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[Cyclo-cross] Christine Majerus : «Je ne crois pas au podium»


Christine Majerus, ici l'an passé lors des Mondiaux de Bogense, craint que le parcours ne lui convienne pas (Photo : AFP).

Christine Majerus, amoindrie dimanche dernier par des problèmes dorsaux, se montre prudente avant de disputer les championnats du monde, samedi à Dübendorf, près de Zurich.

Arrivée jeudi  en début d’après-midi à Dübendorf, Christine Majerus (32 ans) n’est pas allée reconnaître le circuit à vélo, mais à pied. Quatrième des Mondiaux 2018 à Valkenburg, la chef de file de la délégation luxembourgeoise reste pour le moment un peu dubitative.

Vous avez jeté un œil au parcours?
Christine Majerus : Oui, je suis allée le voir, mais je n’ai pas roulé dessus. Je suis allée voir d’autres concurrents aplatir le terrain (NDLR : le terrain est pour le moment inégal en surface, fortement bosselé). Je roulerai dessus ce vendredi.
Et qu’en dites-vous, à première vue?
Je suis déçue, je pensais que ce serait plus gras, car il a beaucoup plu ici aussi en début de semaine. Mais je vois que cela n’a presque pas réagi, ce terrain semble argileux. Du coup, pour le moment, le tracé n’est pas rapide, mais n’est pas gras non plus. Comme peu de coureurs ont roulé dessus, cela donne l’impression d’aller de trou en trou. Pour le moment, cela ne me plaît pas. J’espère que ça changera avec la répétition des entraînements. Ce jeudi soir, il a commencé à pleuvoir. Mais j’ai du mal à imaginer que ce sera beaucoup plus gras. Le circuit est tracé le long d’un aérodrome militaire, donc j’imagine que le terrain est drainé. On verra…
Comment jugez-vous votre état de forme?
Physiquement, je suis là où je voulais être. Je viens d’aligner quatre, cinq courses d’affilée qui étaient intéressantes d’un point de vue physique et d’un point de vue concurrentiel. Certes, en début de saison, il n’y avait pas tout le monde. Mais à Nommay (NDLR : elle avait terminé quatrième de cette avant-dernière manche de la Coupe du monde), j’ai vraiment bien couru. Et samedi dernier aussi (elle s’est imposée à Zonnebeke), même s’il n’y avait pas tout le monde au départ. Je sens avec l’expérience quand ça répond bien ou quand, au contraire, ça ne répond pas. Et ces deux jours-là, cela a bien marché. Maintenant, dimanche dernier à Hoogerheide (26e), il s’agissait très clairement d’une contre-performance. J’avais mal au dos et cela m’a empêchée de me concentrer sur autre chose. Du coup, j’en ai bavé les deux jours suivants car j’avais un nerf qui me faisait souffrir et qui m’a empêchée de faire ce que je voulais à l’entraînement. Mais je me suis bien reposée. C’est certes encore un peu raide mais je n’ai plus cette sensation bizarre qui m’a perturbée. Donc, avec le repos et le fait de me ménager ce jeudi, j’espère que ça va passer. À Hoogerheide, c’était très sec et j’ai souffert. Là, je suis restée cool, je ferai un effort ce vendredi. J’ai pris soin de ne pas trop en faire. Je vais croiser les doigts. Faut que ça tienne.

 

Un objectif? Je n’en sais rien du tout. Maintenant, je vais tout faire pour approcher le top 10

Vous avez bénéficié de soins adaptés?
Oui, ici en Suisse, j’ai Chantal Hoffmann (l’ancienne professionnelle de Lotto Soudal, qui est kinésithérapeute, officie dans ces Mondiaux au sein de la sélection nationale) qui est avec moi. Elle a confirmé que c’était un peu raide. Ce n’est pas la première fois que j’ai ce problème. Je sais qu’en prenant soin de moi, ça passe. Ce n’est pas le top avant une compétition et ce ne sera pas une excuse si ça arrive. Ce sera de ma faute, ça voudra dire que j’ai mal géré le truc. J’essaie de ne pas trop y penser. Je n’ai plus qu’une course à tenir!
On imagine que c’est difficile de fixer un objectif de départ?
Oui, c’est dur à dire. Avant Hoogerheide, j’étais confiante pour le top 10. C’est ce que je voulais faire d’ailleurs en Coupe du monde dimanche dernier. J’en étais très loin. J’avais le dos défaillant et le circuit était bien trop rapide pour moi. Dans ces conditions-là, c’est difficile d’atteindre ses objectifs. Ici, à Dübendorf, avec le circuit qui se présente, c’est difficile à dire. On n’a pas de vécu ici. Avec la météo, je ne sais pas comment ça va évoluer. Un objectif? Je n’en sais rien du tout. Maintenant, je vais tout faire pour approcher le top 10, c’était mon objectif en début de saison. J’ai fait ce qu’il fallait pour être en forme ces dernières semaines. Je n’aurai pas de regret là-dessus. Maintenant, ça reste une course et je partirai de nouveau en troisième ligne, ce qui n’est pas l’idéal. Il faudra bien faire le départ et voir comment la course se développe. Mais ça reste difficile à prévoir.
Un podium, est-ce réalisable ou, au contraire, impensable?
Ce n’est pas réalisable, je ne crois pas au podium. Cette année, il y a un groupe de cinq-six filles qui sont au-dessus du lot et ne se sont jamais loupées. Cela n’arrive apparemment qu’à moi cette année (elle rit). Les filles qui sont devant sont archifavorites et je ne vois pas ce qui pourrait leur arriver. À Nommay, je n’étais pas loin et avec un peu plus de confiance, j’aurais peut-être pu faire un peu mieux. Chez les filles, c’est un peu plus dense que chez les garçons mais ça reste fermé. Elles vont se jouer le podium entre elles, je pense…

Entretien : Denis Bastien

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