[Cyclisme] « Soyons forts pour Jimmy » : Alex Kirsch réagit au décès de son coéquipier

Le Luxembourgeois, qui rejoindra Trek en 2019, effectue sa dernière course avec Veranclassic, une équipe en deuil après le décès de Jimmy Duquennoy. Il témoigne.

« J’ai appris la nouvelle alors que ce n’était encore qu’une rumeur, samedi matin. Puis celle-ci a été malheureusement confirmée. On n’y croyait pas et, encore maintenant, c’est difficile à croire. Moi, j’ai beaucoup de mal à réaliser. Je me souviens qu’on s’était dit au revoir après la Gooikse Pijl, le 23 septembre dernier. Lui savait qu’il ne serait pas reconduit dans l’équipe et avait fait part de sa volonté d’arrêter le haut niveau. Et moi, parce que je pars chez Trek-Segafredo la saison prochaine. Cela me fait bizarre d’y repenser maintenant. On savait que nous n’étions pas sûrs de nous revoir. On ne se reverra plus. Je pense beaucoup à sa famille, à sa copine, c’est très douloureux.

Ici, à la veille du départ du Tour de Turquie, on y pense beaucoup mais on n’en parle pas tout le temps. Car on y pense. Les mécaniciens ont monté les vélos, les soigneurs ont fait leur travail et nous, coureurs, on va se lancer dans la première étape de ce Tour de Turquie avec un drôle de sentiment. Franchement, personnellement, je pense que cela nous fera du bien de rouler en course. On est bien obligé d’accepter cette triste situation et on ne peut rien faire pour changer les choses, à part, sans doute, penser fort à lui.

Je me souviens que lors de Paris-Roubaix, auquel Jimmy participait (NDLR : Jimmy Duquennoy avait figuré dans l’échappée matinale), j’avais vu Michael Goolaerts chuter avant de mourir, d’un arrêt cardiaque lui aussi. Cela fait bizarre, bien sûr, car il s’agit d’un autre jeune cycliste. Après, je ne suis pas médecin et je sais que cela arrive dans tous les sports. Je pense qu’on en parle davantage car tous les sports sont plus médiatisés aujourd’hui que dans le passé. C’est mon sentiment. Je vais aborder ma dernière course avec Veranclassic avec un drôle de sentiment. Ce n’est pas simple à vivre. Soyons forts pour Jimmy. »

Propos recueillis par Denis Bastien