[2e tour, match retour] Le club eschois a tout en main contre l’Inter Bakou, sauf le score du match aller. C’est bien pour ça que s’il passe ce jeudi soir, ça fera date.
À force d’entendre parler de fraîcheur physique et de températures, les coaches luxembourgeois ont appris à commencer leurs discours d’avant-match sous un angle nécessairement rassurant. Après la Moldavie, après l’Azerbaïdjan, Jeff Strasser a, lui, été un peu plus loin que le simple constat que ses joueurs en ont encore sous la semelle et disposent des ressources morales nécessaires : «Ils sont même prêts à élever encore un peu plus leur niveau de jeu et l’adrénaline va même encore repousser un peu plus leurs limites.» Les circonstances l’exigent puisque le Fola a été formellement identifié après les matches allers comme l’équipe au pays ayant le plus de chances de qualification.
Il n’empêche, prendre un but à la 89e minute, à l’aller, a dû bien lui plomber son plan de jeu, à Jeff Strasser. Commencer un match retour à 0-0 n’est pas la même chose que de le débuter à 0-1. Et pour enfoncer une porte ouverte, trouver l’équilibre entre la nécessité de remonter ce but et celle de ne pas s’exposer face à un Inter Bakou friand du jeu de contre (et donc dans une configuration idéale) sera vital. À ce détail que le technicien sent ses hommes capables d’un festival offensif à la hauteur de l’événement : «Ce serait mieux de ne pas encaisser de but puisque, alors, il nous faudra en marquer trois, mais les joueurs doivent savoir qu’on en est capables. D’ailleurs, même prendre deux buts ne nous condamnerait pas forcément.»
Il faudra étouffer tout contre dans l’œuf
Ce Fola – Inter Bakou inverse en vérité la relation habituelle qu’ont les autres clubs européens avec leur adversaire luxembourgeois. Ce jeudi soir, au Galgenberg, c’est le Fola qui tirera les ficelles. Logique, c’est lui qui aura la possession. Il en aurait sans doute été ainsi même s’il était allé s’imposer en Azerbaïdjan. Le challenge sera donc tout nouveau à ce niveau de compétition : «On devra être très actif à la perte de balle, entrer tout de suite dans la transition défensive.» Le Fola veut étouffer son hôte, lui faire vivre un calvaire. «Même contre cette équipe assez basse, on s’était créé des occasions», s’échauffe Strasser, frustré comme ses joueurs après l’aller.
La «réorganisation» qui l’avait fait repositionner Dallevedove derrière Hadji en Azerbaïdjan avait ainsi d’autant mieux fonctionné que Bechtold, devant la défense, avait fait le boulot avec assez d’autorité pour rester crédible. La même organisation avec l’efficacité en plus, voilà le cahier des charges. S’il le remplit, le Fola sera au 3e tour. Et entamera ce qui commencera à ressembler à une vraie épopée.
Julien Mollereau