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[Cyclisme] – Laurent Didier a son plan de vol


Laurent Didier aimerait bien faire la Vuelta en fin de saison. (photo Julien Garroy)

Le Dippachois de l’équipe Trek-Segafredo partira demain en Australie où il reprendra la compétition à la fin du mois pour la Cadel Evans Great Ocean Road Race, avant d’enchaîner avec le Herald Sun Tour (3-7 février). C’est sur Paris-Nice que Laurent Didier (31 ans) aimerait obtenir son premier pic de forme.

Au cours de cet automne, Laurent Didier nous avait raconté apprécier sa vie spéciale de coureur cycliste professionnel, coincée entre voyages, entraînements, compétitions. Presque une vie de nomade, laissant souvent les coureurs cyclistes loin de chez eux, à la rencontre quasi perpétuelle d’autres cultures. Il nous disait justement aimer le Japon où il avait clôturé sa saison 2015 et même pu en profiter pour effectuer une semaine de vacances avec son épouse.

Et il se réjouissait à l’idée de repartir au combat, pour la campagne 2016, exactement là où il se produira en fin de semaine prochaine. En Australie. Mais plus sur le Tour Down Under, qui lui était devenu, au fil des ans, familier. Il avait ainsi participé aux trois dernières éditions et se réjouissait de découvrir le Sun Tour.

« Ce sera la première fois que je participe au Herald Sun Tour (NDLR : du 3 au 7 février) , raconte-t-il. Je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre, mais je crois savoir qu’on aura une étape de montagne. De toute façon, nos leaders seront notre sprinteur Niccolo Bonifazio et notre rouleur Jack Bobridge. Moi, je ne suis pas mécontent de recommencer un peu plus tard que d’habitude. Cela m’a dispensé d’effectuer des séances trop intensives en plein hiver. Je pense que ce sera mieux pour moi .»

C’est par la Cadel Evans Great Ocean Road Race, un mauvais souvenir pour lui puisqu’il s’y était blessé au poignet après une chute vacharde, survenue en plein ravitaillement alors qu’il était agrippé à sa voiture suiveuse, qu’il débutera le 31 janvier.

En 2015, cette blessure l’avait privé de Paris-Nice et forcément d’une bonne base de compétition, pourtant indispensable avant d’aborder la saison des classiques.

Mais c’est de l’histoire ancienne. D’ailleurs, Laurent Didier a parfaitement intégré que ces désagréments, forcément aléatoires, font partie du métier. Il retourne en Australie sans la moindre appréhension. Heureux de s’élancer dans sa septième saison au plus haut niveau professionnel.

Il avait, comme c’est désormais devenu la coutume pour toutes les équipes de l’élite, profité du stage de décembre du côté de Calpe pour asseoir sa base d’entraînement. « Puis , explique-t-il, je suis parti en stage personnel aux Canaries du 1er au 10 janvier. Là-bas, j’ai retrouvé six coéquipiers de l’équipe Trek-Segafredo. Il y avait (Fabian) Cancellara, (Haimar) Zubeldia, (Yaroslav) Popovych, (Eugenio) Alafaci, (Marco) Coledan et (Riccardo) Zoidl. C’était pas mal. Nous nous trouvions tous dans des hôtels différents mais proches géographiquement. On se retrouvait tous les matins aux alentours de 10 h. C’était la première fois que je roulais là et j’ai trouvé que c’était très montagneux. J’ai même rencontré Jean Asselborn (NDLR : le ministre des Affaires étrangères, féru de cyclisme, comme tout le monde sait). C’est un super endroit pour s’entraîner. »

Guère gêné par la neige…

On imagine que la transition n’a pas été simple avec le retour au Luxembourg. « Je ne me plains pas, car il m’a fallu récupérer. Puis, avant que la neige ne tombe, j’ai réussi à faire deux gros entraînements. La neige ne m’a d’ailleurs que peu gêné puisque deux jours de suite, j’ai pris ma voiture pour rejoindre la Moselle, comme souvent épargnée. De Schengen, j’ai pris la direction de Grevenmacher. Mais depuis deux jours, il fait très froid. J’ai dû raccourcir mes séances tout en rajoutant une heure de rouleaux. Ça ira, je m’envole jeudi (demain)… »

Voilà pour les contingences pratiques qu’il faut bien prendre en considération lorsqu’on est un coureur cycliste professionnel basé dans une région de l’Europe pas vraiment épargnée par les intempéries. Toutefois, jusqu’au printemps, il ne devrait plus guère être ennuyé. « Après mon séjour australien, je repartirai en stage d’entraînement personnel dans la région niçoise où je patienterai avant de prendre part aux deux courses inscrites à mon calendrier, la Classic Sud-Ardèche (27 février) et la Royal Bernard Drome Classic (28 février). Puis j’enchaînerai avec Paris-Nice (6-13 mars). »

La course au Soleil sera d’ailleurs son premier objectif de la saison. « J’aimerais être bien pour ce rendez-vous », confirme l’ancien champion national. La suite de son programme est classique. Il lui faudra s’armer de patience, attendre trois semaines pour s’aligner sur le Tour du Pays basque (4 au 9 avril), dernier tremplin habituel avant les classiques ardennaises, qui lui sont forcément chères.

Dans ses propos remplis de sagesse, le Tour ne revient pas. Pas qu’il ne soit pas intéressé pour être au départ. Mais lui qui fut l’an passé contraint à l’abandon pour cause de maladie (bronchite aigüe) sait que les places seront chères. De plus, l’échéance est trop lointaine.

Une chose paraît certaine dans son esprit. « J’aimerais faire la Vuelta en fin de saison, mais ce n’est qu’un souhait bien sûr. On sait que les programmes peuvent rapidement changer », glisse encore le Dippachois qui ne changera pas grand-chose à sa façon de rouler. Il endossera souvent encore l’habit d’équipier modèle. Et dès qu’une ouverture sera possible, qu’on lui donnera un minimum de liberté, il tentera de forcer les verrous désespérément posés sur les pelotons. Que ce soit en Australie, à partir de la semaine prochaine, comme plus tard, sur le continent européen…

Denis Bastien

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