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Rêves de gosse à Chambley : ça plane pour 220 enfants


D’habitude, cet avion de l’armée se rend sur les zones de conflits pour ravitailler les militaires en matériel. Hier, il a surtout servi à faire planer de nombreux enfants ! (photo Fred Lecocq / RL)

Rêves de gosse. L’association, dimanche, en a réalisé un beau. Offrir à 220 enfants, dont certains handicapés, un baptême de l’air depuis la base de Chambley. Le but : les faire se rencontrer et apprivoiser leurs différences.

Vous avez bien attaché vos ceintures ? », demande le pilote. Une quinzaine d’enfants, installés de chaque côté du cockpit, répond oui, en insistant longuement sur le « i ». Mais l’un d’eux ajoute : « Est-ce qu’on risque de se crasher ? » Le pilote sourit. « Non, on va peut-être se perdre, mais on ne tombera pas ! » Le vol va durer une trentaine de minutes en direction de la Meuse. Arrivé à Toul, l’avion fera demi-tour et regagnera la base aérienne de Chambley.

Dimanche, 220 enfants effectuaient leur baptême de l’air. Tous ont participé ces derniers mois au projet pédagogique proposé par l’association Chevalier du ciel – Rêves de gosse. Lancé en 1997, il a pour objectif de faire se rencontrer des enfants, dits ordinaires, scolarisés dans des écoles classiques, et d’autres, extraordinaires, issus des instituts médico-éducatifs. Dans l’avion, un Casa de l’armée de l’air, les CM2 de Moineville côtoient ceux de l’IME de Briey. « Ces baptêmes de l’air, c’est un peu la cerise sur le gâteau d’un projet qui s’étend sur plusieurs mois », dévoile Jean-Yves Glémée, président-fondateur des Chevaliers du ciel. « Nous travaillons localement avec les Lions-club, le Rotary ou, ici, Kiwanis. Ce sont eux qui défendent le projet auprès des communes, qui acceptent ensuite de nous suivre. »

À chaque fois, ce sont des enfants entre 6 et 14 ans qui sont sélectionnés. Ils vont se retrouver deux fois par mois pour apprendre à apprivoiser leurs différences. « Lorsqu’on est petit, un enfant handicapé reste un enfant. Et puis, il y a un jour où on préfère s’éloigner car le handicap devient gênant. »

Ces derniers mois donc, les écoliers de Moineville et de l’IME de Briey ont construit des avions en cartons. Les visiteurs de Chambley ont pu apprécier leurs créations sous l’un des nombreux stands réservés aux animations autres que les vols. Le 19 mai dernier, ils se sont retrouvés à la base Solan de Moineville pour profiter ensemble des activités du site. « Lors de la première rencontre effectivement, ils se scrutent un peu », commente Christiane Monnier, la vice-présidente, « Et puis, les barrières tombent et ils s’amusent tous ensemble. » C’est dès aujourd’hui que se construisent les adultes de demain.

Dans l’avion, le rire est parfois un peu fort pour être franc. Avant de trouver son altitude de croisière, l’engin rencontre plusieurs trous d’air. Ce qui effraie Clara. Infirmière convoyeuse de l’air, Claire s’approche d’elle pour lui offrir du réconfort. « Elle m’a dit qu’il ne fallait pas s’inquiéter, que c’est un avion de l’armée et qu’il est solide. » Après ça, la fillette retrouve des couleurs. Arthur, de l’IME de Briey, a pu être accompagné par son père, Christophe. « Il avait déjà pris un avion de ligne lorsque l’on est parti en vacances, donc ce n’est pas vraiment une première. » Cet avion militaire est quand même une expérience nouvelle. Il n’a pas eu peur. Mais avec ses mots, il confie qu’il ne recommencera pas tout de suite. À moins qu’un dernier élément ne le convainque… Une fois à nouveau sur la piste, un membre de l’équipage ose : « Qui veut voir la cabine de pilotage ? »

Claire Pieretti (Le Républicain lorrain)

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