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[Cyclo-cross] Jempy Drucker : «Le premier tour a été fatal»


Jempy Drucker. (photo DB)

Jempy Drucker, entraîneur national de la sélection luxembourgeoise, fait le point après ces Mondiaux.

S’agit-il d’une grosse désillusion pour Marie Schreiber ?

Jempy Drucker : Oui, bien sûr. Si tu viens pour le podium qui était carrément réaliste, c’est sûr que c’est une déception mais je l’avais dit lors de la conférence de presse, on n’a jamais de garantie dans un championnat du monde. Comme dit l’expression, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

C’est cruel, c’est le premier jour de la saison qu’on la voit en si grande difficulté…

C’est vrai. Mais on regarde souvent les deux week-ends qui précèdent les Mondiaux. On a bien vu que (Kristyna) Zemanova et (Leonie) Bentveld étaient un peu en dedans ces deux dernières semaines. Les performances des derniers rendez-vous ne comptent pas en définitive. Tout repart à zéro pour les Mondiaux. Peut-être qu’elle s’est mise trop de pression. Pourtant, ces derniers jours, Marie m’avait donné un sentiment tranquille. Elle était relax. Sauf aujourd’hui, on a vu qu’elle était tout de suite nerveuse. Elle a ainsi commis quelques fautes. Le premier tour a été fatal. Elle s’est repris entre le deuxième et le troisième tour, mais n’a rien repris à Zemanova et Bentveld. Mentalement, elle s’est retrouvée dans une situation difficile. Tu ne peux pas te dire que tu cours pour une médaille lorsque tu as 20 secondes de retard. C’est difficile à boucher.

Elle ne sentait pas malade ?

Non, pas à ma connaissance. Les jambes ont parlé. Cela n’a pas suffi.

À votre avis, il lui faudra du temps pour digérer cette déception ?

Oui, c’est sûr. C’est la première fois qu’elle se retrouve dans cette position de favorite. L’an passé à Hoogerheide, on parlait d’une médaille (elle avait terminé cinquième après une chute dans le final). Cette fois, le podium était réaliste. Mais on voit que la course doit d’abord se dérouler.

Elle finit cinquième, comme en 2023…

La place n’est plus importante et je pense qu’elle ne voulait pas de la médaille en chocolat.

Marie va rebondir. Cela prendra deux ou trois jours.

Pour son futur, cette déception va-t-elle lui servir ?

Oui, je le pense, elle doit apprendre de tout ça, de la façon de gérer la pression. C’est un processus.

Cela ne vous rappelle votre propre expérience personnelle en 2008 à Trévise où vous espériez un podium en espoirs (la course avait été remportée par Lars Boom) et vous aviez terminé douzième…

Oui, j’avais été victime d’une crevaison. Mais j’ai rebondi et Marie va rebondir également. Cela prendra deux ou trois jours.

Pensez-vous qu’elle effectuera sa dernière année chez les espoirs ou choisira-t-elle de courir en élite ?

Elle n’a pas encore tout gagné, il y a des marches à grimper. C’est important pour elle de rester chez les espoirs. J’imagine que Zoe Bäckstedt va passer en élite, c’est logique, elle est championne d’Europe espoirs (devant Marie Schreiber) et championne du monde. Elle n’a plus rien à prouver. Ici, c’était la meilleure.

Passons à Liv Wenzel. Qu’en avez-vous pensé ?

Elle a réalisé un joli départ. Après elle l’a payé un peu. Elle a fait une course en sens inverse comparé à celle de Marie. Elle s’est retrouvée tout de suite très bien dans la course. Avec le public, elle était euphorique, à la fin, elle était moins lucide. Mais elle a réalisé une belle course. Elle s’est bien battue. L’objectif était la 15e place, elle fait 19e, elle peut être satisfaite, elle progresse, elle n’est qu’espoir deuxième année, il lui reste deux années.

Terminons avec un petit mot sur les juniors.

C’était difficile pour eux et on le savait avec 80 coureurs au départ. On sait que les meilleurs juniors sont des semi-professionnels. Yannis (Lang) a fait une course excellente, pour un junior première année. Il a bien géré sa course. Rick (Meylender) est un peu déçu. Mais le parcours ne ment pas, tu es à ta place. Jonah (Flammang-Lies) était un peu déçu, il a eu des problèmes mécaniques. Pour l’expérience, c’est utile.