Le Luxembourgeois de l’équipe BMC est désigné co-leader avec Stefan Küng ce mercredi. Quatrième en 2014, il apprécie particulièrement l’épreuve de Waregem, passée depuis cette année en World Tour.
Tout d’abord, parlez-nous du parcours d’À travers la Flandre ?
Jempy Drucker : Le parcours ne change pas. Je viens de reconnaître les dix derniers kilomètres seulement car évidemment, je connais tous les monts. C’est le seul changement dans le tracé puisque un secteur pavé que je ne connaissais pas (le Herlegemstraat) a été rajouté à quelques kilomètres de l’arrivée.
Comment vous sentez-vous physiquement ?
Bien, après Tirreno-Adriatico, j’ai pris le temps de bien récupérer. Me voilà au départ de Waregem, c’est ici que ça recommence.
Et vous voilà leader, ce qui n’est pas habituel. Comment prenez-vous ça ?
Je ne suis pas le seul leader, puisque Stefan Kühn partagera avec moi les responsabilités. Lui tentera de se glisser dans une attaque et moi, je chercherai à me défendre au sprint Car je suis l’un des plus rapides de l’équipe. Si j’ai ce statut, c’est parce que Greg (NDLR : Van Avermaet) qui a couru Milan-San Remo a besoin de récupérer, il fait donc l’impasse ici à Waregem. Moi, ça me fait forcément plaisir car c’est une petite récompense pour le travail effectué pour l’équipe. J’ai beaucoup roulé sur Tirreno pour le compte du groupe, mais cela ne me déplaît pas. D’autant moins que cela me sert de préparation pour ces classiques.
Vous allez disputer trois classiques en une semaine, ce qui n’est pas habituel…
Deux classiques en fait, puisque je vais enchaîner À travers la Flandre et Grand Prix E3, mais je ferai l’impasse sur Gand-Wevelgem, qui me convient un peu moins. Le plus important pour moi c’est que je sois au top niveau pour le Tour des Flandres afin d’aider Greg (NDLR : Van Avermaet).
Revenons à Waregem, vous aviez terminé quatrième en 2014, c’est une épreuve qui vous réussit…
Oui et en 2015, je n’étais pas mal non plus (11e). Je m’étais retrouvé dans le grand groupe qui s’était constitué derrière les échappés. Bon, je pense qu’avec le label World Tour, ce sera encore plus relevé.
Toutefois, Peter Sagan, Greg Van Avermaet donc, mais aussi Tom Boonen et Alexander Kristoff ne seront pas là parmi les têtes d’affiche. Cela change quoi ?
Pas grand-chose en fait car ce sera plus ouvert et les coureurs capables de viser le succès seront sans doute plus motivés pour tenter leur chance.
L’épreuve de 203 kilomètres est moins longue qu’un Grand Prix E3 et encore moins qu’un Tour des Flandres. Cela modifie-t-il les choses ?
Non, mais personnellement, j’ai toujours eu l’impression que sur un Paris-Roubaix ou sur un Tour des Flandres, la course était un peu trop longue d’une quinzaine de kilomètres. Je préfère les courses comme le Grand Prix E3 lorsque c’est long de 230 kilomètres (NDLR : cette année le GP E3 propose une distance de 206 km seulement…).
Laquelle de ces classiques aimez-vous le plus ?
Difficile à dire, mais j’aimerais que les organisateurs de Waregem et de Harelbeke procèdent comme au Tour des Flandres où on ne peut pas passer sur les bas-côtés asphaltés des monts pavés, ce qui oblige les coureurs à emprunter les pavés. Je trouve ça plus fair-play. Car autant dans À travers la Flandre qu’au Grand Prix E3, seuls les dix premiers du peloton parviennent à émerger au moment fatidique. Car au-delà de la 10e place, c’est la pagaille. On perd vite du temps. C’est donc capital de rester aux avant-postes dans les cinquante derniers kilomètres.
Parlez-nous de ceux qui seront vos adversaires ce mercredi ?
L’équipe Quick-Step sera évidemment très forte avec Terpstra que j’ai vu très compétitif et en préparation sur les routes de Tirreno-Adriatico. Gaviria, Stybar et Gilbert seront évidemment dangereux. L’équipe Lotto-Soudal avec le trio Benoot-Debuschere-Roelandts également. Sep Vanmarcke reste un client. Comme Theuns par exemple.
Vendredi, vous retrouverez votre leader Greg Van Avermaet. Comment l’avez-vous trouvé ces derniers temps ?
Il est très fort. Il marche très bien comme on l’a vu sur Tirreno-Adriatico. À San Remo, il a raté le coup sur l’attaque de Sagan sur le sommet du Poggio, mais il n’était pas le seul. À 200 mètres près, ce n’est jamais simple de réagir. Tout est allé si vite. Mais il est en grande forme, c’est sûr.
Vous avez regretté de ne pas être au départ de Milan-San Remo ?
Non, mais j’ai eu un pincement au cœur car j’avais bien prévu d’y participer en 2016. C’est une grande classique, très particulière. Mais si j’y avais participé, je ne serais sans doute pas au départ ici à Waregem. Nous avons trois semaines capitales dans les classiques flamandes et nous sommes dedans. Jusqu’à Roubaix, chaque course est importante pour moi. Il faut en profiter.
Entretien avec Denis Bastien