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[Cyclisme] Alex Kirsch : «Je voulais vraiment gagner !»


Alex Kisrch va profiter de Paris-Nice pour peaufiner sa condition avant les grandes classiques (Photo : D. B.).

Alex Kirsch aura quasiment été de toutes les attaques dans le final du Grand Prix Samyn,  hier, à Dour.

On l’a vu se mettre en action à 50 km de l’arrivée, une fois que la course épousait le circuit final (trois tours après 150 km en ligne, comprenant au total 12 km de secteurs pavés et de monts). Puis à 40. C’est sous son impulsion qu’un premier groupe, de douze coureurs, s’est formé. Il y eut jonction avec les rescapés du peloton. Pas grave, il remit ça à 30 bornes du but. Puis encore à 20 et 16 km. À 13, il remit le couvert. Ce coup, il emmena onze coureurs. Ils ne seraient plus repris. Hormis Tim Declercq et Sénéchal (Deceuninck), les seuls à réellement tenter une fugue, Alex Kirsch aura été le grand animateur de la course. Dans le dernier secteur pavés, il suivit l’accélération de Sénéchal, mais Nizzolo qui s’était faufilé dans les roues, brouilla les pistes. Le groupe de douze se reconstituait. Il tira sa dernière cartouche au kilomètre. Cela aurait pu sourire, mais finalement, le Français Hugo Hofstetter (26 ans/Israel Start-Up Nation) finissait par s’imposer au sprint devant le Belge Aimé De Gendt et le Néerlandais David Dekker…

Savez-vous combien de fois vous vous êtes porté à l’attaque dans ce Grand Prix Samyn?
Alex Kirsch : (Il rit) À un moment donné, je me suis dit que j’en faisais un peu trop. Mais non, le problème pour moi, c’est que la météo était un peu trop bonne. Je ne veux pas dire que la course n’est pas assez dure. Elle l’est. Mais les secteurs pavés du circuit final ne sont pas si longs, le vent ne soufflait pas non plus trop fort. Mais c’était favorable pour un groupe d’une quinzaine de coureurs et lorsqu’on se portait à l’attaque, c’était compliqué de lâcher les coureurs de sa roue. Je voulais tout simplement durcir la course, je me sentais bien et j’espérais sortir en échappée avec un petit groupe dans l’avant-dernier tour. On était partis à quatre (NDLR : à 16 km de l’arrivée). Mais avec le vent de face, ça revenait toujours. Je ne pense pas que j’ai gaspillé mes forces, puisque j’étais encore assez frais dans les derniers kilomètres.

Malheureusement, on avait (Giacomo) Nizzolo avec nous. Il courait avec une jambe…

Et puis vous vous êtes de nouveau retrouvé dans un groupe de quatre coureurs à environ 3 km de l’arrivée…
Juste avant, dans le groupe de douze coureurs, je me suis dit qu’il y avait cinq, six sprinteurs. Donc lorsque Florian Sénéchal a tenté de sortir à environ 3 km de l’arrivée, j’y suis allé dans l’espoir de l’emporter. Je ne visais pas une place d’honneur puisque dans cette course j’avais déjà terminé deuxième (NDLR : en 2017 et sixième en 2018). Depuis le début de la saison, on ne court pas pour faire cinquième. Donc, je me suis concentré sur le dernier secteur pavé. Il est très dur et je savais que Sénéchal aime partir là, je l’ai suivi, on a fait l’effort. Malheureusement, on avait (Giacomo) Nizzolo avec nous. Il courait avec une jambe… D’ailleurs, je n’ai pas compris après coup quand j’ai vu qu’il terminait sixième. Il devait ne plus avoir de force, mais là, il se mettait dans une situation où il aurait pu s’imposer. On sentait qu’il avait peur de faire des efforts.

 

Alex Kirsch a tout fait pour éviter un sprint finalement remporté par Hugo Hofstetter (Photo : AFP).

Alex Kirsch a tout fait pour éviter un sprint finalement remporté par Hugo Hofstetter (Photo : AFP).

Sur votre dernière attaque au kilomètre, vous y avez cru?
Je pense que c’était la meilleure solution. Je n’avais pas de plan spécifique, mais j’étais prêt, je voulais vraiment gagner! Je ne pensais pas au podium. À ce moment-là, j’ai misé sur le fait que Nizzolo et Sénéchal, qui sont d’assez bons finisseurs, devaient déjà se concentrer sur le sprint. J’espérais qu’ils hésitent. Finalement, Sénéchal a perdu la course en me suivant et en revenant sur moi. Mais oui, c’était le bon moment. Je n’ai pas gagné, mais j’ai fait ce qu’il fallait. J’ai pris tous les risques. Je pense que j’étais le plus fort avec Sénéchal. Parfois, c’est comme ça. Je n’ai pas de regret. J’ai fait tout ce que je pouvais faire. J’ai durci la course comme je devais le faire. C’était le plan. S’il avait plu et si le vent avait soufflé fort, alors sans doute que les choses auraient été plus favorables pour moi. C’était le cas les années dernières. Bon, on me reprend à 500 mètres, ce n’est pas un échec.

Je suis très content qu’on me sélectionne pour Paris-Nice

À partir de dimanche, vous serez sur Paris-Nice, vous êtes content d’y retourner?
Oui, j’ai bien aimé ma première participation l’an passé. Je trouve le tracé très sympa. Partir du centre de la France et descendre dans le Sud. Au fur et à mesure, le parcours et la météo change.

Vous allez rouler pour Richie Porte?
Oui, il sera notre leader pour le classement général. Nous aurons une équipe composée à moitié de grimpeurs et l’autre moitié avec des coureurs qui, comme moi, préparent les classiques. Le but est d’entourer le leader sur le plat et de travailler notre forme dans les bosses. Je suis très content qu’on me sélectionne pour ça. C’est un bon signe.

Vous avez une petite appréhension par rapport au coranovirus?
Franchement, je n’y pense pas. Il faut faire avec. La situation n’est pas simple et on est malheureux pour les nombreux malades. Mais du moment que la course se déroule, c’est qu’elle peut se dérouler dans de bonnes conditions, alors on pense à la course.

Entretien : Denis Bastien

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