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Cyclo-cross de Remerschen : que la fête commence !


Sur le parcours de Remerschen, où les championnats nationaux de cyclo-cross ont lieu samedi après-midi, la boue a cédé la place à la glace. Spectacle garanti ! (Photo Julien Garroy)

Un site splendide, des prétendants qui se tiennent serrés les uns contre les autres même si un favori, à la faveur d’une météo sur mesure, se détache. C’est de Gusty Bausch dont il s’agit. Le rendez-vous, déplacé cette année au samedi, est excitant.

L’eau du lac de Remerschen emprisonnée dans la glace reflétait le franc soleil qui inondait, vendredi encore, les coteaux de la Moselle saupoudrés de blanc. Ce samedi, le givre sera un peu plus épais encore après un nouveau et sévère coup de gel, flirtant avec un bon -10°C. Et le ciel sera un peu plus couvert, avec de possibles averses de neige…

Voilà, le décor est planté pour des championnats nationaux qui s’annoncent réellement splendides. Après un repérage en règle, on ne voit pas comment il pourrait en être autrement. Le VC Schengen, qui a très bien fait les choses, s’est retroussé les manches pour offrir un cadre magnifique et le public ne sera pas déçu du voyage !

« Les organisateurs se sont donné du mal, ils ont dessiné un très beau circuit, ça change des autres sites traditionnellement choisis. Le spectacle est à 100% garanti… » Cet avis tranché, enthousiaste, ne sort pas de la bouche d’un coureur ordinaire. Mais du seul absent à déplorer dans la catégorie reine des élites espoirs, appelés à en découdre sur les coups de 15h15.

Vous l’aurez reconnu, il s’agit de Vincent Dias Dos Santos qui accompagnait vendredi, sur le coup de 13h, son jeune coéquipier Ken Conter. Il faisait contre mauvaise fortune bon cœur. Manifestement, le Tétangeois aurait eu sa carte à jouer sur un parcours si spectaculaire. Mais on le sait, sa chute en Coupe du monde, du côté de Zolder où il heurta de plein fouet un arbre, l’a mis hors course jusqu’à la fin de la saison.

S’il voit Gusty Bausch tirer profit d’un tel parcours, ce n’est pas un hasard non plus. Car si, jusqu’ici, la boue épaisse collait à tous les cadres des coureurs venus en reconnaissance depuis lundi, il est évident que le gel annoncé va changer la donne. Même avec l’enchaînement des courses. Tout s’inverse si vite…

Et si, vendredi encore, les répétiteurs présents repartaient avec une belle couche de terre accrochée à leur machine (« Si cela reste comme ça, on devra changer souvent de vélo », projetaient en chœur le master kaylois Mich Kohnen et le junior dippachois Tristan Parrotta), les sillons creusés sur le parcours devraient devenir durant la nuit des pièges à mâchoires multiples. Des arêtes tranchantes et trébuchantes. Même si, ici ou là, ça glissera encore un peu, bien sûr, il faudra être un as du pilotage et des trajectoires sur un parcours à vous glacer le sang!…

Dans ce contexte, c’est évidemment Gusty Bausch, «l’esquimau» pour les intimes, qui prendra l’avantage. « Je vais sur mes 37 ans et je vais raccrocher à 40 ans, donc il me reste quatre occasions pour retrouver mon tricot. Je rêve de le reprendre et je pourrai ensuite me laisser glisser, disparaître lentement de la circulation », nous indiquait-il vendredi.

Grand bal… du cyclo-cross

Même s’il sera moins à l’aise que son habituel rival des dernières éditions, Christian Helmig, qui oscille en des sentiments contradictoires, pour ses derniers tours de roues, il fera le match.

Mais c’est sans doute vers la jeunesse montante qu’il faudra se tourner en ce samedi après-midi. Si les deux coureurs de Leopard, Massimo Morabito et surtout Pit Schlechter, revenus au cross dans la perspective alléchante des Mondiaux de Belvaux, risquent d’être limités sur un tel parcours gelé où la technicité sera le premier atout du vainqueur, ce ne sera pas le cas de tout le monde. Ainsi, Lex Reichling a démontré au fil des semaines une progression remarquable. Cette saison, il ne s’est pas imposé deux fois par hasard (Cessange et Warken). « L’objectif est clair, c’est celui de devenir champion national », avance le grand et longiligne coureur de Préizerdaul.

Un podium convoité

Mais ce n’est pas forcément lui qui pourrait inquiéter le plus un Gusty Bausch devenu, au fil des heures et du gel, le grand favori. Scott Thiltges, dont la technicité est également remarquable, possède bien des arguments. Il avance vers son objectif avec une prudence de vieux sioux qui se résume en une phrase : « Je préfère ne pas me mettre de pression. »

La pression, celui qui devient au fil des heures le principal favori, vous aurez reconnu Gusty Bausch, la gère à sa façon. « Je sais que lorsque je commence à devenir nerveux, ce n’est pas une bonne chose. Je suis de nouveau favori et c’est difficile de rester calme. Si je perds, je me dirai sûrement que j’aurais mérité un succès. Je crois, oui, que je le mériterais, mais il y a une course à courir. Vous savez, favori, ça ne compte pas. Favori, il faudra l’être samedi après une heure de course », résume superbement l’intéressé, accroché à son désir d’arracher un sixième titre. Il pourrait le fêter sur place puisque, et ce n’est pas courant, les organisateurs ont prévu un grand bal du cyclo-cross. Décidément…

Denis Bastien

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