Pour la première fois, les espoirs luxembourgeois disputeront leur championnat national avec les Allemands et les Suisses. La première édition se déroule dimanche à Unna (Rhénanie-du-Nord-Westphalie).
Pourquoi ce championnat?
«On savait que cette formule avait vu le jour pour les coureurs élite dans les années 80 et cette idée de mettre ça en place pour les espoirs s’est développée avec les Suisses et les Allemands», explique le directeur technique national, Christian Helmig. Ces dernières années, lorsque les espoirs disputaient leur titre dans la même course que la course élite, il s’agissait d’une course dans la course, d’autant plus qu’ils avaient généralement le même kilométrage à effectuer (mais pas toujours non plus). D’où l’idée de les regrouper avec des pays connaissant la même problématique. «C’est en discutant avec les responsables de la Suisse et de l’Allemagne qu’on s’est rendu compte qu’ils avaient également un problème. Eux ne parvenaient pas à trouver un organisateur prompt à mettre en place un championnat espoirs. Pour notre part, l’idée de voir les espoirs intégrés à la course élites n’était pas totalement satisfaisant non plus», poursuit Christian Helmig.
Un autre aspect importe, les points UCI récoltés lors de ce championnat à trois nations pourrait rapporter gros à la fédération en vue des JO de Tokyo. «La réglementation de l’UCI peut changer à tout moment mais pour l’instant, cette épreuve nous rapportera de précieux points», confirme le DTN.
A quoi ressemblera la course?
Disputée sur un circuit de 10,625 kilomètres (à effectuer seize fois, soit 170 km) absolument plat du côté de Unna (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), le peloton sera composé de près de 80 coureurs allemands, d’une quarantaine de Suisses et, enfin, de 19 Luxembourgeois. La course, expérimentale, sera un peu compliquée à suivre. «Il y aura un titre par nation. Le premier de la course sera forcément le champion de son pays. Mais dans la course, il y aura forcément deux autres champions», rappelle Christian Helmig. Et comme cette course se disputera par équipes de marques et de clubs, certaines formations comme les Allemands de Sunweb Development qui aligneront une demi-douzaine de coureurs, auront les avantages du nombre.
Comme aucune difficulté majeure n’est répertoriée sur le parcours, ce championnat new-look revêt bien des incertitudes. «C’est vrai que c’est expérimental, mais on pourra juger après la course», reconnaît Christian Helmig.
Qu’en pensent les coureurs?
D’abord, tous les coureurs luxembourgeois ne pourront pas être au départ. Michel Ries poursuit son Baby Giro avec son équipe Polartec-Kometa. Et Kevin Geniets n’a pas pu se libérer. Le Schifflangeois de l’équipe de Chambéry, titré champion espoirs en 2016, avait fait l’impasse l’an passé à Remerschen (il préparait son bac). Cette fois, il sera aligné en Coupe de France de DN1, une épreuve importante. «Je m’alignerai sur le chrono du championnat à Redange-sur-Attert le 28 juin. Ce dimanche, je serai en reprise, mais cette course est importante pour nous», s’excuse-t-il.
Ceux qui y participeront sont par contre vivement intéressés. Comme par exemple Tom Wirtgen qui sera le seul représentant de son équipe belge AGO-Aqua Service. «Je trouve que c’est une très bonne idée d’organiser ce type de championnat pour les espoirs. C’est sûr que le circuit paraît tout plat, mais peut-être que le vent jouera son rôle. L’équipe Sunweb Development paraît la plus forte mais on verra bien en course ce qui se passe. Le premier but de tous les coureurs sera d’abord de gagner la course. Après, c’est vrai qu’il y aura l’envie de décrocher le titre national pour chaque Allemand, chaque Suisse et chaque Luxembourgeois. Je pense qu’on verra un beau championnat même s’il y aura sans doute trois courses dans la course», note le récent vainqueur d’étape sur le Tour du Jura.
Dimanche 17 juin, championnat national espoirs à Unna (Allemagne), 16 tours de circuit, soit 170 km. Environ 170 coureurs au départ.
Denis Bastien