Cela devrait être la dernière fois que l’épreuve phare du calendrier national aura à subir une forte concurrence.
Les nostalgiques et amateurs de dates anniversaires s’en souviennent. Et le président du Skoda Tour de Luxembourg, Andy Schleck, également, puisqu’il était coureur. Il y a dix ans de cela, son frère, Frank Schleck, remportait le classement général. La course était durant ces années vivement disputée et franchement, ce n’était pas aisé à l’époque pour un Luxembourgeois, fut-il l’un des principaux animateurs du Tour de France juste un mois plus tard, de viser un succès.
Cela ne l’est pas forcément beaucoup plus aujourd’hui, mais l’enjeu semble moindre dans les grosses formations. D’ailleurs, il n’y en a pas une seule qui fait escale par ici alors que la semaine prochaine, toutes se diviseront à parts égales entre le Dauphiné et le Tour de Suisse, les deux voies d’accès au niveau de la préparation au fameux Tour.
Bref, dix ans se sont écoulés depuis le dernier sacre d’un coureur luxembourgeois qui, on s’en souvient comme si c’était hier, avait dû faire preuve d’une certaine habileté, de sang-froid et, forcément, de force dans l’étape décisive, à l’époque disputée à Diekirch. Pour la petite histoire, il avait succédé à Lucien Didier, lauréat en 1983. Bref, ce fut une longue attente.
Concurrence déloyale
La multiplication des épreuves par étapes à ce moment clé de la saison, la réorganisation du cyclisme professionnel et, pour dire vrai, une concurrence déloyale avec les épreuves de Velon, l’organisation de la plupart des équipes de première division (les Hammer Limburg se disputent vendredi), ont petit à petit relégué cette belle épreuve classée hors catégorie.
Aujourd’hui, son label ne sert plus à rien. Fort heureusement, la nouvelle réforme, attendue pour la saison prochaine, devrait arranger les choses et remettre de l’ordre dans la maison du cyclisme international. Le Skoda Tour de Luxembourg a postulé pour se retrouver en 2020 en Pro Series.
Toujours est-il que le Tour de Luxembourg a, fort heureusement, largement imprégné l’imaginaire des cyclistes luxembourgeois. Assez pour voir que les plus jeunes d’entre eux continuent de fantasmer sur un succès, au minimum un succès d’étape.
Pasqualon revient
Ce sera forcément le cas pour Kevin Geniets, auteur de très bons débuts en World Tour avec son équipe Groupama-FDJ et, pas plus tard que le week-end dernier, de deux top10 sur le Grand Prix de Plumelec et les Boucles de l’Aulne. «J’ai des ambitions, pas de pression.» C’est joliment dit de la part de l’intéressé qui, rappelons-le, a eu la bonne idée l’hiver dernier de suggérer à l’entraîneur national, Christian Swietlik, de monter une équipe nationale.
Et comme le cyclisme continue de générer des vocations au pays, c’est évidemment intéressant. On se souviendra à l’occasion qu’à ses débuts pros, Bob Jungels y a remporté un joli succès dans la dernière étape. Comme Jempy Drucker, alors que, de son côté, Alex Kirsch, en verve sur le dernier Tour de Norvège, n’était pas passé loin à plusieurs occasions.
On retrouvera donc une jeune sélection nationale. Et les équipes de Differdange-GeBa et Leopard qui trouvent également à domicile un parfait terrain d’expression.
Pas d’équipes World Tour, mais de belles équipes Pro Continentales. Comme Total Direct Énergie, assurément la plus ronflante, avec la présence du Néerlandais Niki Terptsra, ancien vainqueur de Paris-Roubaix et du Tour des Flandres. Il vient ici pour préparer le Tour de France et paraît déjà assez bien en point. Il aura de solides coéquipiers comme Damien Gaudin, l’inamovible chasseur du prologue du Skoda Tour de Luxembourg.
Reste que le vainqueur sortant est italien. Il s’appelle Andrea Pasqualon. En remportant l’édition 2018, il avait dans la foulée obtenu sa sélection pour le Tour. Ce sera le cas pour des coureurs présents ici et issus d’équipes invitées pour la Grande Boucle, comme Wanty-Gobert, justement ou encore Arkéa-Samsic et, bien sûr, Total Direct Énergie ou encore Cofidis, avec par exemple un Anthony Perez qui, chaque année, gagne son étape au Skoda Tour.
Denis Bastien
Les étapes
- Mercredi, prologue à Luxembourg (2,1 km)
- Jeudi, 1re étape, Luxembourg – Hautcharage (191,3 km)
- Vendredi, 2e étape, Steinfort – Rosport (168, 6 km)
- Samedi, 3e étape, Mondorf – Diekirch (178, 7 km)
- Dimanche, 4e et dernière étape, Mersch – Luxembourg (176 km)