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Entretien avec Marwane Benamra, le «roi» de la BGL Ligue pour «Le Quotidien»


«On a une mauvaise image du Luxembourg mais au final, la DN n'a pas de quoi rougir», déclare Marwane Benamra. (photo Gerry Schmit)

Marwane Benamra (Mondorf), météore de cette saison, est devenu, dimanche, sans pouvoir monter sur la pelouse, le meilleur joueur de BGL Ligue, selon les notes de notre rédaction sportive. Le garçon, formé à l’OL, ne devrait pas rester.

Première saison en DN et directement un titre de meilleur joueur. C’est plutôt rare…

Marwane Benamara : C’est très gratifiant, justement parce que c’est ma première saison. Je savais qu’il fallait que je m’adapte vite. C’était très important. C’était ça mon boulot. J’ai déjà un peu l’habitude de voyager, alors je sais que tout dépend de l’endroit où tu arrives, de la qualité de jeu qu’on développe dans ton club, de si tu es bien dans ta tête…

Si vous êtes là, c’est que Mondorf n’a pas dû développer un jeu trop désagréable alors?

Au niveau personnel, ça va. Au niveau collectif, on a fait de très belles choses, mais on aurait pu faire mieux par moments. Le jeu a été gratifiant, mais la frustration est là car il y a beaucoup de points perdus qui restent en travers de la gorge.

Ils ont été nombreux les joueurs très techniques à remporter ce titre de meilleur joueur de DN. Cela veut-il dire que vous proposez quelque chose qui n’existe pas assez en BGL Ligue?

Mon style est peut-être en décalage, oui. J’ai vu des joueurs de belle qualité dans ce championnat qui, d’ailleurs, est assez fait pour mon style. À certains endroits, on te casse. Pas là. Il y a juste que le niveau est très disparate. Certains jouent avec leurs moyens, mais il y a eu des endroits où je me suis bien plus fait casser. En Algérie (NDLR : il a joué une saison à l’USM El Harrach), c’était beaucoup plus dur : vous faites un passement de jambes une fois, pas deux. C’est un championnat hostile, on y joue avec la pression d’avoir à gagner. Alors on se contente de 1-0, de 1-1. Alors pour se faire plaisir… Là-bas, il y a trop de joueurs de qualité. Seuls ceux qui sont vraiment au-dessus du lot peuvent rêver rejoindre l’Europe. Là-bas, je jouais plus milieu de terrain.

Vous n’auriez peut-être pas eu l’impact que vous avez eu cette saison en DN à un tel poste.

Oui, à Mondorf, ça aurait été dommage de me cantonner dans un rôle plus bas sur le terrain. Mais j’en avais d’ailleurs parlé aux dirigeants avant de m’engager. Je voulais retrouver mon poste de prédilection et de la liberté dans le jeu.

Quelle défense vous a le plus impressionné cette saison?

Individuellement celle du F91. Mais collectivement, dans l’organisation, celle du RFCU. Mais nous, à Mondorf, au moins, on essayait de ressortir un peu le ballon par le jeu.

Quelle part Paulo Gomes ou Joris Di Gregorio, son adjoint, lui-même deux fois élu meilleur joueur de la saison, ont-ils eu sur votre rendement?

C’est Paulo qui m’a donné ma chance, lui qui a cru en moi. J’ai beaucoup parlé avec lui pour savoir où je mettais les pieds. Joris, lui, m’a dit qu’il se retrouvait beaucoup en moi, dans les statistiques au moins. Il m’a expliqué comment me déplacer, comment faire mes appels. Il essayait d’adapter ses conseils à mes capacités, sachant qu’on n’avait pas du tout le même style. Enfin, c’est ce que j’en ai déduit vu son gabarit (il sourit). J’ai pas mal appris ici. On a une mauvaise image du Luxembourg mais au final, la DN n’a pas de quoi rougir. C’était un pari pour se remettre sur le devant de la scène mais ça a bien marché.

Récemment, Samir Hadji, meilleur buteur de la saison, a dit que si vous aviez joué au Fola, vous auriez facilement atteint les 25 buts…

C’est gentil de sa part. Cela fait d’autant plus plaisir que lui est constant. Ce qu’il fait depuis quelques saisons m’a l’air exceptionnel. Mais je ne sais pas si moi, j’aurais atteint les 25 buts. C’est sûr que ça aurait été plus facile qu’à Mondorf. En tout cas, j’aimerais bien jouer avec un gars comme ça. Jouer avec les meilleurs, ça doit être gratifiant, et même carrément du bonheur. Tout doit être facile avec des joueurs comme ça.

Cela risque de vous arriver dans votre nouveau club, la saison prochaine, non?

Je ne sais pas. Ma saison m’offre des opportunités. Je ne vais pas me précipiter.

On donne votre départ pour Virton pour acquis.

Ce n’est pas acté définitivement.

Vous pourriez y retrouver Dino Toppmöller, l’actuel coach de Dudelange…

Un super coach, qui fait beaucoup progresser les jeunes. Son style me parle, c’est celui que j’aime : la possession. Désormais, c’est un grand nom. Et pas qu’au niveau du Luxembourg : au niveau européen. Il peut devenir quelqu’un de grand. Ce serait top pour n’importe quel joueur d’évoluer sous ses ordres. En fait, il faut travailler avec les meilleurs et il en fait partie. Il a de quoi faire rêver n’importe quel joueur.

Vous en avez parlé avec lui?

(Gêné) Il y a eu des contacts entre lui et mon entourage. Tout dépend de où il ira. Moi, j’ai envie de passer un cap.

Cela s’est-il terminé en eau de boudin avec Mondorf?

Un peu. Et c’est dommage. Ils voulaient ma réponse plus vite que je ne pouvais la donner pour la saison prochaine. Ils n’ont pas trop aimé. Mais moi, j’aurais bien voulu pouvoir finir la saison avec l’équipe et améliorer encore mes statistiques. C’est mon seul petit bémol : j’aurais pu faire encore tellement mieux…

Recueilli par J. M.

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