch pour les gamins de la ville, en 2020 et en temps de coronavirus…
Julien Mollereau
