Grand Prix de l’Escaut : Luc Wirtgen faisait partie de l’échappée forte de neuf coureurs où l’ancien champion du monde ne passait pas inaperçu. Il raconte…
Dimanche dernier, Luc Wirtgen avait pris la trentième place de Paris-Tours et, surtout, il avait fait forte impression sur le final pour hommes forts. Mercredi, à Schoten, pour un Grand Prix de l’Escaut plat comme le revers de la main, il s’est incrusté dans l’échappée et a fait sa part de boulot. Mais le sprint était inévitable…
Vous semblez être en grande forme actuellement. Vous confirmez ?
Luc Wirtgen : C’est vrai. J’étais très bien pour le Tour de Luxembourg, mais malheureusement je suis tombé malade dans la 3e étape. J’ai souffert d’une grippe intestinale. Donc, d’un coup, je n’avais plus de force. Cela a duré pendant une dizaine de jours. C’est vrai que sur Paris-Tours, j’avais de très bonnes sensations sur le final. Je finis dans les dernières places de mon groupe qui arrive pour la dixième place. Le sprint, c’est un domaine que je vais devoir travailler si je veux faire des places…
Et sur ce Grand Prix de l’Escaut, comment vous sentiez-vous ?
Je me sentais prêt pour tenter de partir dans l’échappée. Mais cela n’a pas été facile. C’est parti après 25 kilomètres seulement et dans notre groupe de neuf coureurs, j’ai remarqué qu’il y avait beaucoup de bons coureurs. Après, c’était prévisible, le peloton est revenu sur nous à environ dix kilomètres de l’arrivée. C’est assez classique. Mais au niveau de la forme, j’étais bien. Pas aussi bien qu’en tout début de saison où je me sentais au top mais bien, sur ma lancée de Paris-Tours.
C’était votre rôle attribué avant le départ au briefing ?
Oui, nous avions deux sprinteurs à protéger, Lionel Taminiaux et Aksel Nommela. Pour eux, cela n’a pas été facile car dans ce peloton, au départ, il y avait beaucoup de top sprinteurs (Taminiaux termina 43e, et Nommela 46e). C’était important d’être représentés dans le groupe de tête. De ce côté-là, c’est réussi.
Il a souri et m’a confirmé qu’il s’agissait sans doute de sa dernière course
Comment vous sentiez-vous ?
Comme le terrain, ce n’était pas ce que je préfère mais lorsqu’on voit qu’on a fait la course à une moyenne de 48,5 km/h, ça veut dire qu’on a roulé vite.
Vous vous êtes bien entendus ?
Oui, c’était finalement assez homogène, il y avait des gars en bonne forme, donc personne ne rechignait pour passer.
Il y avait surtout Mark Cavendish qui n’est pas passé inaperçu…
Oui, dès que je l’ai vu, je suis allé le voir pour lui dire deux mots. Je lui ai dit que ça me faisait plaisir de rouler dans la même échappée que lui. Il a souri et m’a confirmé qu’il s’agissait sans doute de sa dernière course. On en avait beaucoup parlé après son attaque dans Gand-Wevelgem et ses pleurs qui avaient été repris sur les réseaux sociaux. S’il s’arrête là, je garderai le souvenir que je me suis retrouvé avec lui dans sa dernière échappée au cours de ce Grand prix de l’Escaut. Cela me fera un souvenir…
Revenons à vous, quelle sera la suite de votre saison ?
Ce sera Bruges – La Panne, dans une semaine. Je devais finir ma saison en Italie mais ça a été annulé.
Vous avez l’impression de vous retrouver comme au mois de mars où tout s’était arrêté ?
Un peu, oui, cela fait bizarre. Nous sommes contents d’avoir pu reprendre la saison, mais c’est un drôle de sentiment en ce moment. On remarque sur nos courses que tout le monde fait très attention. C’était encore le cas pour ce Grand Prix de l’Escaut. Les organisateurs belges font vraiment bien les choses. Tout est barricadé au départ, on ne croise personne jusqu’au départ. Et pareil à l’arrivée. Mais bon, c’est la Terre entière qui lutte avec ce virus, nous ne sommes pas les seuls. J’espère que la saison prochaine, nous pourrons reprendre dans de bonnes conditions.
Entretien avec Denis Bastien