Le Clasico s’est achevé sur un score nul et vierge (0-0) au terme d’une rencontre marquée par les revendications politiques des supporters catalans.
Dans un contexte tendu, avec une brève interruption du match par des revendications indépendantistes et une charge de police près du Camp Nou, Barcelone et le Real Madrid ont fait match nul 0-0 ce mercredi dans un Clasico accroché, et continuent, plus égaux que jamais, de se partager la première place du Championnat d’Espagne. Avec Messi, Benzema, certaines des plus grandes stars du ballon rond présentes sur la pelouse, et les deux meilleures attaques de Liga, on attendait des buts, et du spectacle… Mais c’est un constat évident qui s’est imposé: presque à mi-saison, les deux géants du foot espagnol font jeu égal, et ont fini par se neutraliser à 0-0, pour la première fois depuis 2002.
Si le Barça reste leader au prix d’une victoire supplémentaire, le Clasico a été équilibré, engagé, rugueux… et parsemé d’erreurs techniques, car les joueurs ont semblé quelque peu timorés par l’enjeu sportif et le lourd contexte politique. «Il se dit beaucoup de choses autour mais en fin de compte, ce que les gens veulent voir, c’est un bon match de football», avait résumé Zidane mardi. Mais après des revendications politiques moins importantes qu’attendu, et un match bridé, les gens n’ont eu ni l’un, ni l’autre.
Le Real Madrid a eu la maîtrise du ballon pendant une grosse heure de jeu, multipliant les situations de danger dans la surface de Marc-André ter Stegen, en enchaînant les centres. Mais à l’instar d’un Raphaël Varane chahuté tour à tour par Ivan Rakitic, Sergi Roberto, et Gerard Piqué, le Barça n’a jamais su imposer suffisamment son physique pour faire la différence.
Les Barcelonais, eux non plus, n’ont pas eu les occasions suffisantes en contre: les coups de génie de Lionel Messi, récemment couronné d’un sixième Ballon d’Or et qui disputait son 42e Clasico (un de moins que le recordman madrilène Sergio Ramos, 43), n’ont pas suffi cette fois. Comme sur cette reprise de volée opportune (30e) ou cette louche bien sentie pour Jordi Alba (40e), finalement infructueuses, « la Pulga » a manqué l’occasion de conclure sa fabuleuse année 2019 en beauté.
Entre les attaquants Karim Benzema ou Antoine Griezmann, pour sa première, un joueur français aurait pu s’illustrer, pour le clasico le plus tricolore de tous les temps (cinq joueurs français ont été alignés pour la première fois sur les 22 titulaires mercredi, avec Lenglet, Griezmann côté blaugrana; et Benzema, Mendy et Varane côté merengue, sans compte Zidane).
Les Catalans scandent « Llibertat »
Tifo géant, banderoles, cris « Llibertat! »: le public du Camp Nou a fait entendre ses revendications indépendantistes avant le coup d’envoi et pendant le clasico entre le FC Barcelone et le Real Madrid, ce mercredi soir. À la 55e minute, des dizaines de ballons de plage ont été lancées sur la pelouse depuis les gradins, pour protester contre les balles en gomme tirées par la police pour réprimer les manifestations indépendantistes, ces derniers mois. Le match a donc été interrompu pendant une minute, le temps de dégager ces ballons de l’aire de jeu. Auparavant, avant le début du matc, un tifo géant a été déployé aux couleurs rouge, bleu et jaune, celles du Barça et de la Catalogne. L’hymne du club a été entonné par les près de 100.000 supporters présents au stade du Camp Nou. Et entre la fin de l’hymne et le coup d’envoi de la rencontre, des milliers de banderoles bleues ont été brandies sous les cris « Llibertat » (liberté, en catalan).
C’était l’action prévue par la plateforme indépendantiste Tsunami Démocratique, qui a distribué ces banderoles bleues dès ce mercredi après-midi lors des manifestations qui ont réuni près de 5000 sympathisants autour du stade selon les forces de l’ordre. À noter qu’après la mise à feu d’une barricade à l’extérieur du Camp Nou, la police a chargé des centaines d’indépendantistes. Bilan : douze blessés chez les manifestants.