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[Cyclo-cross] Mathieu Kockelmann : «Le coureur qui fera le moins de fautes va l’emporter»


Mathieu Kockelmann, ici samedi dernier à Hesperange, devant Ken Conter et son grand frère Raphaël, sera l’un des acteurs principaux des championnats nationaux. (Photo : gerry schmit/tageblatt)

Le coureur de l’équipe Lotto-Kern Haus sera l’un des favoris chez les espoirs.

Même s’il n’a pas pu faire autant de cyclo-cross qu’il aurait aimé, Mathieu Kockelmann (18 ans), champion d’Europe de contre-la-montre et scruté de près par l’équipe Bora-Hansgrohe, laisse transparaître sa passion pour cette discipline hivernale. Il résume parfaitement les enjeux et le particularisme des championnats nationaux, qui se dérouleront dimanche à Mamer.

On imagine que ce championnat national de cyclo-cross n’est pas le plus important pour vous. Néanmoins, avec quel état d’esprit prendrez-vous le départ?

Mathieu Kockelmann : Normalement, mon directeur sportif de l’équipe Lotto-Kern Haus sera présent, tout comme ma sœur, étudiante à l’université de Stuttgart, qui revient pour l’occasion. Je sais que des gens attendent une belle prestation de ma part, donc je vais tâcher de faire de mon mieux.

Comment vous sentez-vous?

Je ne sais pas dans quelle situation je vais me trouver. Je sais que Mats (Wenzel) reviendra juste de stage de la Grande Canarie. Ce sera un peu l’inconnu, je pense. Si, personnellement, je reviens d’un stage de trois semaines, alors je suis incapable de livrer une bonne course. C’est mon cas personnel, bien sûr. Mais je connais des coureurs qui y parviennent. Il y a tous les cas de figure. On verra bien comment sera Mats.

Chez les espoirs, on ne retrouve quasiment que des coureurs qui ne font que du vélo, comme des professionnels, alors qu’en élite, les meilleurs ont un travail

Que pensez-vous du parcours de Mamer?

A priori, il ne me convient pas. J’ai toujours eu des problèmes les années précédentes sur ce circuit. J’ai l’impression qu’il y a trop de virages pour moi. Tous les ans, j’ai donc eu du mal à Mamer. Peut-être que cette année, ça va changer, on ne sait pas! Je ne pense pas que beaucoup de coureurs soient à l’aise sur ce circuit.

Le contexte du championnat national fait que les coureurs élite et les espoirs font la même course, mais deux classements sont établis. L’an passé, Loïc Bettendorff, espoir, avait terminé premier du scratch devant Scott Thiltges, premier élite. On peut légitimement penser que cette année encore, les espoirs feront la course en tête, non?

Oui, c’est vrai. Ce phénomène est nouveau, mais il faut reconnaître que chez les espoirs, on ne retrouve quasiment que des coureurs qui ne font que du vélo, comme des professionnels, alors qu’en élite, les meilleurs ont un travail. Cela change beaucoup de choses. Si je prends l’exemple de mon grand frère (NDLR : Raphaël, qui sera en lice pour le titre élite), il travaille (il est mécanicien pour l’équipe suisse Tudor Pro Cycling, où courent Luc Wirtgen et Arthur Kluckers). Il s’entraîne moins que nous, se repose moins aussi. Ce n’est pas son métier. Voilà l’explication.

Au Luxembourg, on n’a pas en ce moment de pros du cyclo-cross. À part les espoirs qui préparent la saison de route, tous les coureurs élite ont un métier qui les occupe toute la semaine. Cela n’empêchera pas de voir une course élite intéressante, entre Raphaël (son frère) et Ken (Conter, leader de la Skoda Cross Cup et victorieux à deux reprises cette saison). Évidemment, j’aimerais, à titre personnel, qu’il gagne. Car il a fait tous les sacrifices pour ça. Même sans grande préparation, il peut bien rouler.

Vous concernant, on ressent chez vous beaucoup d’amusement lorsque vous pratiquez le cyclo-cross, qui vous donne l’une des rares occasions de courir avec votre frère…

Oui, c’est vrai, cela faisait longtemps qu’on se disait qu’on roulerait ensemble. Cette année, on va le faire en cross, ce qu’on ne pourra plus faire sur route, car alors, il sera mécanicien pour son équipe Tudor. J’imagine que cela lui donne de la motivation.

Raphaël n’a jamais porté de tricot national. Il a fait beaucoup pour moi cette saison. Et un titre ne changera pas ma vie, il faut être réaliste…

La situation est particulière. Récemment à Ettelbruck, où vous vous êtes imposé, vous auriez aimé que Raphaël l’emporte. Mais il a été victime d’un incident mécanique. Dimanche, à Mamer, vous chercherez d’abord à lutter pour le titre espoirs ou alors vous aurez un œil sur la situation de votre frère?

C’est mieux si je peux faire ma course et qu’il puisse me suivre. Si je dois l’attendre, je ne pense pas que ce soit une bonne solution. Je ferai ma course et, même si je suis bien dimanche, je pense que ce sera dur pour moi face à Mats.

Le tenant du titre, Loïc Bettendorff (qui, en tant que nouveau sportif de l’armée, n’a pas pu effectuer toute la saison), sera là. Il avait terminé deuxième derrière vous récemment à Ettelbruck. Vous le voyez jouer le titre?

Oui, il m’a impressionné à Ettelbruck. Mais lui aussi sort d’un stage. On en revient à ça. Il faudra voir comment il va réagir. Avec Mil (Morang), Mats et Loïc, nous avons là un trio de l’équipe Leopard-Riwal. À moi, à Raphaël et Ken (Conter) de faire notre course. Sur ce parcours qui risque d’être boueux, le coureur qui fera le moins de fautes va l’emporter. Ce n’est pas un circuit où on peut faire la différence dans la puissance.

Deux titres pour les frères Kockelmann, vous y pensez?

(Rire) Ce serait l’idéal, oui. Au moins un des deux…

Vous en parlez beaucoup en famille?

Oui, et si un des deux devait l’emporter, alors je préférerais que ce soit Raphaël. Contrairement à lui, j’ai déjà remporté des titres (chez les juniors, en cyclo-cross, sur route et en contre-la-montre). C’est un bonus pour moi, mais lui n’a jamais porté de tricot national. Il a fait beaucoup pour moi cette saison. Et un titre ne changera pas ma vie, il faut être réaliste…

La reprise sur la route est déjà programmée…

Oui, ce sera un stage en février avec la fédération nationale à Majorque, puis je rejoindrai mon équipe. Je commencerai ma saison aux Pays-Bas. Je devrais disputer les classiques début mars.