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FIFA : et à la fin, c’est Blatter qui gagne…


C'est qui le patron ? (Photo AFP)

Depuis 1998, l’élection présidentielle est souvent agitée, et le cru 2015 a fait très fort avec un scandale planétaire de corruption, mais, comme d’habitude, Sepp Blatter, l’a emporté, pour un mandat de quatre ans.

1998 – Blatter n°1, aidé par Platini

Certaines archives télé font sourire aujourd’hui : Blatter, entré à la FIFA en 1975 et devenu secrétaire général (n°2) en 1981, vante sa jeunesse (62 ans à l’époque) face à son adversaire suédois Lennart Johansson, alors président de l’UEFA et âgé de 68 ans.

Le Suisse devient le 8e président de la FIFA lors d’un scrutin à Paris le 8 juin 1998. Il a été épaulé par un grand nom du foot, Michel Platini. Qui, cette semaine, a demandé à son ancien allié Sepp de démissionner…

Très ému au moment du sacre, Blatter, après avoir trébuché, enlace alors sa fille Corinne, sa principale collaboratrice pendant sa campagne. Blatter succède au Brésilien Joao Havelange (82 ans), qui ne se représentait pas, après 24 ans de présidence.

2002 – En plein «Blattergate»

Accusé d’indélicatesses financières et de comportement dictatorial, le «Blattergate», le président en exercice, 66 ans, se joue des critiques en se faisant triomphalement réélire le 29 mai à Séoul face à son concurrent, le Camerounais Issa Hayatou, 55 ans, président de la Confédération africaine (CAF).

Dès sa victoire proclamée, Blatter lance un vibrant appel à restaurer l’unité de la «famille du football» après une campagne électorale qu’un de ses partisans avait qualifié de «sale guerre»

2007 – Seul au monde

Cette fois, le 31 mai 2007 à Zurich (la périodicité électorale a changé pour ne pas coïncider avec un Mondial), personne n’a osé contester son pouvoir. C’est par un véritable plébiscite, sans vote et par acclamation, que Blatter est reconduit à son poste.

La page des tourments de 2002 semble alors tournée et Blatter, 71 ans, peut désormais s’atteler à ce qui sera le point culminant de son troisième mandat, le Mondial-2010 en Afrique du Sud, le premier sur le continent africain.

2011 – Tempête

La petite phrase est restée dans les mémoires. «La crise ? Quelle crise ?», lance par bravade Blatter devant la presse, deux jours avant l’élection du 1er juin 2011 à Zurich.

L’instance du football mondial est pourtant au cœur d’une tempête depuis une semaine, cernée par les accusations de corruption et minée par des enquêtes internes.

Les soupçons de pots de vin autour de l’attribution du Mondial-2022 au Qatar connaissent un pic. Et le président de la Confédération asiatique, Mohammed Bin Hammam, seul adversaire de Blatter, a été contraint de se retirer quelques jours avant l’élection, suspendu pour des achats de voix dans sa campagne. Le Qatarien de 62 ans sera quelques temps après radié à vie du monde du foot.

La veille de l’élection, Blatter use d’une métaphore dont il ne se sépare plus, celle du «capitaine qui ne quitte pas le navire dans les eaux agitées» . Et, spectacle hallucinant, Grace Jones, en guêpière et masque de carnaval vénitien, ouvre ensuite la cérémonie d’ouverture nocturne du congrès en chantant La Vie en rose .

Seul candidat, Blatter demande toutefois un vote un lendemain et récolte 186 voix sur 203 suffrages exprimés. À 75 ans il promet alors que c’est son dernier mandat…

2015 – Tsunami

Si la FIFA croyait avoir vécu le pire en 2011, elle se trompait. L’instance se retrouve en plein film policier quand sept responsables sont arrêtés au petit matin dans un hôtel luxueux de Zurich à deux jours du scrutin. L’action est orchestrée par la justice américaine, enquêtant sur des faits de corruption depuis 1990.

Et les locaux de la FIFA sont même perquisitionnés le même jour dans le cadre d’une procédure pénale suisse distincte pour soupçon «de blanchiment d’argent et gestion déloyale» entourant les attributions des Coupes du monde 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar.

La déflagration a été planétaire. Sepp, critiqué en Europe, mais populaire ailleurs dans le monde, a usé des éléments de langage habituels – «Il faut que le bateau ne tangue plus et avance tranquillement» ; «La FIFA a besoin d’un leader fort, expérimenté».

Le Prince Ali s’est retiré avant le second tour (73 voix contre 133 pour le Suisse au premier) et Blatter est donc président jusqu’à 2019. Il aura 83 ans quand il donnera «une FIFA plus forte» à son successeur, selon sa promesse.

Le Quotidien

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