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[Cyclisme] Kevin Geniets : «Je ne m’attendais pas à être si bien»


Kevin Geniets savoure son bonheur d’être très performant dans ce Tour de France. (photo Anouk Flesch)

Kevin Geniets revient sur sa deuxième semaine de course, où il a encore épaté les observateurs pour la qualité de son travail auprès du leader de Groupama-FDJ, David Gaudu.

Kevin Geniets s’est réveillé lundi matin avec un léger mal de gorge. Pas un problème lié au covid-19, mais plus sûrement à la climatisation des hôtels par ces temps caniculaires…

Comment allez-vous après deux semaines de course ?

Kevin Geniets : Ce jour de repos fait beaucoup de bien. Ces dernières étapes étaient dures avec les températures extrêmes et j’ai contracté un petit rhume, du fait de la climatisation, je pense. Mais j’espère que cela va passer…

C’est la première fois que vous courez dans de telles conditions ?

Non, j’ai déjà couru par de fortes chaleurs, mais là, ce sont quand même des températures extrêmes, oui.

Cela a rendu l’étape de dimanche bien plus compliquée que prévu…

De toute façon, nous n’avons pas encore eu d’étape facile et simple. J’ai parlé avec beaucoup de coureurs et tout le monde remarquait la même chose. Tout le monde a bien souffert. De plus, il y a eu pas mal de chutes. Pas parce que c’était très nerveux. Mais parce que tout le monde est à bout physiquement, moins concentré. On a parfois l’impression que la tête va exploser. On est moins attentif. La faute arrive vite du coup…

Vous concernant, vous épatez beaucoup d’observateurs par vos qualités essentiellement mises au service de David Gaudu. Vous avez conscience de réaliser un si bon Tour de France ?

Oui, pour le moment, je suis très content de ce que je fais, hormis deux étapes, celle de vendredi à Saint-Étienne et hier (dimanche) sur la route de Carcassonne, je n’étais pas top. Pour le reste, je suis très content : lorsque je m’écarte, il ne reste que 25 coureurs devant. Cela fait plaisir d’être à ce niveau-là.

Là où on vous remarque le plus, c’est surtout sur des étapes montagneuses…

Oui, je me sens vraiment bien en ce moment. La forme est vraiment bonne. Tous les matins, je me réveille et j’ai envie d’y aller. Je ne ressens pas la fatigue comme je l’aurais imaginé. Cela fait la différence.

Il reste six étapes, dont le massif des Pyrénées. Que pouvez-vous en dire ?

Je n’y suis presque jamais passé en course. Mais j’espère poursuivre sur ma lancée pour bien finir le Tour.

Que peut espérer votre leader, David Gaudu ?

Il a vraiment fait un bon Tour jusque-là. On voit que les deux devant sont intouchables (il évoque évidemment Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar). Alors j’espère que David va continuer comme ça. Pour le moment, il est dans le match.

Pour la troisième place ?

C’est difficile à dire, David est pour le moment huitième, il y a encore des choses à faire.

Pour les avoir observés de près, vous pensez quoi de Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar ?

Ils sont intouchables. On voit qu’ils sont plus forts que les autres.

J’ai eu une opportunité samedi dans l’étape de Mende (…)  Finalement, le peloton est revenu, mais j’ai laissé des cartouches dans cette tentative

Lorsque sur l’étape du Granon Tadej Pogacar a craqué, vous avez été surpris ?

Non, pas vraiment. Tout le monde reste humain. Cela peut arriver à Vingegaard dans les Pyrénées. Cette étape du Granon, c’est un coup de maître de Jumbo, qui a mis sous pression Pogacar. C’était phénoménal, ils ont mis en route très tôt. Ils étaient hyper-forts et l’ont attaqué jusqu’à ce qu’il craque.

Désormais, les voilà à égalité, avec seulement cinq coéquipiers à leurs côtés. Cela aura-t-il une influence ?

Oui, je le pense. Cela fait un moment qu’on voit qu’il manque des coéquipiers à Pogacar, même s’il reste lui-même très fort. Chez Jumbo, il reste Sepp Kuss et Wout van Aert, qui est extrêmement fort. Pour le moment, Jumbo reste plus fort qu’UAE.

Voici une semaine, vous évoquiez la possibilité de jouer votre carte sur l’une ou l’autre étape. On imagine que ce n’est pas d’actualité pour le moment ?

J’ai eu une opportunité samedi dans l’étape de Mende. Je me suis retrouvé en début d’étape dans un groupe d’environ 25 coureurs, dont Bob Jungels. Finalement, le peloton est revenu, mais j’ai laissé des cartouches dans cette tentative. C’est Stefan (Küng) et Thibaut (Pinot) qui étaient devant.

Globalement, que retenez-vous de la deuxième semaine de course ?

La chaleur. Sinon en montagne, je ne m’attendais pas à être si bien.

Cela vous donne des idées pour la suite de votre carrière ?

C’est clair, mais le rôle que j’ai en ce moment, je l’apprécie beaucoup. J’aime vraiment bien les courses en France. Comme le Dauphiné ou Paris-Nice. Pourquoi? Je ne sais pas, mais ces courses me vont bien.

Pensez-vous pouvoir endosser des responsabilités plus tard ?

Oui, mais d’abord, il faut que je devienne plus fort encore. Mais j’ai 25 ans et je progresse d’année en année…