Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Il pensait redevenir un simple coureur amateur lorsque l’équipe canadienne «X-Speed United Continental» l’a contacté par l’entremise d’un ancien coéquipier. Tom Thill prolonge donc le plaisir…
Avec la disparition du Team Differdange et la signature de Tom Thill pour le club du Team Snooze, on pouvait penser que le coureur luxembourgeois d’aujourd’hui 30 ans avait remisé pour de bon au placard sa tenue de cycliste semi-professionnel, statut qui correspond le plus souvent au vaste peloton continental. Eh bien non. La nouvelle de son arrivée dans l’équipe canadienne de X-Speed United Continental (dont le siège est situé près de Hamilton), relayée mardi soir par les amis de «Grand Ducal Cycling», semblait très insolite.
Elle l’est assurément. Ce n’est pas banal comme cheminement. C’est un ancien coéquipier, le Hongrois Balázs Rozsa, qui l’a mis en contact avec l’Australien Ricky Lee, lequel dirige cette formation de 14 coureurs. «Il était en train de négocier avec eux et finalement il n’a pas signé dans cette équipe», sourit Tom Thill qui va retrouver «par hasard» l’Anglais Joshua Teasdale.
Une douzième année dans le peloton
Le coureur de bientôt 30 ans est un solide routier, rompu à tous les exercices et surtout adapté aux courses professionnelles, ce qui n’est pas donné à tout le monde.
Le hasard fait bien les choses, Tom Thill, qui a bouclé ses études en économie d’entreprise, va soutenir le mois prochain sa thèse finale, intitulée «Le sponsoring du sport comme outil de communication de l’entreprise». Tout un programme…
Avant qu’il ne se lance à la recherche d’un travail, cela lui laisse quelques mois pour qu’il prolonge sa passion. Car Tom Thill n’en disconvient pas, il adore par-dessus tout pratiquer son sport, que ce soit à l’entraînement ou en compétition.
Il reprendra les courses début mars avec une kermesse belge et enchaînera ensuite avec un programme composé d’épreuves belges, néerlandaises et françaises. Tom Thill aura beau porter le maillot de X-Speed United Continental, il ne va pas pour autant se produire sur le territoire américain, même s’il compte bien y aller. «Le manager m’a expliqué que nous aurions essentiellement un programme européen, poursuit-il. Dans notre formation, nous avons donc un Anglais, deux Néerlandais, plus deux Australiens qui vivent en Europe.»
Toujours passionné
Le tout sera dirigé par Marc Godart, qui officiait comme directeur sportif dans la formation differdangeoise.
Il ne s’attendait donc pas à poursuivre ainsi sa carrière après onze ans passés à cet échelon continental (3e division). «J’aime toujours le vélo. Je m’étais fait à l’idée de retrouver le Team Snooze en amateur. J’endosserai d’ailleurs leur maillot lorsque je n’aurai pas de course avec mon équipe, comme la législation me le permet. Mais courir avec cette formation canadienne, c’est une bonne occasion pour moi de poursuivre ma carrière. Du coup, je me suis peut-être un peu moins entraîné que les années dernières. Mais finalement, sur le vélo, mes sensations sont très bonnes, aussi bonnes qu’avant», juge-t-il.
Comme ce fut le cas à Differdange, et comme pour la plupart des équipes continentales (hormis en France où le salaire minimal est exigé pour les équipes continentales), il ne touchera pas de salaire. Mais Tom Thill entend privilégier sa passion avant tout. «Je ne me voyais pas avancer une partie d’un salaire comme cela est exigé souvent dans des équipes Continental Pro (2e division). Je vais continuer à courir pour le plaisir…» Chez Tom Thill, le plaisir va souvent de pair avec sérieux et abnégation. Désormais, il va donc prendre un sérieux accent canadien!
Denis Bastien
