La Luxembourgeoise a les moyens de bien faire, aux championnats du monde à Dübendorf, dans la course juniors qui est une première édition. «Je vise un top 15», prévient-elle. Voire mieux ?
Elle est en forme et, contrairement aux dernières manches de Coupe du monde, elle ne sera pas retardée par des concurrentes plus lentes qu’elles mais parties devant elle…» Michel Wolter, l’entraîneur national et l’entraîneur tout court de Marie Schreiber, allie prudence et optimisme. Pour cette première édition d’un championnat du monde juniors pour les dames (elles couraient auparavant avec les espoirs pour un classement scratch), une seule Luxembourgeoise se retrouvera samedi au départ sur le coup de 11h. Mais il s’agit, en la personne de Marie Schreiber, d’une fille de grande valeur.
En effet, celle-ci a réalisé une saison remarquable du haut de ses 17 ans. Lauréate de la Skoda Cross Cup, la fille de Bettborn a dominé de la tête et des épaules la saison locale. Et dans les manches de Coupe du monde auxquelles elle a participé, elle s’est montrée assez nettement à son avantage. Pas plus tard que dimanche dernier, en Coupe du monde, toutes catégories confondues, elle s’est classée 51e, septième junior. «J’étais contente de moi, j’ai trouvé ça cool et comme j’étais la première de mon année 2003, cela me donne de l’espoir pour l’année prochaine.»
«Un bon parcours pour elle»
Marie Schreiber poursuit ses gammes avec méthodologie et application. Elle en a déjà impressionné plus d’un. Michel Wolter, donc, son entraîneur mais aussi Christine Majerus qui n’hésite pas à lui glisser des conseils. Mais elle sera seule sur son vélo, livrée à elle-même ou presque. Elle tentera de domestiquer le parcours fougueux de Dübendorf. Un parcours suisse atypique. Peu roulant. Truffé de bosses. Peu technique, surtout hyper physique. «C’est un bon parcours pour elle», tranche Michel Wolter.
Marie Schreiber abonde dans son sens. «Il y aura un peu de boue, c’est bien. Car si c’est trop roulant, je n’aime pas.»
Elle affiche une prudence de bon aloi, mais on la sent très motivée. «J’espère faire un top 15, explique Marie, ce n’est pas irréaliste puisque j’ai terminé les manches de Coupe du monde dans le top 10 de ma catégorie. Ma forme est bonne malgré des petits problèmes dorsaux que j’ai ressentis il y a quinze jours à Leudelange. Je suis allée chez le médecin et l’ostéopathe pour réparer tout ça. J’espère que ça va aller. J’espère donc finir avec une bonne place.» Pour tout dire, les deux premières places sont promises à deux Néerlandaises, Shirin Van Anrooij (lauréate de l’épreuve internationale de Pétange, le 1er janvier) et Puck Pieterse. Des juniors qui rivalisent dans ces les filles de l’élite, ça ne court pas les rues.
Dimanche dernier à Hoogerheide, Van Anrooij, 18 ans, a terminé à la 7e place du scratch, devant même Christine Majerus.
«Une dizaine pour la 3e place»
«Ces deux-là sont certaines de prendre les deux premières places. Derrière, ce sera ouvert. Je pense qu’on sera une dizaine de filles pour la troisième place. Mais je suis réaliste et si je fais un top 10 alors ce serait extraordinaire à mes yeux. J’ai envie de montrer aux gens à quel niveau je peux rouler dans un championnat du monde après ma première saison à cet échelon…» Il faudra également voir comment évolue la vice-championne du monde de VTT, l’Autrichienne Mona Mitterwallner, qui vient juste de débarquer dans le cross. «On peut imaginer qu’elle performe directement», pronostique Michel Wolter.
Mais quelque chose nous dit que Marie Schreiber va se battre dans sa dernière épreuve de la saison. «Ce sera ma dernière course et au terme de cette saison, je commence à sentir que j’aurai besoin de repos pour récupérer», poursuit celle qui espère plus que jamais intégrer une équipe spécialisée pour la compagne 2020/2021. «J’ai des contacts et je vais profiter de ces Mondiaux pour avoir des nouvelles.» Entre autres…
Denis Bastien