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[Cyclisme] Bob Jungels : « Un Giro sur lequel je peux construire »


Bob Jungels entouré de Ginette, sa maman, Henri, son père et Ina, sa petite amie. (Photo : Jeff Lahr)

Bob Jungels, huitième au classement final et huitième de la dernière étape, était radieux au moment de monter sur le podium milanais.

Le champion national de l’équipe Quick-Step Floors aura fait une fin de Giro parfaite. Il aura su surmonter ses défaillances et jouer avec les meilleurs en haute montagne. Évidemment, c’est très prometteur.

La superbe Piazza Del Duomo, noire de monde, laisse percer la clameur bourdonnante. Celle des tifosi déçus mais bruyants de Nibali. Celle des supporters colombiens déchaînés qui ne laissent presque rien paraître de leur amertume, puisque sous leurs yeux embués, Nairo Quintana, le petit homme rose, vient de se faire piquer le maillot de leader dans ce dernier chrono.

Et puis il y a cette scène de joie collective des Sunweb, dont la faiblesse numérique dans ce Giro haletant jusqu’à son dernier souffle aura pourtant été criarde. Une scène qu’on voit peu souvent en cyclisme, des cyclistes qui semblent célébrer un but ô combien difficile à tenir, puisque leur leader, Tom Dumoulin, décroche son premier succès dans un grand tour.

Il y a encore tous les accessits. Nombreux et multiples, et à cet égard, la Quick-Step Floors de Bob Jungels est bien gâtée. Fernando Gaviria, lauréat de quatre étapes, porte le maillot cyclamen des sprinters. Bob Jungels, vainqueur donc d’une étape du côté de Bergame, a retrouvé à l’issue du chrono (8e) le blanc du meilleur jeune, remis par Romain Schneider, le ministre luxembourgeois des Sports. Et la formation de Patrick Lefevere, qui a longuement conversé avec la famille Jungels, grand sourire scotchée sur les lèvres, rafle le classement final par équipes. Ça valait bien le coup de faire péter quelques bouteilles d’Astoria, le champagne du Giro. Au bas du podium, Henri et Ginette Jungels, les parents de Bob, Laura, sa sœur, ainsi qu’Ila, l’amie de Bob, n’ont rien raté de ces scènes de fin. Ils ont tour à tour félicité Bob Jungels, dont on a, à l’évidence, pas fini d’entendre parler dans le monde du cyclisme…

Vous avez réalisé une fin de Giro parfaite…

Bob Jungels : Oui, je suis très content, on a fait de très belles bagarres ces trois derniers jours. J’ai assuré, donc mon but est atteint.

Ce Giro vient juste de se terminer. De quoi êtes-vous le plus fier? D’avoir remporté le maillot blanc? D’avoir assuré le top 10, votre deuxième objectif de départ? D’avoir porté le maillot rose? D’avoir remporté une étape? Ou alors d’avoir montré que vous étiez un coureur de grand tour?

Je pense que la confirmation c’est le plus important (il offre un grand sourire).

Cela vous donne quelle envie pour l’avenir?

Je pense que c’est un Giro sur lequel on peut construire quelque chose, une équipe de grand tour. Tom Dumoulin est pour moi l’exemple idéal. Après on verra…

On a l’impression que dans les grands tours, un nouveau type de coureurs arrive, les rouleurs qui savent grimper. C’est votre avis également?

Je pense que si on regarde Miguel Indurain, cela remonte à un certain temps. Mais c’est comme la mode, cela revient toujours (il rit).

Au sujet de Tom Dumoulin, il peut vous dire merci, car vous l’avez bien aidé à limiter les dégâts samedi…

Oui, j’ai roulé samedi pour le gain de l’étape, car si on recollait au groupe de tête qui s’était formé devant, alors je pouvais remporter l’étape. Et j’avais de très bonnes jambes comme dans toute cette fin de Giro.

Quel regard portez-vous sur votre équipe?

Je suis très content de l’équipe. Je n’avais pas toujours deux hommes dans la dernière montée, mais plus personne n’en avait, le niveau était tellement élevé. Sans eux, je n’aurais pu faire ça.

Et le niveau général de ce Giro, vous le situez où?

Je n’avais jamais couru une course à un niveau si élevé, ni le Giro 2016, ni le Tour 2015. Il suffit de regarder la liste de départ : il n’y a pas beaucoup de coureurs de grands tours qui manquent.

Quelle sera la suite de votre saison?

Je vais faire une petite coupure, puis je reviendrai comme l’an passé avec les championnats nationaux. Et ensuite, on va préparer la fin de saison.

Entretien avec notre envoyé spécial à Milan, Denis Bastien

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