Jonathan Joubert passera la 60e ce jeudi contre Séville ! Sa 60e rencontre disputée sur la scène européenne. Cela valait la peine de ressasser certains souvenirs avec un gardien qui vient de fêter ses 40 ans.
Son premier match européen : «Tina Turner était en concert…»
Son premier rendez-vous européen, le gardien dudelangeois l’a disputé à Helsinki, face au HJK, le 10 août 2000. Sous le maillot de Grevenmacher. «Je me souviens du fait qu’on n’avait pas joué dans le grand stade mais sur un terrain annexe parce que Tina Turner était en concert là-bas», sourit Jonathan Joubert. «Mais pour le reste, même si c’était ma première européenne, je ne me souviens plus de rien.»
À l’époque, il disputait sa deuxième saison au Luxembourg, après s’être engagé au CSG. «J’avais 20 ans et j’étais troisième gardien au FC Metz. J’attendais d’avoir un débouché dans un club de Ligue 2. Enfin, on devait encore dire D2 à l’époque… J’ai attendu, attendu… Et à un moment donné, j’ai dû faire un choix. Grevenmacher m’a contacté en fin de mercato luxembourgeois et j’ai dit oui… Sincèrement, au début, je suis venu ici par défaut. Comme tous ceux qui débarquent au Luxembourg, j’espérais repartir vite. Mais quand on arrive ici, on repart difficilement. En tout cas, c’était comme ça avant. Car je constate que les choses évoluent avec l’augmentation du niveau de jeu. J’ai, moi-même, eu des possibilités bien plus tard, mais j’ai fait le choix de rester.»
Sa première victoire européenne : «À part ça, je n’en ai aucun souvenir…»
Le natif de Metz n’a pas dû attendre bien longtemps avant de goûter à son premier succès. Alors qu’on sait qu’à cette époque les victoires luxembourgeoises sur la scène européenne n’était pas légion, Joubert a remporté… son deuxième match. La rencontre retour face à Helsinki. «Je sais que c’était au Josy-Barthel mais à part ça, je n’en ai aucun souvenir», sourit-il. «C’est loin tout ça. D’ailleurs, si vous m’aviez posé la question de ma première victoire, j’aurais plutôt cherché la réponse après mon arrivée à Dudelange (NDLR : à l’hiver 2004).»
Son meilleur souvenir : «Les dirigeants avaient les larmes aux yeux»
«De bons souvenirs, il y a en a eu quelques-uns. Mais le meilleur, cela doit être ma première qualification. Au 1er tour de la Ligue des champions en 2005/2006 à Mostar. C’était historique», avance-t-il, avant d’en dire plus. «Nous avions perdu 0-1 la manche aller ici face aux Bosniens du Zrinjski Mostar. Et là-bas, on avait tenu le 0-0 jusque dans les arrêts de jeu où on avait réussi à marquer le 0-1. Avant de finalement s’imposer 0-4 après les prolongations. Même après la défaite de la première manche, connaissant Michel Leflochmoan, il nous avait motivés à fond. Je me souviens des dirigeants dudelangeois avec les larmes aux yeux à l’issue des débats. Et de la fête qui avait suivi aussi. On reprenait l’avion directement après le match mais jusqu’à l’arrivée à Luxembourg, elle avait battu son plein. Dans le vestiaire, le bus, l’avion…»
Le match qu’il aimerait rejouer : «Contre Cluj. J’ai suivi le match en vidéo»
«Le match aller des barrages de l’Europa League contre Cluj la saison dernière! Même si je sais qu’on l’a emporté 2-0 et que cela nous a bien mis sur la voie pour nous qualifier pour les poules», lance le gardien qui a fêté ses 40 ans le 12 septembre dernier. Un match où il s’était occasionné la blessure qui l’avait privé de toute la phase de poules historique qui avait suivi.
«Sur une sortie, on s’était percuté au niveau du sol avec le joueur adverse. J’avais pris son genou dans le tibia, ce qui avait provoqué une fracture… La plus grosse blessure de ma carrière. J’ai directement senti que quelque chose n’allait pas, à l’arrière de la jambe au niveau de la cheville. Forcément, le premier sentiment, c’est de se demander ce qu’il va t’arriver… Je suis parti à l’hôpital où j’ai suivi la fin du match en vidéo sur mon téléphone. Si j’ai crié lors des deux buts ? Non, je souffrais de trop pour ça. Mais j’avais bien évidemment apprécié ces buts. Du moins jusqu’au moment où quelques minutes après la fin du match, on m’a annoncé le verdict pour mon tibia. Là, je me suis dit que c’était fini pour moi. Que la phase de poules, je ne la verrais pas… Après, à 38 ans, peut-être que certains auraient lâché et pensé à une fin de carrière. Pas moi! Avec une fracture, on te met des vis, une plaque, et tu peux repartir. On m’avait dit que j’en avais entre trois et cinq mois et c’est ce qu’il s’est passé.»
La plus belle ambiance : «Les supporters adverses ont commencé à nous applaudir…»
«La plus belle ambiance européenne que j’ai connue à l’extérieur, cela doit aussi être à Mostar. Il n’y avait qu’une tribune, mais elle était blindée. Une ambiance hostile qui poussait notre adversaire. Mais en même temps, quand on a mené 0-2 puis 0-3, les gens ont commencé à nous applaudir…»
Jonathan Joubert garde un autre souvenir en tête. «Mais là, c’était à domicile, au Jos-Nosbaum. Lors du tour qui avait suivi Mostar, on avait affronté le Rapid Vienne et leurs supporters avaient fait le déplacement pour remplir notre stade. Même si c’étaient des supporters adverses, on en a bien profité. Il faut savoir apprécier ces moments-là, ils sont tellement rares…»
Recueilli par Julien Carette
Le chiffre : 1,86
Tel est le nombre de buts qu’a encaissés en moyenne par match Jonathan Joubert sur toute sa carrière sur la scène européenne. Pour un total de 110 buts en 59 rencontres disputées pour l’instant donc. À noter aussi 12 «clean sheets».