Le nouveau champion national a étrenné son maillot dimanche à Schifflange alors que victime de crampes, Ken Conter est passé par tous les états. Mais il a remporté la Skoda Cross Cup.
Pour une clôture de la saison luxembourgeoise de cyclo-cross, ce fut une course étonnante et haletante sur le joli circuit de Schifflange. Avec deux phases de course bien distinctes. Tout d’abord, une assez nette domination du leader de la Skoda Cross Cup, Ken Conter, qu’on pensait lancer vers son troisième succès de la saison.
«J’ai fait des fautes les unes après les autres, je ne pensais pas pouvoir revenir en tête et d’un coup, j’ai vu Ken (Conter) arrêté», commentera après coup Raphaël Kockelmann, avec un large sourire affiché sur ses lèvres.
Et pour cause, le coureur du Team Snooze était victime d’une crampe qui mordait son mollet gauche. «C’était ma première crampe de toute ma carrière! Du coup, j’ai été un peu choqué», confirmait-il.
« Cette crampe m’empêchait d’avancer »
Le leader perdit pied mais pas au point de tout perdre, il lui fallait en effet assurer son leadership dans la Skoda Cross Cup. Ce n’est pourtant pas passé loin… «J’ai tenté d’assurer la victoire finale dans le classement de la Skoda Cross Cup. Mais il ne fallait que je perde une position de plus, car je perdais la voiture (sic). Je ne pouvais rien changer, j’ai essayé de pousser, mais cette crampe m’empêchait d’avancer…» Il finira donc cinquième, assez loin de Raphaël Kockelmann, de nouveau conquérant en fin de course.
Une semaine après son titre de champion national élite, il remportait son premier bouquet en saison régulière, le tout sous l’œil de son jeune frère Mathieu, lequel s’était mué en mécano pour l’occasion. «Mon frère dit toujours que je suis le mécanicien le plus rapide du monde», souriait Raphaël.
Ce succès, il l’avait certes espéré, mais longtemps, il n’y avait pas songé. «Je ne pensais pas gagner. Au début, je me sentais bien, mais au fil de la course, j’ai commis beaucoup de fautes. Puis je ne savais plus où j’en étais, j’ai fait une faute l’une après l’autre. Et puis j’ai vu Ken (Conter) qui s’est arrêté. J’ai pensé que la chance venait à nouveau. J’ai vu Geoffrey Rausch (finalement deuxième de la course), pas loin, je lui ai dit que c’était le moment. J’ai pris ma chance dans les mains, j’ai tout donné et je suis revenu sur Geoffrey. Il restait deux tours, il fallait que je force l’allure pour l’épuiser et l’attaquer une nouvelle fois. J’ai vu que j’allais plus vite en course à pied.»
Il reviendra la saison prochaine
Évidemment, l’occasion était belle de lui demander comment la semaine suivant son titre de Mamer s’était passée… «Après le titre, je suis retourné travailler en Suisse pour l’équipe (NDLR : rappelons que Raphaël Kockelman est l’un des mécaniciens de l’équipe suisse Tudor Pro Cycling). Quand on va au travail et qu’un Fabian Cancellara te félicite pour ton maillot, c’est quelque chose de cool…»
La semaine avait été donc belle. «J’ai savouré toute la semaine, mais je ne me suis entraîné que deux fois. Au travail, il y a tellement à faire… Même si je roule quelques courses maintenant, je ne peux pas dire à mon équipe, « non je ne travaille pas, je pars m’entraîner« (il rit). Je fais ce que je peux.»
Et il continuera à le faire encore en cette fin de saison puisqu’il a programmé cinq épreuves belges, «histoire de profiter un peu du maillot» Il prolongera d’ailleurs l’aventure la saison prochaine. Car s’il avait dans un premier temps évoqué la possibilité de stopper sa carrière, il est revenu sur sa décision. «L’an prochain, oui, je vais quand même rouler, je pensais arrêter, mais non…» Le champion a encore faim!