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[Cyclisme] Kevin Geniets : «C’est un privilège extrême»


«Les choses sont claires. Je pars sans ambition personnelle.» (Photo : Luis Mangorrinha)

Kevin Geniets fait défiler ses souvenirs au moment de s’élancer lui aussi dans son premier Tour de France.

Depuis mardi soir, Kevin Geniets se trouve au Danemark pour le grand départ.

Dans quel état d’esprit vous trouvez-vous?

Kevin Geniets : Je me sens vraiment bien, le championnat était le dernier test avant le Tour et les jambes étaient vraiment bonnes. Les sensations étaient très bonnes, du coup, je suis très confiant pour la suite.

Vous avez déjà disputé la Vuelta, mais cette fois, il s’agit du Tour de France. Vous vous attendez à quoi?

Il y a d’abord le rôle que je vais avoir, un rôle de protection pour David Gaudu. Je sens que j’ai passé un gros cap au Tour d’Espagne l’an passé, avec une préparation qui n’était pas idéale, puisque je sortais des Jeux olympiques. J’étais déjà un peu fatigué au départ, ce n’était pas le top. Là, je pense que ma préparation était vraiment idéale, avec le stage d’altitude (NDLR : sur le volcan Teide), le Dauphiné. Je veux montrer mes progrès sur ce tour.

On peut s’attendre à vous voir placé au service de David Gaudu, comme on a pu le voir sur le dernier Dauphiné?

Oui, ce sera exactement dans cette continuité, on y va avec le même dispositif, le même leader, on a répété sur le Dauphiné. On a nos habitudes. On a eu des réunions avec nos directeurs sportifs et tout le monde a un rôle très précis. C’est clair que la première semaine, j’aurai beaucoup de travail dès que ça frottera, qu’il y aura du placement à faire. Cela sera à moi et Olivier Le Gac de placer nos leaders.

Puisque sur le Dauphiné, on a remarqué que vous grimpiez également, vous risquez de ne jamais débrancher…

Oui, du coup, je suis content qu’Antoine Duschene soit là aussi, cela va me permettre de rester plus longtemps au chaud. Et j’aurai encore de l’énergie pour la fin. J’espère ne pas être le premier mec, comme ça pour les deux dernières semaines en montagne, j’espère retrouver le niveau que j’avais au Dauphiné.

Pour ce que vous en savez, l’objectif pour votre leader, David Gaudu, sera de quel ordre?

C’est difficile à dire. Marc Madiot (NDLR : le manager de Groupama-FDJ) avait parlé du podium en début de saison. Après, voilà, c’est le Tour. Comme ça, ça paraît compliqué, mais il faut y aller avec de grosses ambitions, puis voir après chaque étape. Je pense que si tout va bien, il pourra faire un top 5.

Il faudra survivre à une première semaine nerveuse jusqu’à la Planche des Belles Filles

Il y a également dans votre équipe Thibaut Pinot, une individualité qui a montré au Tour de Suisse qu’il était opérationnel en remportant une étape…

Oui, c’est bien, nous aurons plusieurs fronts. David (Gaudu) pour le général. Stefan (Kung) pour la première étape, puis les bordures et les pavés du Nord. On ne sait jamais ce qui peut arriver et il pourrait, pourquoi pas, finir en maillot jaune après quelques jours. Après, il y a encore Thibaut (Pinot) qui n’est pas là pour le général. Mais comme on l’a vu sur le Tour de Suisse, il est vraiment en forme. Une fois qu’il se retrouve devant, on pourra compter sur lui.

De votre côté, vous avez en tête de saisir l’une ou l’autre opportunité, ou il n’en est pas question?

Autant David sera placé au classement général, moi je ne serai là que pour bosser. Les choses sont claires. Je pars sans ambition personnelle.

Le parcours sous-entend une première semaine difficile. Après le Danemark, il y aura les pavés, l’étape de Longwy, puis la Super Planche des Belles Filles. Vous connaissez tout ça?

On a fait la reconnaissance des pavés, donc je sais à quoi m’attendre. Ce sera une sacrée étape, je pense. Toute la première semaine, déjà au Danemark avec des bordures attendues. Il faudra survivre à une première semaine nerveuse jusqu’à la Planche des Belles Filles. Après, une autre course commencera.

Avec Romain (Gastauer) , on se projetait vers cet objectif. Il m’avait dit, dans dix ans, tu y seras peut-être. Huit ans après, j’espère arriver sur les Champs à mon tour…

Du dessin de ce Tour de France avec les Alpes en deuxième, puis les Pyrénées en troisième semaine, vous en pensez quoi?

C’est une course en trois parties. La première semaine, les Alpes, les Pyrénées. J’ai presque hâte d’arriver dans les Alpes puisque j’y suis installé (NDLR : à Aix-les-Bains) depuis quelques années. C’est une région que j’aime beaucoup. C’est une partie que j’attends, comme l’étape de Longwy. C’est sympa de mon point de vue de passer près de mes deux domiciles.

Participer à votre premier Tour de France, cela représente quoi pour vous?

Tous les ans, depuis mes débuts, on se fixe de petits objectifs. Passer professionnel, rejoindre une équipe World Tour, disputer les classiques, un grand tour et le Tour. Participer au Tour de France, c’était mon grand objectif et de le réaliser, c’est clairement spécial. Je me dis que j’ai de la chance. Déjà, je roule en World Tour. Ensuite, je suis sélectionné parmi les huit pour disputer ce Tour de France. C’est un privilège extrême.

Il y a quelque chose qui vous fait peur dans le Tour de France?

Oui, la première semaine. Tous les ans, quand on regarde le Tour à la télé, c’est ce qu’on voit. Les grosses chutes dues au stress. On sait qu’il y a de grandes chances de se retrouver à terre au moins une fois. Il y a une petite appréhension, mais je ne tiens pas à me prendre la tête avec ça.

Le Tour de France, vous l’aviez vu passer lorsque vous étiez plus jeune?

Oui, plusieurs fois. La première fois, c’était en 2006 à Esch-sur-Alzette, avec l’arrivée de la 3e étape (remportée par l’Australien Robbie McEwen). Mais le plus beau souvenir remonte à 2014. J’étais allé avec mon ancien entraîneur Romain Gastauer sur les Champs-Élysées assister à l’arrivée de Ben. Avec Romain, on se projetait vers cet objectif. Il m’avait dit : dans dix ans, tu y seras peut-être. Huit ans après, j’espère arriver sur les Champs à mon tour…

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