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[Cyclisme] Camille Dahm : «Je ne vous donnerai pas les résultats du vote…»


«Ce mardi soir, on se réunit en visioconférence avec les membres du conseil d'administration de la FSCL», explique Camille Dahm (à d.). (Photo : Julien Garroy)

Camille Dahm va selon toute vraisemblance prolonger de quatre ans son mandat de président de la FSCL qu’il exerce depuis 2016. Il fait le point sur l’activité de sa fédération en cette période particulière.

La crise sanitaire aura eu au moins ceci de positif dans la vie de Camille Dahm, président de la fédération luxembourgeoise de cyclisme (FSCL), que l’intéressé ne s’est pas fait prier pour accumuler les kilomètres sur son vélo puisque le temps le permettait. Dans les deux sens du terme ! «Tous les deux jours, j’ai pu rouler deux à trois heures. On pouvait rouler au Luxembourg et, au mois de mars surtout, les routes étaient libres», sourit-il avec malice.

L’assemblée générale de la FSCL n’ayant pu se tenir comme prévu fin mars, Camille Dahm n’a pas été réélu à la présidence mais, comme il était le seul candidat, les résultats du vote électronique qui seront dévoilés très prochainement ne laissent présager d’aucun suspense. Jusqu’en 2024, Camille Dahm sera encore le président de la FSCL même si l’intéressé se garde bien de l’annoncer, c’est légitime.

Avec cette situation inédite, comment le président de la FSCL gère-t-il sa fédération ?
Camille Dahm : Du mieux qu’on peut. Je me souviens encore de la mi-mars, on était en train de préparer notre assemblée générale lorsque la situation a empiré. J’ai tout de suite demandé à ce que toutes les personnes employées par la fédération restent chez elles, le secrétariat, les entraîneurs. Je suis heureux que chacun ait pu garder 100 % de son salaire. Mais tout le monde avait beaucoup de travail à la maison. Ainsi, les entraîneurs ont effectué le suivi des coureurs. On a aussi organisé les rencontres Swift avec Christine Majerus et Bob Jungels en têtes d’affiche. Puis ensuite, les entraîneurs ont mis sur pied les contre-la-montre. Ces rassemblements ont réuni au départ 40 coureurs. Et depuis, ça augmente à chaque fois. La première fois, c’était à Mersch. Nous sommes allés deux fois à la Moselle. Et mercredi (NDLR : demain), on sera à Bourscheid. On alterne parcours vallonnés, plats et en côte.

Comment cela se passe-t-il ?
Attention, c’est une sorte d’entraînement où on évite les attroupements. Toutes les mesures de précaution sont prises. Le coureur vient deux minutes avant son départ. Et après sa course, il s’en va sans s’attarder. On échange rapidement. Mais c’est intéressant de proposer ça.

Vous restez donc en pleine activité ?
Presque. De mon côté, je poursuis les formations à l’ENEPS (École nationale de l’éducation physique et des sports), là où j’étais directeur avant de prendre ma retraite. Je ne chôme pas. Ce mardi soir, on se réunit en visioconférence avec les membres du conseil d’administration de la FSCL pour évoquer l’assemblée générale et les votes. C’est la première fois qu’un vote se passe de façon électronique. Ce n’était pas dans les statuts mais chacun aura compris qu’en cas de situation exceptionnelle, il convenait de prendre une décision exceptionnelle. Mais je ne vous donnerai pas les résultats du vote…Tous les rapports prévus ont été rédigés. Les clubs ont joué le jeu, 32 ont approuvé notre décision, un seul a fait opposition, en invoquant les statuts. En fin d’année, lors du congrès du calendrier (NDLR : où se décide l’établissement du calendrier de l’année suivante), on fera une assemblée générale extraordinaire pour ratifier les résultats des votes.

Comment se portent dans ce contexte les finances de votre fédération ?
La vérité, c’est que n’est pas simple. Si on n’a pas dépensé, on n’a pas eu de recettes non plus. Notre sponsoring s’arrête fin 2020 et il faudra voir qui repart avec nous jusqu’en 2024. S’il y a des fins de partenariat, il nous faudra en trouver d’autres.

Pour le championnat espoirs des Trois Pays, qui doit avoir lieu le 2 août à Diekirch, je me suis rapproché du ministère jeudi dernier, mais je n’ai pas encore eu de nouvelles

Durant ces derniers mois, le fonctionnement de la fédération a-t-il eu à souffrir de la situation ?
Je ne pense pas, chacun a très bien travaillé. Le staff technique et administratif avait du pain sur la planche. Ed Buchette, notre secrétaire général, s’est chargé de son côté des relations avec l’UCI (Union cycliste internationale).

Si on regarde le calendrier, il y a pour les espoirs ce Championnat des Trois Pays, avec le Luxembourg, l’Allemagne et la Suisse. Cette épreuve doit être organisée à Diekirch le 2 août. C’est toujours d’actualité ?
Oui, tout le monde est d’accord. J’attends juste un signe du ministère des Sports, signe qui ne vient pas, donc j’attends… Le peloton ne sera pas limité à vingt coureurs. Le Premier ministre a indiqué qu’on pouvait reprendre la compétition individuelle. Pour ce rendez-vous, je me suis rapproché du ministère jeudi dernier, mais je n’ai pas encore eu de nouvelles. J’espère quand même que j’en aurai avant le 2 août… Remarquez, en parlant de ministère, le ministère de la Santé m’a jugé trop vieux, à 68 ans, pour donner des cours à l’ENEPS. Je serais vulnérable… J’en donne quand même. Je ne me sens pas plus vulnérable à 68 ans qu’à 50…

Pour en revenir au calendrier national, va-t-il s’étoffer en fin de saison ?
Il y a encore des choses à régler, mais le club de Cessange a par exemple replacé son épreuve juste avant les championnats nationaux (NDLR : prévus les 21 et 23 août). Ensuite, on verra mais il y aura bien des courses…

Entretien avec Denis Bastien