Après deux étapes passées sans encombre, Bob Jungels, qui a travaillé l’effort chronométré ces dernières semaines, va honorer un premier rendez-vous.
Bob Jungels s’est fait une grosse frayeur, lundi, dans une deuxième étape beaucoup moins mouvementée que prévu. Car de grands coups de bordures, comme redoutés, il n’y a finalement pas eu. Avec son sens du placement largement éprouvé depuis ses débuts professionnels, et parfaitement renforcé avec son long passage dans les rangs de Deceuninck-Quick Step, équipe réputée pour son savoir-faire par temps venteux, jamais avare d’un coup de bordure, comme ce fut encore le cas lundi, Bob Jungels qui dispose chez AG2R Citroën d’un solide allié avec le Belge Oliver Naesen, n’a, a priori, pas grand-chose à craindre. Sauf que lundi, il était occupé au moment où ses anciens coéquipiers ont tenté de déchiqueter le peloton.
Nous étions là à environ 70 kilomètres de l’arrivée et Bob Jungels en était tout retourné. Explications : «Ce n’était pas évident, c’était très nerveux. On savait qu’il n’y avait sans doute pas assez de vent pour faire de grandes bordures, mais c’était quand même nerveux. Nous étions bien attentifs. Le problème, c’est qu’à un moment, j’avais vraiment très froid et je voulais m’arrêter sur le bord de la route pour satisfaire un besoin naturel. C’est là où Quick Step a accéléré, j’étais un peu coincé. Mais on a pu remonter avec l’équipe, tout s’est bien passé, on était bien devant. La journée a été stressante mais sans dégâts», a commenté ainsi le leader luxembourgeois.
Lavenu : «On en saura plus…»
Le manager d’AG2R Citroën, Vincent Lavenu, abondait dans ce sens : «Ce fut une journée finalement très particulière, car même s’il y avait peu de vent, tout le monde s’attendait à des coups de boutoir. Il y a des tentatives, sans dégât. On n’a pas pesé sur la course, mais on n’a pas eu de chute. Le but était d’arriver avant le chrono sans retard pour notre leader, c’est fait. On en saura plus après le chrono. Une autre course va commencer…»
Vrai que le chrono du jour, à Gien, long de 14,4 kilomètres va convenir aux purs spécialistes. Bob Jungels fait partie de cette catégorie même si ces dernières années, ses repères dans cette discipline ont quelquefois été dilués. Pour honorer ce rendez-vous, on rappellera que l’intéressé a préféré ne pas effectuer sa reprise à la fin février en Ardèche. Afin de travailler encore avec son nouveau vélo de chrono. Évidemment, dans ce domaine, des coureurs comme Rohan Dennis, Victor Campenaerts ou encore Primoz Roglic semblent hors d’atteinte, mais il sera très intéressant de voir où se situe Bob Jungels.
Pour le coureur luxembourgeois, les deux prochaines étapes s’avèrent décisives puisque demain, il s’agira de la fameuse étape du Beaujolais, tout autant piégeuse que redoutée.
Denis Bastien