Landry Bonnefoi a enfin joué avec le F91 et même très bien. Le gardien de but espère maintenant enchaîner… dans deux semaines à Athènes.
Recruté pour apporter son expérience en Europa League après la blessure de Jonathan Joubert, le Français, pas prêt physiquement et administrativement pas qualifié pour la DN, a enfin fait ses premiers pas avec Dudelange.
Quand on perd mais qu’on est bon, on se sent comment?
Landry Bonnefoi : C’est sûr que, personnellement, je suis très content, j’ai fait un match correct.
Correct seulement?
Pour ne pas dire très bon.
C’est plus conforme à la réalité de votre prestation contre l’Olympiakos, oui.
Je suis content de moi. Mais frustré aussi. Même si on est dominés, nous prenons des buts évitables. Même en étant très dominés, oui, on aurait pu finir à 0-0. Ce n’est pas marrant de perdre, même en étant bon.
Soulagé d’avoir enfin joué?
Oui, bien sûr. J’attendais ça avec impatience. Même si on n’est pas là depuis longtemps, on veut jouer. Or, je n’étais peut-être pas encore prêt. Pas tout de suite. J’ai eu cette discussion avec le coach qui m’affirmait qu’il ne me sentait pas prêt. Il me disait : « Sois patient, attends d’avoir retrouvé ton niveau. Le jour J, tu seras prêt! » Et effectivement, le jour J, c’était jeudi et… j’étais pas mal.
Il avait donc raison?
Si j’avais joué plus tôt, aurais-je été aussi prêt que je l’étais hier? Non, je ne pense pas. Alors oui, il avait raison. Si on m’avait fait jouer plus tôt, j’aurais peut-être été moins bon. Ça n’aurait pas été un drame mais, psychologiquement, ça aurait pu être plus difficile.
De quand datait-il, votre dernier match officiel?
Mai dernier. Avec la réserve de Strasbourg, en National 2 (NDLR : le 8 mai contre la réserve de Nancy, victoire 3-1).
Cela a-t-il été dur de faire le deuil du fait de ne pas pouvoir jouer avant février en DN?
Je sais que le club continue d’essayer d’arranger l’affaire avec les instances fédérales mais il va falloir faire vite pour que cela ait encore un sens cette année. C’est frustrant. Si j’avais pu jouer en DN, j’aurais dû être prêt plus vite. Tous les week-ends, ça m’énerve, même si je m’y étais préparé.
C’est un problème pour conserver votre niveau de l’Olympiakos, de ne pas pouvoir enchaîner?
Garder mon niveau sans jouer? Oui, c’est envisageable. De toute façon, là, maintenant, mon seul objectif, ça ne peut être que le match au Pirée. C’est dur à dire mais c’est comme ça. Que la FLF fasse quelque chose!
En début de campagne, Joé Frising a défendu son pré carré en disant qu’il ne voyait pas de raison de changer quoi que ce soit au but après sa prestation à Cluj. Dino Toppmöller l’a un peu recadré. Vous en avez pensé quoi?
Il est comme ça, Joé, il est vrai qu’il sortait d’un très bon match contre le Milan AC et le coach n’a rien changé parce qu’il méritait de jouer encore contre le Betis Séville. Mais il sait aussi très bien que je suis venu pour jouer et que je vais tout faire pour! Je le comprends très bien, Joé, il veut jouer et c’est le contraire qui serait anormal.
Partez-vous avec autant de chances de rester dans les buts sans pouvoir vous montrer en DN?
Je ne sais pas si je pars avec moins de chances. Mais en même temps, Joé et moi, on ne peut pas nous comparer. Moi, j’ai plus d’expérience et ma carrière est derrière moi. Lui est jeune, débute, a ses qualités, ses défauts… En tout cas, contre l’Olympiakos, j’ai répondu présent. Le coach, même déçu, m’a félicité.
Là, vous luttez à armes inégales contre le seul Joé Frising mais le retour de Jonathan Joubert commence aussi à se dessiner lentement.
Pour l’instant, je n’y pense pas trop. Je sais que c’est un très bon gardien mais il faudra d’abord qu’il revienne à son niveau. Il en est capable. Mais moi, je donnerai tout pour jouer. Je l’ai fait toute ma carrière, ce n’est pas à 35 ans que je vais arrêter. Et aucune hiérarchie fixe ne m’a été donnée, donc… Je sais pourquoi je suis là, à moi de leur montrer que je suis meilleur que les autres. Le match d’hier m’a aidé mais je ne vais pas m’arrêter là. Parce que si dans deux semaines, à Athènes, je suis mauvais, cela n’aura servi à rien.
Physiquement, comment s’est passé votre réveil?
Je me suis très bien senti ce matin! J’avais l’impression d’avoir 25 ans (il rit)!
Quel a été le plus beau de vos six arrêts décisifs?
Le plus compliqué, c’était le premier (NDLR : à la 13e , une tête de Guerrero au pied de son poteau, qu’il ôte sur sa ligne) et c’est aussi celui qui m’a mis dans le match. Il est dur car il est à contretemps et il faut un temps de réaction très rapide. Il n’est pas aussi spectaculaire que le ballon que je dévie sur ma barre (NDLR : un plat du pied à bout portant de Christodoulopoulos, 76e ) mais il me lance!
Entretien avec notre journaliste Julien Mollereau