Accueil | Sport national | [Cyclisme] Amstel Gold Race : tout nouveau, tout beau ?

[Cyclisme] Amstel Gold Race : tout nouveau, tout beau ?


Philippe Gilbert, superbe vainqueur du Tour des Flandres, a déjà remporté trois fois l'Amstel Gold Race... (photo AFP)

Les organisateurs néerlandais ont revu et corrigé le final phagocyté par le Cauberg. Ce changement pourrait d’ailleurs réussir à Bob Jungels, seul coureur luxembourgeois au départ dimanche.

Il fallait en finir avec une course qui perdait régulièrement de sa saveur. Après de nombreuses années où l’Amstel Gold Race se terminait au sommet du Cauberg, là même où par exemple Frank Schleck signait sa première grande victoire, voici déjà onze ans, Leo Van Vliet, l’organisateur, avait décidé de déplacer la ligne d’arrivée. D’un, puis ensuite de presque trois kilomètres.

Toutefois, force est de constater que le problème restait entier. Au moins, lorsque le succès se décidait au sommet de la pente qui surplomber Valkenburg, la montée finale respectait une certaine hiérarchie. Le meilleur puncheur ne manquait pas d’émerger même si évidemment la course, elle, restait bloquée.

Ce n’était même plus forcément toujours le cas ces dernières années, puisqu’il fallait également posséder une belle pointe de vitesse pour départager les coureurs ne parvenant plus à se lâcher d’une semelle sur le final.

Bon, c’est bien sûr à relativiser, car dans leur genre, les derniers lauréats ne sont quand même pas indignes. Mais c’est plutôt le scénario de la course qui générait beaucoup de frustration. Car l’Amstel Gold Race est à ranger parmi les classiques dures, certainement pas simples à agripper.

Ainsi, les organisateurs ont procédé à un grand chamboule-tout. Terminée la prédominance du Cauberg. On y passera toujours à trois reprises, mais la dernière fois à quand même un peu moins de vingt kilomètres…

Jungels aimerait passer à l’offensive

Est-ce que ce savant réaménagement permettra à la course de retrouver de la vitalité ? C’est bien sûr la grande question qui taraude les coureurs en premier lieu. « Je pense que ce sera mieux pour moi, car j’ai trouvé ces dernières années que la course restait longtemps bloquée par le passage au Cauberg si près de l’arrivée », assure ainsi Bob Jungels. Le Luxembourgeois de l’équipe Quick-Step Floors avait tenté l’an passé de fuir, mais il n’avait pas trouvé en la personne d’Enrico Battaglin le soutien nécessaire pour faire vivre l’échappée plus longuement.

Ce sera sans doute encore son rôle de se lancer dans un coup, même si, dans son équipe, en l’absence de Julian Alaphilippe, on misera surtout sur Philippe Gilbert. « C’était le bon choix pour moi de ne pas participer à Paris-Roubaix », expliquait-il dans les colonnes du Soir après sa course de reprise lors de la Flèche Brabançonne, mercredi, où l’ancien champion du monde s’est dit contrarié par un marquage au cuissard de plusieurs adversaires dont, par exemple Michael Matthews, il est vrai, coutumier du fait.

« Je n’aime pas cette façon de courir, ils ont roulé pour que je perde mais pas pour gagner eux-mêmes. Ce n’est pas la première fois que Matthews agit de cette façon, je me souviens d’une édition de l’Amstel, c’était la même chose. Mais tout ceci a un avantage : je suis prévenu pour dimanche par rapport à leur manière de courir. Sur la Flèche Brabançonne, nous n’avons pas gagné, mais nous avions plusieurs coureurs devant dont De Plus, Devenyns, puis Vakoc (deuxième derrière Colbrelli), pas n’importe qui… », poursuivait Gilbert dans Le Soir .

Dimanche, il aura à ses côtés Bob Jungels qui pourra, lui aussi, faire diversion. Voilà pour l’équipe Quick- Step Floors, laquelle, forcément, va cristalliser l’attention des suiveurs.

Difficile, dans ce contexte, de projeter un scénario. C’est en l’occurrence ce qu’a signifié Alejandro Valverde, encore jamais vainqueur de l’Amstel mais détenteur d’une forme exceptionnelle (il vient de s’adjuger et le Tour de Catalogne et le Tour du Pays basque). « L’Amstel est une classique difficile, mais pas assez exigeante à mes yeux , juge-t-il. La sélection était plus évidente lorsque la course se terminait au sommet du Cauberg. »

L’appétit de Van Avermaet

Pour le reste, la classique néerlandaise est ce qu’elle a toujours été. Pas une classique flandrienne et pas tout à fais une ardennaise. C’est sans doute pourquoi Greg van Avermaet, cinquième voici deux ans de l’Amstel mais surtout très récent vainqueur de Paris-Roubaix, continue de croire en sa bonne étoile. « Je prendrai le départ pour gagner. C’est une course qui me convient peut-être mieux que les autres. C’est la première fois que je m’y présenterai en leader. Mes résultats n’y ont jamais été impressionnants, mais ces dernières années, je devais me mettre au service de Philippe Gilbert. La forme est toujours là, une semaine après Roubaix. Je pense avoir suffisamment récupéré de mes efforts », glissa-t-il.

Mieux, Greg van Avermaet entend faire durer le plaisir jusqu’à Liège-Bastogne-Liège ! « C’est la course la plus difficile de la saison, et ce n’est pas facile d’enchaîner Liège-Bastogne-Liège après les Flandriennes. Gagner La Doyenne, c’est autre chose que gagner l’Amstel. Je sais que je peux gagner l’Amstel, mais je ne sais pas si je peux gagner Liège-Bastogne-Liège », expliqua-t-il au micro de la RTBF. Quant au changement de parcours, «GVA» ne se dit pas emballé. « Je n’aime pas trop les changements et ce sont les coureurs qui font toujours la course. Le final se déroulera sur des routes larges comme on peut en trouver dans d’autres courses flandriennes. Je pense que le vent jouera un rôle. En ce qui me concerne, je ferai ma course sans trop me soucier de la concurrence, notamment de Colbrelli, de Gilbert et des coureurs qui sortent du Tour du Pays basque qui seront très forts, surtout Valverde et Matthews. Je connais bien les routes de l’Amstel où je m’entraîne souvent et depuis longtemps. Je les connais même mieux que celles des pavés de Paris-Roubaix. C’est un atout », poursuivait le leader des BMC avec un appétit non dissimulé.

Denis Bastien

Le parcours

261 km. Départ de Maastricht à 10h20, arrivée à Valkenburg vers 16h40. 35 côtes à franchir, principalement le Cauberg (Km 54, 175 et 242), l’Eyserbos (Km 224) et le Keutenberg (Km 232).
Passages sur la ligne (Berg & Terlijt) aux Km 56, 177, 244 et arrivée.
Dernières difficultés : Geulhemmerberg (Km 247) et Bemelerberg (Km 254).

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.