Pour sa première Coupe du monde de cette saison olympique, Flavio Giannotte a réussi à se hisser jusqu’en tableau de 64.
Flavio Giannotte a bien entamé cette saison olympique. L’épéiste luxembourgeois, qui a d’ores et déjà le regard fixé sur le tournoi de zone, qui se tiendra au printemps prochain à la Coque et qui offrira un ticket et un seul pour les Jeux de Paris, avait déjà tiré de très grosses compétitions (top 10 à Livry-Gargan, 17e à Colmar, à chaque fois face en présence de certains tireurs de top niveau mondial). Et ce week-end, il s’alignait sur sa première Coupe du monde de la saison.
Une première à Berne, en Suisse. Et pour laquelle il a effectué deux semaines de stage. Une première à Rome avec l’équipe nationale, récemment sacrée championne du monde par équipes, et une seconde à Turin, avec son club : «Ça fait du bien de tirer un peu. À la fin du stage à Rome, il y avait une compétition et je l’ai gagnée. En battant au passage le n° 1 mondial Di Veroli. Pour eux, c’est une compétition super importante, alors ils sont à fond. Ça montre que je suis sur le bon chemin.»
C’est donc avec une bonne dose de confiance qu’il se présente, vendredi, pour les poules. Avec un bilan de 4-2 qui lui permet de se qualifier pour les éliminations directes : «D’un côté, j’étais content de passer mais petite déception car je pense que le 6-0 était faisable, même si je suis tombé dans une poule très costaude.»
«Je n’avais pas envie de le tirer à la chance»
Classé 114e sur 310 (!), il doit donc passer par les étapes intermédiaires pour espérer avoir le droit de tirer le lendemain, en tableau de 64. Une entame tranquille face au modeste Saoudien Hassan Abed (15-6) : «Le plus dur, c’est de faire le trou. Une fois que c’est fait, ils n’ont pas l’escrime pour revenir. Au début, il a tenté de casser le rythme, de dire qu’il était blessé, etc. Mais j’ai suffisamment d’expérience maintenant pour ne pas me faire avoir.»
En tableau de 128, il se retrouve face au jeune Hongrois Zsombor Keszthelyi : «Il est très, très fort. L’année dernière, il a été champion du monde et d’Europe juniors. Je démarre bien. Il revient et me passe devant. Mais je ne me suis pas énervé, je suis revenu touche par touche. Le moment critique arrive à 10 ou 11 partout avec une vingtaine de secondes. Lui veut attendre la mort subite. Mais je sens que ce n’est pas ce qu’il faut faire. Je n’avais pas envie de le tirer à la chance. Alors, je tente une action et ça passe. Après, il reste peu de temps, il est obligé de précipiter ses actions et je sais que c’est juste une question de temps pour faire une double et m’en sortir.» Il l’emporte 15-13.
Stoppé en tableau de 64 par Loyola
Pour se hisser en tableau de 64, il lui restait une étape. Le Bulgare Yordan Galabov : «Encore un gros morceau. Il a déjà fait top 8 aux championnats d’Europe.» Et après un démarrage compliqué («Il mène de deux ou trois touches, je n’avais pas de solution»), Flavio Giannotte ne s’affole pas. Et recolle. Puis passe devant : «Il a paniqué, il a tout de suite voulu revenir, j’ai mis trois ou quatre touches de suite et c’était fini.» Une victoire finalement aisée 15-9, qui l’envoie en tableau de 64.
Malheureusement, il va hériter du Belge Neisser Loyola, qu’il connaît très bien pour s’entraîner régulièrement avec lui, notamment à Thionville. Un adversaire dont le style ne lui convient pas vraiment. Et ça va encore se vérifier : «Je démarre pas mal. Je mène d’une ou deux touches, il revient à égalité. Et je sais que s’il passe devant, ça va être très dur. Je recommence à me jeter, à faire des erreurs inutiles. J’étais là physiquement mais complètement absent dans ce match.» Il perd 8-15 et termine donc 58e de sa première Coupe du monde de la saison. Désormais 53e au classement mondial, il a pour objectif d’entrer dans le top 50 à l’issue de la prochaine manche de Coupe du monde, dans trois semaines à Vancouver.
Deux autres Luxembourgeois étaient à Berne. Benoît Omont, qui a des problèmes de dos, n’a pas pu remporter un match en poules et va désormais faire une pause pour se soigner. Niklas Prinz, sorti des poules, a été battu en tableau de 256.
Quant à Anna Zens, qui était engagée sur la Coupe du monde de Legnano, en Italie, elle sort des poules et s’incline en tableau de 256 face à la Grecque Theodoropoulou sur le score de 6-15.