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[Cyclo-cross] Pour Raphaël Kockelmann, «un premier titre, serait l’idéal»


Raphaël Kockelmann domine la saison chez les espoirs. Il sera le favori logique du championnat, samedi à Mersch (Photo : Luis Mangorrinha)

Raphaël Kockelmann sera le favori de la course espoirs des championnats nationaux de cyclo-cross, samedi à Mersch. Le nouveau coureur du Team Vorarlberg explique son cheminement.

Il n’a cessé d’enchaîner les places d’honneur avec une grande régularité. Raphaël Kockelmann (20 ans) aura même réussi à épater le milieu du cyclo-cross luxembourgeois, au point qu’il se retrouve dans le peau du favori chez les espoirs (comme les années passées, les espoirs vont courir samedi à Mersch dans la même course que la série élite, mais un titre espoirs et un titre élite seront décernés). Ce routier athlétique (1,83 mètre pour 73 kilos) va rejoindre d’ici quelques semaines sa nouvelle équipe autrichienne, le Team Vorarlberg (3e division). Mais le Differdangeois reste pour le moment concentré sur le cross. Entretien…

On remarque tout d’abord votre belle régularité au fil de la saison. Comment l’expliquez-vous?
Raphaël Kockelmann : C’est d’abord dû à mon entraînement régulier. De course en course, je me suis senti mieux. Dans les premiers cross, je pointais à trois minutes à l’arrivée. L’écart s’est réduit progressivement, au point que j’ai fini dimanche à Hesperange à seulement six secondes de Vincent (Dias dos Santos). C’est une bonne évolution.

Vous aviez jusqu’ici l’étiquette d’un routier après deux saisons dans l’équipe continentale de Differdange. Finalement vous avez pris goût au cross?
Oui, mais j’ai toujours aimé le cyclo-cross. En fait, mon jeune frère Mathieu (NDLR : 15 ans, dominateur chez les débutants), qui gagne toutes ses courses au pays, m’a donné le goût. Il a ça dans le sang. Lui, il veut devenir un pro du cross, d’ailleurs, il est déjà en contact avec des équipes belges spécialisées dans le cross. Ça m’impressionne. Certes, je reste son grand frère et je dois lui montrer comment ça marche, mais du coup il y a cette petite rivalité entre frangins qui nous stimule!

 

Raphaël Kockelmann entend mener de paire saison de cross et de route (Photo : Luis Mangorrinha).

Raphaël Kockelmann entend mener de paire saison de cross et de route (Photo : Luis Mangorrinha).

Est-ce vrai que vous avez transformé votre jardin familial en circuit de cyclo-cross?
Oui, on a construit dans notre jardin un parcours assez grand, long de 800 mètres avec beaucoup de virages. Comme je ne suis pas le meilleur en technique, c’est parfait pour progresser. Et c’est quelque chose qu’on ne peut pas reproduire en pleine nature. On a aussi installé des planches à sauter qu’on passe sur le vélo. On s’amuse…

En voulant enchaîner saison de cyclo-cross et saison de route, ne craigniez-vous pas de trop en faire?
Non, et on a tous l’exemple de Mathieu van der Poel et Wout van Aert ou encore de Quinten Hermans. Cela peut marcher de combiner le cross et la route. Bien sûr, en ce moment, je ne travaille pas l’endurance comme un routier. Mes sorties n’excèdent pas deux heures. En février, je vais pouvoir me concentrer sur la route. Et puis j’aime le cross, je prends du plaisir, c’est important. Mon entraîneur, l’ancien professionnel belge Gaëtan Bille, ne voit pas de problème à ça. Du moment que je reste motivé.

Comment êtes-vous arrivé au vélo?
Ah, j’ai commencé jeune, depuis que j’ai six ans. J’ai suivi un copain au club de l’UC Dippach. J’ai passé tant d’années à progresser avec Tristan Parrotta…

Il aurait dû être un de vos adversaires, mais sa blessure aux genoux l’a stoppé. Vous avez des nouvelles?
Il m’a assuré qu’il aimerait être au départ samedi, uniquement pour se faire plaisir dans ce cas-là. C’est un très bon sprinteur, j’espère pour lui qu’il sera rétabli pour la saison sur route.

Samedi à Mersch, vous allez viser le titre espoirs, mais vous avez l’idée de franchir la ligne devant les coureurs de la série élite?
J’y pensais vraiment dimanche à Hesperange, oui, j’ai eu cette ambition avant le départ. Dans le camping-car avant la course, c’est ce que j’avais dit à mon entourage. Le parcours me convenait bien et j’y croyais. D’ailleurs, je ne suis pas loin à l’arrivée. Mais j’ai commis quelques fautes dans le dernier tour. Je m’étais dit qu’au passage de la pelouse il fallait que je vire en deuxième position derrière Vincent (Dias dos Santos). Finalement, j’étais quatrième. Mais bon, finalement, je suis content comme ça. On va voir samedi comment ça va marcher…

Ce sera très physique. Il faudra beaucoup de puissance pour émerger

Justement, vous vous attendez à quoi?
Je reviens tout juste d’une reconnaissance du parcours. Ce lundi, c’était gras, mais je pense qu’avec la météo et des pluies annoncées mercredi cela va changer. En tout cas, ce sera très physique. Il faudra beaucoup de puissance pour émerger.

Il faudra beaucoup courir à pied?
Pour le moment, ce n’est pas encore le cas. On verra bien.

On imagine que vous allez retrouver les trois coureurs avec lesquels vous vous trouviez dimanche à Hesperange, à savoir Vincent Dias dos Santos, Scott Thiltges et Lex Reichling…
J’imagine aussi une course à quatre. C’est toujours plus facile de rouler en petit groupe que tout seul. Moi, je me sers beaucoup de l’expérience de mes adversaires, plus vieux. Question de pilotage, de technique. On peut alors rouler plus vite. Comme dimanche à Hesperange, j’aimerais donc me retrouver dans cette situation.

On peut aussi imaginer que Loïc Bettendorff sera votre plus grand rival. Il vous inquiète?
Je ne dirais pas ça, mais il est fort. Il était quinze secondes derrière moi à Préizerdaul. À Hesperange, il était à un peu plus de cinquante secondes. Si tout se passe bien, ça devrait aller.

Un titre de champion national serait apprécié par votre nouvelle équipe, le team Vorarlberg?
Oui, je pense même qu’il s’agirait alors du premier titre 2020 pour eux. Ce serait même l’idéal. Cela ferait bonne impression. Personnellement, je n’ai jamais réussi un podium en cross.

Cela ne vous met-il pas trop de pression?
Si on roule à haut niveau, on ne doit pas craindre la pression, on en a même besoin. Personnellement, je bénéficie d’un coach mental, j’avais besoin de me calmer et me concentrer sur la compétition. J’ai donc réglé ça. C’est bien comme ça.

Pour finir, comment allez-vous articuler sur le plan pratique la transition cross-route?
Le 18 février, nous avons la présentation de l’équipe en Autriche. Auparavant, j’ai prévu un stage personnel à Majorque. Après la présentation, on part en Croatie où on combinera stage et compétition (Winter Cycling Camp le 29 février). Et la saison sur route sera lancée…

Denis Bastien

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