Prévue du 8 au 10 mai, l’épreuve dames internationale inscrite en Pro Series, craint évidemment une annulation sans doute inéluctable. Pour autant, rien n’est encore acté.
Nous sommes toujours dans les préparatifs. On espère. Mais on sait que la situation évolue tous les jours…» Marie-Rose Moro, secrétaire du Festival Elsy-Jacobs, résume ce qui est devenu le quotidien de tout organisateur d’une épreuve sportive (encore) inscrite au calendrier du cyclisme international. Une épreuve suspendue au fil de l’actualité et susceptible d’être, purement et simplement, annulée.
Le Tour du Pays basque (6-11 avril) et le Tour de Romandie (28 avril-3 mai) ont été annulés en raison de l’épidémie de coronavirus, ont annoncé hier les organisateurs.
Les épreuves internationales concernant l’élite, enchaînent les mêmes communiqués. Une situation inédite, inextricable. Le sport est suspendu. Figé. Pétrifié. Les sportifs, placés au repos forcé. Et les organisateurs dans la plus grande expectative. Même si chacun comprend que leur passion n’est rien par rapport à l’actuelle situation sanitaire. Alarmante, comme le rappellent avec effroi les soignants.
À la fois, manager de l’équipe Andy Schleck Cycles-Immo Losch et président du SAF Cessange (depuis 2007), club organisateur du Festival Elsy-Jacobs, Claude Losch, aimerait, comme beaucoup d’autres, lire dans une boule de cristal. C’est tout bonnement impossible.
Cela aurait fait la 13e édition
«À la fin du mois de février, explique Claude Losch, j’avais fait annuler le team building de notre équipe. On a tout annulé jusqu’à nouvel ordre. Mais le Festival Elsy- Jacobs n’est pas encore officiellement annulé. On travaille tous les jours par exemple à la planification de l’édition des brochures.» On entend presque un haussement d’épaules…
Claude Losch dit encore que «cela aurait fait la 13e édition».
Une manière comme une autre de sous-entendre, qu’au fil des jours, la chance de voir partir le Festival Elsy-Jaobs s’est forcément amenuisée.
Une annulation signifierait-elle une mise en péril de l’épreuve? «Heureusement, nous avons accumulé quelques revenus et je pense qu’on parviendrait à survivre. Mais qui va payer quoi, la question restera. Rien que pour les hôtels, nous avons un budget d’environ 70 000 euros. Les villes-étapes se sont engagées, mais s’il n’y a pas de course? Je viens encore de parler avec le bourgmestre de Garnich. Je lui ai dit qu’on attendrait encore un peu avant de parler annulation. Pour les coureurs, comme pour les organisateurs, ce n’est pas une situation facile. C’est un cas de force majeur», répond placidement Claude Losch, qui continue malgré tout, d’effectuer les préparatifs nécessaires. Fatalement, la tête est ailleurs.
Denis Bastien
«On va perdre entre deux cents et trois cents euros, prévient Alain Conter, président de l’ACC Contern, le club organisateur. Dans trois ans, on va fêter la 100e édition. La course a été annulé, de 1939 à 1944, pendant la deuxième guerre mondiale. »
Alain Conter va néanmoins tenter de sauver l’édition 2020. «Pour la fin de saison, on peut peut-être le faire. Tout dépendra du temps que la pandémie va continuer», propose encore Alain Conter, foi d’un organisateur chevillée au corps!