Avant de jouer la C3 avec Dudelange, les deux jeunes joueurs belges Antoine Bernier et Kobe Cools s’étaient hissés jusqu’en demi-finale de la Youth League, la Ligue des Champions des jeunes, avec Anderlecht.
Si les multiples champions de Belgique d’Anderlecht n’ont plus brillé en Ligue des Champions depuis le début des années 2000, il n’en est pas vraiment de même des jeunes de son centre de formation. Ces derniers ont une bonne réputation internationale. Normal quand on sait que les Vincent Kompany, Dries Mertens, Romelu Lukaku, Youri Tielemans, Adnan Januzaj et Dennis Praet, pour ne citer que les exemples les plus récents, sont tous passés par les installations de Neerpede.
Et puis ses équipes ont tendance à réaliser de bons résultats à l’international. Que ce soit lors de grands tournois ou de la fameuse Youth League, cette Ligue des Champions pour les moins de 19 ans créée voici quelques années par l’UEFA.
Deux fois dans le dernier carré
Pendant deux saisons d’affilée, 2014/2015 et 2015/2016, les Mauves se sont même hissés jusqu’en demi-finale de cette dernière. Avec dans l’effectif, donc, deux joueurs présents aujourd’hui dans le groupe et même ces dernières semaines dans le onze du F91 : le défenseur central Kobe Cools (22 ans) et l’ailier supersonique Antoine Bernier (22 ans).
«Mon plus beau souvenir ? Notre victoire la première année 5-0 en quart de finale face à Porto. J’avais pu participer à la fête en rentrant au cours des dix dernières minutes», sourit un Cools qui a participé à ces deux campagnes puis encore à celle, moins réussie, de la saison 2016/2017. «La demi-finale que nous avions jouée juste après à Nyon (Suisse) reste aussi un grand moment, même si nous avions été battus (1-3) par les Ukrainiens de Shakhtar Donetsk. Je n’ai pas tout joué, mais j’ai parfois commencé les matches et suis souvent monté au jeu (NDLR : 9 matches en tout en Youth League).»
Le but de Bernier contre Barcelone
Pour en arriver là en 2014/2015, les U19 anderlechtois avait notamment éliminé en huitième de finale le grand Barcelone (1-0). Avant de remettre le couvert un an plus tard (2-0), cette fois en quart de finale. «Lors du premier rendez-vous, j’avais été 19e homme et avais donc pris place dans les tribunes. C’était l’année de mon arrivée dans le club bruxellois mais j’avais forcément été déçu», raconte à son tour un Antoine Bernier qui a eu un tout autre rôle lors de la deuxième manche en 2015/2016. «Cela a un peu été « mon moment ». Tout le match a été incroyable et puis le fait que j’inscrive notre deuxième but a forcément rendu ça encore plus spécial. C’est une phase à la 88e où j’intercepte la balle avant de partir en contre en parcourant pratiquement tout le terrain pour aller battre leur gardien.»
Tous ceux qui ont déjà vu cette saison la vitesse de course de ce petit format peuvent imaginer sans peine la phase de jeu… «Malheureusement, lors de la demi-finale perdue face à Chelsea (NDLR : où on retrouvait notamment le phénomène Tammy Abraham), je revenais de blessure et j’avais commencé sur le banc», raconte encore l’ailier.
«Cette Youth League n’est pas comparable avec ce qu’on connaît aujourd’hui en Europa League. Là, c’était des matches entre jeunes. Aujourd’hui, ce sont des adultes. Mais quand vous avez 18 ou 19 ans, ce sont des rencontres top niveau», reprend un Cools qui parle «d’ami proche» en évoquant Bernier. Cela tombe bien, ce dernier est sur la même longueur d’onde, ajoutant «cela reste une belle expérience, une compétition fort médiatisée avec des joueurs très forts techniquement. Mais on avait prouvé qu’on n’avait rien à leur envier.»
Il est vrai que l’Anderlecht de ces années-là comptait quelques grands espoirs dont certains ont déjà confirmé. À l’étranger avec Dodi Lukébakio au Hertha Berlin, Sebastiaan Bornauw à Cologne, Aaron Leya Iseka à Toulouse, Orel Mangala à Stuttgart ou Mile Svilar à Benfica. À Anderlecht même avec Alexis Saelemaekers, Albert Sambi Lokonga, Sieben Dewaele et Francis Amuzu. Ou même ailleurs en Belgique, à l’instar de l’actuel meilleur joueur du Standard, Samuel Bastien, ou du défenseur Wout Faes (Ostende).
«Beaucoup de joueurs de cette équipe jouent ou peuvent évoluer au haut niveau. On sait à quel point le foot peut aller vite en fonction des choix que l’on fait…», conclut un Antoine Bernier qui espère forcément, tout comme son copain Kobe, que Dudelange pourra les aider à rebondir et à commencer la remontée vers les échelons supérieurs…
Julien Carette